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Critique de Garoupe


Ange gardien

Premier contact avec l'écriture sans concession de Nicolas Rey…. Qui s'y frotte s'y pique !

Le moins que l'on puisse dire est que Nicolas Rey ne s'embarrasse pas de fioriture et va droit au but. Il plonge dans l'intime pour raconter sa lente descente aux enfers jusqu'à la prise de conscience ferme et définitive, que le lecteur a saisi dès les premières lignes : Joséphine ne l'aime plus mais lui oui.

Ses lettres écrites à l'encre de sa tristesse, Nicolas Rey ne les a pas envoyées à son ex-aimée, il a préféré les publier. Parce que si la succession de description de ses états d'âme et de ses états corporels déliquescents ainsi que l'exposition de leurs scènes orgiaques passées ou fantasmées peut passer pour de l'impudeur, parler ouvertement de l'intime est aussi un acte de partage qui possède une portée universelle.

Les textes de Nicolas Rey, ses lettres, sont violentes, sexuelles, belles, tendres… elles sont natures et brutes… elles sont l'expression de la passion, à la fois faite de vertu et de souffrance.

Haut en couleur et en scènes cocasses, le récit formé par la réunion de ses lettres hypothétiques puisque non envoyées regorge d'une poésie qui se veut englobant toutes les facettes de l'amour, de sa naissance à sa petite mort.

Il y a donc, pour un lecteur chaste comme moi, des passages qui peuvent mettre légèrement mal à l'aise. Mais passé ces quelques réticences bien naturelles dans la mesure où il n'existe pas d'écrivain exhibitionniste s'il n'y a pas de lecteurs voyeurs, on se prend de sympathie pour cet ours mal lâché, abandonné par son amour fol, sans haine, sans rupture totale.

Tout au long de ces pages, dure l'idée d'une ambivalence de la part de Joséphine. Si Nicolas Rey est on ne peut plus monolithique en présentant un bloc uni d'amour insubmersible pour Joséphine, cette dernière, qui l'a pourtant radié de sa vie amoureuse et sexuelle, entretient encore un lien avec l'auteur, comme si elle savait que rompre toutes les amarres ne ferait que provoquer la noyade pure, simple et définitive du matelot Rey.

Nicolas Rey scande à tue-tête son amour, comme un mantra ou une méthode Coué qui devrait fonctionner mais qui ne lui renvoie qu'une solitude qui ne parvient tout de même pas à le déprimer totalement.

On tourne la dernière page en sachant que malgré tout, rien n'est irrémédiablement terminé pour l'auteur et que seul le lecteur met un point final à sa lecture… suite au prochain numéro.

Lien : https://garoupe.wordpress.co..
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