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EAN : 9782080250421
336 pages
Flammarion (18/08/2021)
3.4/5   269 notes
Résumé :
Ce n’est pas vraiment une ville, plutôt une sorte de village de pêcheurs aux maisons d’un étage, niché au creux d’un bras de mer qui s’enfonce comme une langue, à l’extrême nord de la Norvège. C’est là que tout commence, ou plutôt que tout semble finir. Ça a débuté avec l’accident sur la plateforme pétrolière, de l’autre côté du chenal. Ça a continué avec cette fissure qui menace dangereusement le glacier, ces poissons qu’on a retrouvés morts. Et si c’était lié̴... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (60) Voir plus Ajouter une critique
3,4

sur 269 notes
J'avais particulièrement apprécié L'hiver du mécontentement (Prix Interallié 2018), dans lequel Thomas B. Reverdy s'intéressait aux années Thatcher, socialement féroces et destructrices. Aussi, après avoir écouté l'auteur lors des Correspondances de Manosque 2021, je n'avais qu'un souhait, lire Climax. D'autant que le sujet portait sur le réchauffement climatique, un thème qui m'intéresse particulièrement, et, je pense, peut, ou du moins devrait intéresser tout un chacun.
L'action se situe autour d'un village de pêcheurs niché au creux d'un bras de mer qui s'enfonce comme une langue, à l'extrême nord de la Norvège, au nord de Tromsø et du cercle polaire où la nuit dure presque trois mois. Ces dernières années, grâce à l'exploration pétrolière, a été construit sur l'autre rive tout un port de commerce moderne, un des premiers ports de l'arcoil, le pétrole de l'Arctique.
Deux évènements se produisent : un accident sur la plateforme de forage au large, dans lequel deux Russes perdent la vie avec un troisième dans un état critique et une fissure qui menace dangereusement le glacier. Et si tout était lié ?
Ces faits vont remettre en présence la bande d'amis des années 1990.
Noah, devenu peu à peu spécialiste de l'offshore pétrolier et des forages en eaux profondes, revient au pays, en mission pour expertiser le plancher océanique et ses couches géologiques, suite à l'accident survenu sur la plateforme Sigurd, la première de ce type à passer l'hiver dans une mer possiblement recouverte de banquise. Il retrouve Anå, son amour de jeunesse qui va voir 43 ans et est mère de deux garçons.
Quant à Anders, géologue lui aussi, glaciologue plus exactement, lui n'a jamais quitté le nord, le Spitzberg et la banquise. Il analyse, écoute, observe, surveille le glacier, consacrant son expertise à la recherche, tenant des carnets dans lesquels il fait l'inventaire, garde la trace des animaux qu'il voit peu à peu disparaître sur la banquise. Il y a aussi Knut, revenu un peu fou de l'armée, qui vit isolé avec des chiens qu'il dresse comme une armée secrète.
Dans Climax, ce récit de fin du monde dans le contexte de réchauffement climatique , Thomas B. Reverdy alterne le déroulement des faits et l'action des divers protagonistes avec les jeux de rôle dans lesquels ceux-ci ados se racontaient les vieilles légendes nordiques de la mort des mondes et du crépuscule des dieux, Noah en était alors le « maître du jeu », tout en intercalant des éléments scientifiques montrant comment l'élévation de la température perturbe le fragile équilibre d'un territoire et menace un certain nombre d'espèces. « La banquise fracturée se met à dériver dangereusement. Menaçant le territoire naturel des ours blancs, le lieu de reproduction des phoques et de la morue arctique, elle-même proie de plus gros poissons, ainsi que de nombreux oiseaux migrateurs comme le macareux, le mergule, la fonte de la glace de mer est un désastre ».
J'ai le regret d'avouer que je me suis passablement perdue dans les passages concernant ces légendes nordiques. Elles m'ont empêchée de savourer pleinement ce bouquin. Je les ai trouvées beaucoup trop détaillées et je n'ai même pas apprécié le côté humoristique qui clôturait ces passages conseillant de se rendre par exemple au chapitre 7 pour connaître la suite. Dommage pour moi de ne pas en avoir saisi la portée…
Véritable interrogation sur l'avenir de notre planète, Climax pourrait se lire comme un livre d'aventures mais l'enjeu est trop grave et il est difficile après sa lecture de rester optimiste.
Non seulement, le changement est en cours, mais certains ont compris tout le profit qu'ils pouvaient tirer du réchauffement et vont encore l'accentuer à seul but de profit, mettant tout l'écosystème en péril…
Non seulement l'homme est responsable du réchauffement climatique, mais, plutôt que d'en tirer la leçon et de faire le maximum pour le limiter, continue à l'aggraver. Évidemment, Climax est une fiction, et peut-être tout n'est pas irrémédiable, mais l'urgence est là.
Par bonheur, le personnage de Anders qui garde toujours un oeil rêveur et émerveillé sur la beauté qui l'environne apporte une note poétique. Il aime la solitude et la nature, affirmant « La solitude, dans la nature, ce n'est pas pareil… Dans la nature, on a pour soi la beauté du monde » : une belle note lumineuse dans ce monde déréglé ! Quant à Knut nous savourons par procuration sa vengeance avec ses chiens sur ce Russe trafiquant et son équipe.
Climax est un roman très contemporain et un roman à suspens, même si l'on en pressent l'issue, roman dans lequel Thomas B. Reverdy effectue un constat écologique pour le moins alarmiste. Ce magnifique décor du grand Nord dans lequel se déroule l'aventure apporte une splendide touche lumineuse avec la beauté de la nature mais, malheureusement, avec le réchauffement climatique et la fonte des glaces, prend une dimension crépusculaire.
Lorsque j'avais visité ces fjords, en allant jusqu'au Cap Nord, j'avais été époustouflée par ces paysages enchanteurs à couper le souffle, loin de me douter des conséquences apportées par la présence de l'homme sur terre. C'est terrifiant de savoir que ces contrées magnifiques sont sans doute amenées à terme à être complètement bouleversées…

