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Critique de jeandubus


La main de Joseph Castorp

João Ricardo Pedro est né en 1973, un an avant la fin de quarante ans de Salazarisme. Il raconte trois générations de portugais, dont la sienne où le personnage Duarte revisite l'histoire au travers des conversations qu'il a avec son père et son grand père. le tout est un peu confus même si l'on retombe sur ses pieds à la fin et un peu sur la faim.

La dictature, qu'elle soit portugaise ou grecque produit toujours les mêmes autodafés. On ne lit pas et quand on écrit on finit dans les cachots, les salles de tortures et les charniers. Restent les classiques du dix-neuvième et début vingtième le plus souvent mal traduits comme les grands philosophes allemands et autrichiens dans les années cinquante.

De fait la France est peu familière avec l'histoire portugaise, avec le fado, les bitoques ,les bagaços et autres francezinhas... Elle ignore en général que le Mozambique et l'Angola sont d'anciennes colonies portugaises où l'on parle cette langue, comme au cap vert (où l'on parle le capverdien comme Césaria Evora et qui encore plus difficile à traduire) ou au Brésil où l'on parle le brésilien et qui connait les mêmes carences au niveau du patrimoine littéraire. Ne parlons pas des traducteurs qui tout comme les auteurs ont besoin d'expérience et de liberté d'expression.

Car c'est dans la traduction qu'on sent un manque : La rusticité et la syntaxe particulière du portugais, que les españoles ne comprennent pas (à l'inverse les portugais comprennent l'español) ne se ressent pas du tout dans cet ouvrage qui vraisemblablement foisonne de contresens. Voilà pourquoi la lecture en est si difficile au regard de ce qu'elle ne décrit pas comme il faut la pensée de l'auteur.

Pour autant il faut saluer comme la librairie « les tropiques » rue Losserand 75014, cette arivée d'un roman portugais contemporain écrit par un jeune écrivain, homme libre sorti de l'horreur au bon moment et lourdement traduit en français.

Et si l'Europe n'existait pas avec ses couacs, pensez-vous que le Portugal ou la Grèce n'auraient pas sombré à nouveau dans l'extrême. Je préfère ne pas y penser....
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