AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de keria31


Un livre coup de poing et qui ne peut que choquer ou nous faire réagir !
Mathieu Ricard pose la plus forte problématique qui se pose en ce début du xxie siècle et qui font des animaux les principales victimes. Grâce à une vision très large, il aborde les différents aspects de la condition animale, ses aspects religieux, philosophiques, économiques et scientifiques. Ce livre est une vraie bible pour nos amis les mammifères car vraiment, tout y est. Un livre indispensable pour ceux qui s'intéressent au sort des animaux dans nos sociétés d'aujourd'hui, très instructif, profond et sensible. Je n'avais jamais rien lu sur ce sujet qui soit aussi complet.
D'abord une vue d'ensemble sur notre évolution actuelle. Un défilé de chiffres tous plus impressionnants les uns que les autres complètent et soutiennent une réflexion morale sur les rapports de l'homme à l'animal. 60 milliards d'animaux et 1000 milliards de poissons sont tués chaque année pour notre seule consommation. Si la population humaine a presque triplé en 50 ans (de 2.5, nous sommes 7 milliards aujourd'hui), celle de la consommation de viande a elle aussi triplé en 40 ans dans les pays en voie de développement.
D'où le développement et la généralisation de l'élevage intensif dans les pays riches avec ses fermes-usines qui soutiennent des rythmes de production infernales pour les animaux (voir le fameux chapitre 4 sur l'élevage industriel). "Ames sensibles s'abstenir" nous prévient l'auteur car ce qui suit, c'est l'enfer des camps concentrationnaires pour les poulets, les porcs et les boeufs. Séquestration, concentration, enchaînement et immobilisme pour des milliers d'entre eux, abattage frénétique (1100 animaux abattus par heure soit 1 tué toutes les 3 secondes dans les grands abattoirs), sevrage aux antibiotiques, mutilations sans anesthésie, la liste est longue des maltraitances qui se poursuivent dans l'indifférence quasi-générale. Surtout que comme l'auteur le prouve, 60 % des terres sont consacrées à nourrir les animaux d'élevage alors qu'il suffirait d'utiliser une partie de ces terres pour nourrir les pays les plus pauvres.
D'autres activités sont également traitées : le trafic de la faune sauvage comme celui de l'ivoire qui détruit la population des éléphants et des rhinocéros mais aussi celui, moins connu des ours dont la bile en Chine est reconnue pour ses vertus thérapeutiques. Que de traditions et de superstitions qui concourent à justifier des tortures inutiles ! Les cirques et les corridas sont aussi dénoncés même si pour ma part, j'ai trouvé que notre penseur bouddhiste y consacrait trop de temps quand on sait que c'est un phénomène minoritaire par rapport aux autres qui sont exposés. Il n'oublie pas non plus l'expérimentation animale et les parcs aquatiques.
Enfin d'autres discours philosophiques ou croyances religieuses sont rapportés et comparés. Alors que Descartes au XVIe siècle considérait les animaux comme des êtres machines mus par des réflexes dénués de sensations (douleur/plaisir), Voltaire au XVIIIe s'en offusquait et notait que l'animal, étant pourvu d'un système nerveux, devait ressentir les coups ou les caresses. Alors que la religion chrétienne met l'homme au-dessus de la création, le bouddhisme considère l'ensemble des êtres dans une sorte de continuum du vivant ...
De toute façon, selon moi, les hommes savent mais ne veulent pas changer leur rapport à l'animal parce qu'il y a trop de profit en jeu (pour les firmes agro-industrielles, le braconnage et même l' industrie pharmaceutique) et parce que les consommateurs sont trop avides (comme le rappelle Mathieu Ricard, il suffit de très peu de viande pour notre santé et l'excès cause des maladies cardio-vasculaire, mais dans tous ces arguments, il en oublie un de taille : la viande, c'est bon !)
Commenter  J’apprécie          260



Ont apprécié cette critique (19)voir plus




{* *}