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Et dire que je voulais visiter les fjords.
Je vais me limiter aux yaourts après la lecture de ce roman qui n'a pas fossilisé ma mémoire.
J'avais pourtant beaucoup aimé les derniers romans de Thomas B.Reverdy et spécialement « Les Evaporés ».
Une plateforme pétrolière gigantesque est installée au large d'un village portuaire au nord de Tromso, à proximité du cercle Polaire. Un accident de forage inquiète la population et les experts locaux pour qui la fonte des glaces ne se limite déjà pas à une panne de freezer.
Le glacier gronde, les plaques « tectoniquent », les ours blancs plient bagages à la nage, les morues transhument au Portugal, et le roman suit quelques habitants dépassés par la fin du monde qui s'annonce et par des retrouvailles avec Noah, un ancien enfant du village, expert géologue appelé d'urgence par la compagnie pétrolière pour apporter une caution scientifique au forage. A la recherche du pétrole, tout ce petit monde broie du noir.
Comme à son habitude, l'auteur tisse des liens complexes entre ses personnages et il réussit une nouvelle fois à unir des solitudes. Si le roman avait pu se limiter à ce club des 5 version doudoune et au glacier, personnage vivant à part entière, le roman aurait éclairé de plus d'étoiles ma nuit arctique. En l'occurrence, c'est peut-être plutôt les pieds froids de ma tendre mais ce n'est pas le sujet.
Entre Emma, mère célibataire désabusée, Magnus, son frère besogneux, un ex militaire qui vit à l'écart dans une église désertée avec des chiens de combat, Anders, le géologue local qui tutoie le glacier, les souvenirs sont restés prisonniers des glaces jusqu'au retour de Roy, l'ancien meneur d'une bande qui se passionnaient pour les jeux de rôles et les livres dont on est les héros. Certains comme moi doivent se souvenir : vous avez deux portes, rendez-vous au chapitre 123 si vous prenez celle de droite, rendez-vous chapitre 32 si vous préférez prendre celle de gauche et fermez le bouquin si vous vous êtes trompé d'étage.
Hélas, l'auteur intercale dans l'histoire des épisodes de la mythologie nordique plus ennuyeux qu'un film de super-héros pour faire converger transcendance, jeux de rôles et petite apocalypse. Ingénieux mais le procédé a maintenu mon attention à distance. Idem avec les chapitres consacrés au recensement des espèces en voie de disparition, expulsés hors période hivernale par le réchauffement climatique. Autant je peux être sensible à l'ours polaire qui flotte sur un iceberg s'éloignant de son congélateur, la banquise c'est son Picard à lui, pov'bête, ou à un loup obligé de se reconvertir en chien de traineaux pour jacter gratos, autant les pages sur le phytoplancton ou la sexualité des crevettes naines sont à réserver aux insomniaques.
Certes, tous ses éléments mis bout à bout soulignent l'engrenage infernal et l'ambition du roman, mais les chapitres parasites m'ont fait rejeter plus de CO2 en soupirant qu'une centrale à charbon.
Aurore boréale de ces pages, le dénouement est addictif et sauve le lecteur de la glaciation scientifique.
Roman surgelé.
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Lecture intéressante à bien des égards, naturellement d'abord l'aspect écologique habilement présenté, sans profusion de détails techniques, mais avec suffisamment de précisions sur les effets néfastes pour la terre du réchauffement climatique.

