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Critique de ODP31


Et dire que je voulais visiter les fjords.
Je vais me limiter aux yaourts après la lecture de ce roman qui n'a pas fossilisé ma mémoire.
J'avais pourtant beaucoup aimé les derniers romans de Thomas B.Reverdy et spécialement « Les Evaporés ».
Une plateforme pétrolière gigantesque est installée au large d'un village portuaire au nord de Tromso, à proximité du cercle Polaire. Un accident de forage inquiète la population et les experts locaux pour qui la fonte des glaces ne se limite déjà pas à une panne de freezer.
Le glacier gronde, les plaques « tectoniquent », les ours blancs plient bagages à la nage, les morues transhument au Portugal, et le roman suit quelques habitants dépassés par la fin du monde qui s'annonce et par des retrouvailles avec Noah, un ancien enfant du village, expert géologue appelé d'urgence par la compagnie pétrolière pour apporter une caution scientifique au forage. A la recherche du pétrole, tout ce petit monde broie du noir.
Comme à son habitude, l'auteur tisse des liens complexes entre ses personnages et il réussit une nouvelle fois à unir des solitudes. Si le roman avait pu se limiter à ce club des 5 version doudoune et au glacier, personnage vivant à part entière, le roman aurait éclairé de plus d'étoiles ma nuit arctique. En l'occurrence, c'est peut-être plutôt les pieds froids de ma tendre mais ce n'est pas le sujet.
Entre Emma, mère célibataire désabusée, Magnus, son frère besogneux, un ex militaire qui vit à l'écart dans une église désertée avec des chiens de combat, Anders, le géologue local qui tutoie le glacier, les souvenirs sont restés prisonniers des glaces jusqu'au retour de Roy, l'ancien meneur d'une bande qui se passionnaient pour les jeux de rôles et les livres dont on est les héros. Certains comme moi doivent se souvenir : vous avez deux portes, rendez-vous au chapitre 123 si vous prenez celle de droite, rendez-vous chapitre 32 si vous préférez prendre celle de gauche et fermez le bouquin si vous vous êtes trompé d'étage.
Hélas, l'auteur intercale dans l'histoire des épisodes de la mythologie nordique plus ennuyeux qu'un film de super-héros pour faire converger transcendance, jeux de rôles et petite apocalypse. Ingénieux mais le procédé a maintenu mon attention à distance. Idem avec les chapitres consacrés au recensement des espèces en voie de disparition, expulsés hors période hivernale par le réchauffement climatique. Autant je peux être sensible à l'ours polaire qui flotte sur un iceberg s'éloignant de son congélateur, la banquise c'est son Picard à lui, pov'bête, ou à un loup obligé de se reconvertir en chien de traineaux pour jacter gratos, autant les pages sur le phytoplancton ou la sexualité des crevettes naines sont à réserver aux insomniaques.
Certes, tous ses éléments mis bout à bout soulignent l'engrenage infernal et l'ambition du roman, mais les chapitres parasites m'ont fait rejeter plus de CO2 en soupirant qu'une centrale à charbon.
Aurore boréale de ces pages, le dénouement est addictif et sauve le lecteur de la glaciation scientifique.
Roman surgelé.
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