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Critique de nathydeur


17 bruyants soupirs d'agacement.
C'est ce que m'a soutiré la lecture de le cercle de Megiddo, de Nathalie Rheims.

Adepte des romans et thrillers ésotériques, la 4ème de couverture du livre me susurrait la promesse d'un bon moment de lecture. Las ! J'ai déchanté bien rapidement, et c'est avec beaucoup d'obstination que j'ai terminé ce livre, comme on avale un plat insipide dans la seule optique d'avoir du dessert.
L'héroïne, Maya, est une pauvre fille chez qui on ne ressent jamais le moindre charisme, qui sanglote à tout bout de champs, prête à abandonner ses convictions et sa quête, et qui finalement poursuit son aventure uniquement en raison du chantage affectif exercé par son mentor - la figure archétypal du vieux professeur masculin qui parle de manière infantilisante à la petite étudiante.
Ce bouquin - écrit par une femme ! - est truffé d'attitudes et de situations sexistes ordinaires, dont je me demande si certaines ne sont pas transmises de manière inconscientes par l'auteure, ce qui est d'autant plus navrant.

Extrait :
Page 144 : Une jeune et brillante journaliste qui fait des documentaires télé sur le terrorisme, dont le dernier lui a valu une reconnaissance internationale vient sur le site archéologique pour un reportage. L'archéologue en chef la rabroue et demande à son adjoint, Pierre Grün, de la raccompagner hors du site.
– Monsieur Grün, quel rapport, en effet, entre un attaché d'ambassade américain et les travaux du professeur Friedmann ? C'est à moi de vous poser la question.
La jeune femme plaisait à Pierre. Elle l'avait séduit en quelques mots. Il éclata de rire.
– Bon, d'accord. Je vais essayer de vous aider, parce que … parce que vous êtes charmante et brune. Enfin, vous êtes ravissante. Je peux vous appeler Olivia ?
– Oui, Pierre, lui dit-elle en baissant le regard.

🤮🤮🤮
Mon commentaire : Sérieusement ?! la journaliste vient de passer des mois à enquêter avec talent sur des cellules terroristes en Irak et en Afghanistan, et le gars décide de l'aider non pas parce qu'elle est brillante ou qu'elle a su déployer des arguments intelligents et convaincants, mais parce qu'elle est « charmante et brune ». 🤬 Et elle, ohhhhh la la, en bonne midinette soumise, elle baisse le regard quand l'Homme lui dit qu'elle est ravissante. 🤮🤬

J'aurais tout à fait accepté ce genre d'échanges si j'avais le moindrement senti que la démarche de l'auteure visait à mettre en lumière le sexisme du milieu de l'archéologie par exemple, mais là, ce n'est absolument pas le cas. C'est juste … ça.

Le récit manque de nuances et de subtilités, ainsi que de profondeur. Il manque surtout de pause. Sous prétexte de vouloir donner un sentiment d'urgence lié à un compte-à-rebours mortel, l'auteure passe complètement à côté du tempo qui fait un bon thriller. C'est un tir de mitraillette prolongé. Vous savez, comme ces personnes qui parlent très, trop vite et perdent leur auditoire sous le flot de paroles ininterrompues. Les actions et et dialogues se succèdent à l'emporte-pièces, sans respiration, souvent avec des transitions bâclées. Les descriptions sont quasi inexistantes ce qui rend difficile (impossible ?) de s'immerger dans un décor ou une ambiance, idem pour les personnages dont on reste à la surface sans accrocher. À trop vouloir en faire dans l'action et l'étalage des connaissances historiques et religieuses (connaissances solides et c'est le seul point qui tient la route), le lecteur est perdu, noyé, dans une surenchères d'infos, au détriment de l'attrait romanesque.
Bref, j'ai trouvé cette lecture harassante, sans plaisir, et je ne suis allée au bout du livre que par entêtement. La fin, parlons-en ! Elle se veut un coup de théâtre ... mais raté : ce final n'a aucune cohérence avec la logique même du récit de l'auteure. Ce fut sans doute mon 18ème soupir d'exaspération.


Lien : https://www.nathydeurveilher..
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