Ensuite, j'ai vraiment aimé toutes les descriptions de la nature, qu'il s'agisse du glacier, des couchers de soleil, des levers de lune, de la nuit noire peuplée de loups, et même de la plateforme pétrolière.

Deux points m'empêchent d'aller au-delà de trois étoiles :

- d'une part, la partie fantastique qui ne m'a vraiment pas accroché, même si elle comprenait aussi quelques descriptions intéressantes

- d'autre part, et peut-être surtout, une certaine fadeur des personnages, particulièrement du géologue transi sur son amour de jeunesse inabouti, mais aussi de la belle Ana, certainement malheureuse dans sa vie et qui, pourtant n'a pas éveillé d'empathie de ma part en tant que lecteur. le plus travaillé est sans doute le dresseur de chiens et les scènes où il est en action avec eux sont très réussies.

Un bon roman quand même, malgré ces quelques perceptions moins positives, qui se lit avec plaisir, en accéléré pour ma part sur la partie fantastique.
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Au nord de Tromsö,aux confins du cercle polaire , un village de pêcheurs a vu son quotidien bouleversé par la construction d'une plateforme pétrolière. S'est construite une ville parallèle de l'autre coté du fjord. Une ville moderne , verrue dans un océan blanc et symbole du changement qui secoue cette région.
Lorsqu'un accident survient sur la plateforme , c'est Noah qui est envoyé pour évaluer les dégâts. Noah , parti il y a 18 ans du pays , laissant Ana célibataire, mais aussi Magnus , Knut ou Anders orphelins de leur copain de lycée.

C'est un livre que j'aurais pu trouver extraordinaire. Évoquer les périls climatiques à travers la région du globe qui souffre le plus. En faisant revenir un local qui 18 ans après ne peut que s'horrifier des changements.
En y greffant des destins humains avec une belle écriture , des formules chocs , beaucoup d'éruditions sur les mathématiques (juste à la fin rassurez vous !), les chiens , le climat, la géologie..un grand livre.
Mais pourquoi avec consacré tant de temps à trolls , elfes et autres trucs bizarres qui ne vivent que dans l'esprit de ceux qui veulent bien les accueillir ?

J'ai la réponse à mon pourquoi, l'auteur nous la donne et bien sûr , c'est brillant. Mais aussi terriblement chiant pour qui n'en a rien à faire.
Et au final , il y a cette petite pointe de regrets d'où perle un laconique cela aurait pu être le livre de l'année.

Un livre toutefois très intéressant , bien construit et soulevant un problème des plus primordiaux des années à venir.
Je remercie l'auteur d'avoir pris soin d'indiquer aux lecteurs les chapitres où interviennent les trolls et leurs potes.
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Voilà ce qui aurait pu être un bon livre d'anticipation sur la thématique du changement climatique.

