Une autobiographie inachevée, ça peut être un piège d'éditeur avide d'écrits posthumes. Ce livre ne l'est pas. Il est accompagné d'une bonne préface explicative et la partie que l'autrice n'a pas eu le temps d'aboutir ne manque pas de qualités.
Le regard de
Jean Rhys sur elle-même et la société qui l'entoure - son enfance à la Dominique, petite-fille d'esclavagiste dans ce qui était les Indes occidentales, son passage à la vie adulte (à 17 ans...) en Angleterre, et un peu la suite de sa vie à Paris, Vienne et de nouveau l'Angleterre - est naïf et plein d'acuité : souvenir après souvenir, c'est la construction de sa personnalité qui l'intéresse, dans un monde où elle semble peu à sa place sans pour autant en sortir vraiment.
Lire l'autobiographie d'un écrivain dont on n'a rien lu peut être une mauvaise idée, ce n'est pas le cas ici : d'une, j'ai aimé le récit sociétal historique tel qu'il est raconté ; de deux, ça donne envie d'ouvrir les romans.
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