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Critique de Iraultza


Dans cet essai, l'autrice et militante féministe Valérie Rey Robert, amatrice à ses heures perdues de téléréalité, pose son regard critique sur ces émissions qui pullulent sur nos écrans depuis près de 20 ans (Koh Lantah, Top Chef, Les Anges de la téléréalité, Super Nanny, Reines du shopping, etc).

Suite à l'éclosion d'un #MeToo de la téléréalité en 2021 (des candidates ont dénoncé les violences sexuelles qu'elles ont subies de la part de candidats), une partie de l'opinion publique a expliqué que le sexisme dans la téléréalité était dû au manque d'instruction des candidat·es issue·es des milieux populaires.

Ce parti pris réducteur - alors que le sexisme est un phénomène qui concerne toutes les classes sociales et toutes les productions culturelles - cache en réalité les mécanismes, les choix de production, les enjeux économiques, les idéologies conservatrices qui irriguent ces programmes, et que Valérie Rey Robert s'évertue à rendre visibles.

L'autrice le rappelle d'ailleurs plusieurs fois tout au long de son analyse : c'est en toute connaissance de cause que les productions et les chaînes de télé choisissent de diffuser des contenus sexistes, qui auraient pu être coupés au montage.

«Or, tout ce que ces émissions nous disent est qu'il faut sans cesse travailler à incarner la bonne féminité – blanche, mince, valide, bourgeoise, cisgenre et hétérosexuelle -, que cette féminité est en permanente évolution […], et qu'il faut donc consacrer un temps considérable à l'apprendre, à s'y plier, puis à l'incarner pour être heureuse à la fin pour soi, mais aussi et surtout pour préserver son couple.»

Quel est l'impact du visionnage de ces émissions sur le public, et notamment les adolescent·es, qui n'ont peut-être pas la maturité nécessaire pour regarder ces programmes avec une distance critique ?

Difficile à savoir. L'autrice n'apporte pas de réponse, et il semblerait qu'il n'y ait pas d'études d'ampleur sur le sujet. En tout cas, il est certain que la téléréalité participe à défendre une organisation de la société basée sur la domination masculine, et si comme le conclut Valérie Rey Robert, on ne peut pas lui demander de devenir un programme culturel enrichissant, qu'elle arrête au moins de véhiculer des rôles sociaux rétrogrades dignes des années 50.
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