L'histoire se déroule dans un petit village norvégien, région où l'on se rapproche de l'Arctique, là où l'on trouve du pétrole sous-marin qu'une gigantesque plateforme pétrolière va chercher en profondeur.

Ici vivent aussi, par ordre d'apparition : Ana, une femme qui n'est plus si jeune, flanquée de deux fils, mais pas de père, et qui vit dans la nostalgie de cette époque où, avec une bande de copains, ils passaient tout leur temps disponible en jeux de rôles – on y reviendra.
Il y a aussi Noah, son amour de jeunesse, parti faire fortune dans l'industrie pétrolière. Noah est le frère jumeau de Marc Berthelot, l'un des deux personnages principaux de « Doggerland » d'Elisabeth Filhol que j'avais tout simplement adoré. Noah qui retourne – enfin – sur sa terre natale norvégienne, à l'occasion d'un incident qui s'est produit sur cette fameuse plateforme dont il sera beaucoup question – on y reviendra aussi.
Il y a encore Anders, l'un des copains de la bande des jeux de rôles de leur adolescence, devenu glaciologue, et qui passe plus de temps là-haut, parmi les sommets glacés et enneigés que parmi ses congénères.
Il y a aussi Knut devenu un peu fou, Magnus le frère d'Ana, et toute cette petite bande qui évolue sans imaginer que le pire va se produire à la fin du récit, à l'image de ses sagas norvégiennes qui forment la toile de fond de ces fameux jeux de rôles où l'on se prend pour un dragon et où l'on convoite un donjon.

« Climax » est pétri de bons sentiments, et tente à juste titre d'attirer notre attention sur ce dérèglement climatique qui se vit tout particulièrement au niveau de l'Arctique, là où disparaissent les fameux ours blancs.

D'où vient alors qu'on s'ennuie un peu et qu'on reste indifférent au sort de Knut aux prises avec les malfrats russes entouré de sa bande de chiens loups dressés pour tuer ? Qu'on ne s'étonne pas que Noah retrouve enfin Ana comme il se doit lorsqu'on croise son amour d'enfance ? Que la catastrophe annoncée depuis ne nous fasse « ni chaud ni froid » dans ce paysage glacé ?
Le dernier chapitre verra tous les personnages de ce roman choral voir défiler tous les personnages du roman, y compris les personnages principaux des grandes sagas nordiques, jusqu'aux corbeaux désabusés par l'action des humains à l'heure de l'anthropocène.

