AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de JIEMDE


« Je pense que ce qui fait le plus de mal à l'humanité, sa maladie la plus grave, c'est l'esprit de sérieux. »

En une seule phrase définitive, Luke Rhinehart donne la meilleure des clés de lecture de son oeuvre en général, et de l'homme-dé en particulier. Un livre-délire, culte, dérivant entre philosophie, psychiatrie, humour, sexualité débridée et énorme farce sulfureuse.

L'histoire est connue : dans les années 70, Luke Rhinehart, psy new-yorkais brillant mais atypique s'emmerde dans sa vie faite de règles et de contraintes. Jusqu'au jour où il décide de les défier en remettant ses prochaines actions au hasard d'un coup de dés.

Ce qui n'était qu'un test va devenir routine, règle de vie, concept, enseignement, religion, excès et finalement, traque par le FBI avec 237 potentielles années de prison à la clé.

Rhinehart – ici traduit par Francis Guévremont – nous balade constamment entre le conte philosophique démontrant que l'annihilation du moi pour s'en remettre au hasard est la seule voie de la liberté, et la farce orgiaque façon Ferreri dont les excès sont légitimés par cette liberté nouvelle.

Désabusé de la vie - « le principe fondamental du monde, c'est tout de même que les êtres humains doivent tous bouffer de la merde, que cela leur plaise ou non » - Rhinehart fait le pari de Pascal du lâcher prise : « Ratez ! Perdez ! Soyez nul ! Jouez, risquez, osez. »

Relu quinze ans après ma première lecture grâce à la nouvelle et superbe édition collector sortie Aux Forges de Vulcain, l'homme-dé est avant tout un livre inspirant qui nous confronte à nos propres choix, ou plutôt aux conséquences de tous nos non-choix.

Alors forcément, ça pique un peu. Mais heureusement, on rigole fort !
Commenter  J’apprécie          362



Ont apprécié cette critique (35)voir plus




{* *}