J'avais aimé « il était une ville » que j'avais chroniqué à l'époque, et qui décrivait une ville américaine à la dérive. Dans « Climax » l'auteur essaie de nous réveiller pour qu'on sorte de fin du monde programmée, mais peut-être n'y arrive-t-il pas vraiment.
Dommage, car l'intention est louable.
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critiques presse (4)
Telerama
26 septembre 2022
Tel semble être le message du nouveau roman de Thomas B. Reverdy, qui en appelle à la mythologie nordique chère à Wagner pour trousser le récit magistral de la catastrophe écologique.
Lire la critique sur le site : Telerama
LaCroix
21 octobre 2021
L’écrivain, auteur d’une dizaine de livres, nous invite à une nouvelle exploration du monde par la fiction avec « Climax ».
Lire la critique sur le site : LaCroix
LePoint
05 octobre 2021
Avec son nouveau roman, « Climax », l’auteur livre un conte écologique, poétique et arctique dans un monde de (pétrole) brut.
Lire la critique sur le site : LePoint
Lexpress
17 août 2021
Reverdy gambade entre ses personnages, les animaux en perdition (ours blancs, loups, crevettes, morues...), les légendes nordiques, les dommages irréparables causés à notre Terre. Et fait montre d'une science étonnante : à croire que l'auteur de L'Hiver du mécontentement a été élevé dans les froideurs du cercle polaire et a rédigé, à lui seul, tous les rapports du Giec. On sort de ce Climax sonné, prêt à batailler contre le Ragnarök.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (112) Voir plus Ajouter une citation
Toutes les jeunesses sont éternelles. Après cela nous changeons, nous vieillissons. Nous faisons des choix, plus ou moins, la vie choisit aussi pas mal de choses à notre place, et peut-être qu’avec le temps toutes les bifurcations deviennent de plus en plus automatiques, jusqu’à ce que nous ne fassions plus de choix du tout, jusqu’à ce que nous soyons vieux c’est-à-dire immuables en quelque sorte, mais quand on se retourne, notre jeunesse, elle, est toujours là. Tout le temps de notre vie elle demeure, elle nous sert de repère, elle est là, qu’on ait aimé ou non la vivre, elle est toujours là debout et on y fait toujours la même gueule, qu’elle soit chouette ou pas, la même gueule indécise, étonnée que quand on mourra, le sourire de travers. Notre jeunesse est éternelle.
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Les gens qui n’ont jamais grimpé ne savent pas à quel point c’est facile. On imagine qu’il faut une force herculéenne pour se hisser à bout de bras, les mains crochées dans la paroi, les doigts tétanisés, et tout ce gros corps derrière qui tire vers le bas, mais c’est tout le contraire : ce n’est qu’une question d’équilibre entre les points d’appui, de placement du bassin. Hors le vertige, ce n’est presque qu’une posture de yoga, la même sensation de légèreté dans le mouvement, comme une araignée qui ne pèse plus sur sa toile, avançant de toutes ses pattes à la fois sans jamais pencher d’un côté, le corps soutenu, suspendu comme un ressort. L’alpiniste ne lutte pas contre la pesanteur, il s’en sert pour la défier.
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L’Arctique était la zone de la planète où le réchauffement climatique était le plus important, augmentant presque deux fois plus rapidement que sa moyenne à la surface du globe. Ses conséquences étaient quasiment visibles à l’œil nu, d’une année sur l’autre. Dans ses glaces, on pouvait lire l’évolution du climat et ses liens avec les gaz à effet de serre. Dans la fonte de ses glaciers on pouvait lire notre avenir. Ironiquement, les compagnies et les États responsables de ces dérèglements s’en frottaient les mains, parce que la fonte de la banquise facilitait l’accès aux ressources et libérait de nouvelles voies d’échanges, ils avaient même tout intérêt à les accentuer dans leur course à l’exploitation des richesses, quitte à nous conduire plus rapidement dans le mur. Au désastre. À la ruine du monde. La bonne nouvelle des uns était la catastrophe des autres.
À la fois sa cause et sa conséquence.
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Mais le mal qui la cause (la fonte des glaces), le réchauffement dû à l’activité humaine, engendre à son tour de nouvelles conséquences contradictoires dont certains, malheureusement, se félicitent, car la banquise fond en libérant des voies d’eau libre navigables qui permettront toujours plus de transports de marchandises toujours plus rapides, l’exploitation de l’arcoil et du gaz de ses fonds marins, enfin rentable, ce qui contribuera, encore et toujours plus, au réchauffement qui la fait fondre. Les grands méchants ne sont plus climatosceptiques. Au contraire : ils ont compris tout le profit qu’on pouvait tirer du réchauffement, et qui l’accentuera à son tour. Il n’y a pas tellement de raisons que ça s’arrête, avant d’avoir achevé la destruction de notre écosystème.
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Vous avez eu de la chance, Youri, se contentait-on de lui dire. Il paraît qu’il s’appelle Youri, c’est marqué là, en russe, sur sa carte professionnelle, il y a son groupe sanguin, son âge aussi : 24 ans. Son grade : aucun. Ouvrier. Chair à travail. Esclave de l’arcoil. Partout ailleurs, même en Afrique, au large de l’Angola ou du Nigeria, les compagnies européennes ou américaines appliquent les normes de sécurité draconiennes que les syndicats réclamaient, mais ici les Russes qui dominent la partie, sont revenus aux conditions d’exploitation minière auxquelles ils étaient accoutumés à l’est de l’Oural. Autant dire : Germinal.
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Thomas B. Reverdy, professeur de lettres et écrivain présente son dernier ouvrage, le grand secours paru chez Flammarion. Il a reçu le prix Landerneau des lecteurs 2023 pour ce titre.
Pau, le Parvis, 17 janvier 2024.
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