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Critique de Kenehan


Longtemps boudé à cause de critiques peu engageantes, j'ai tenté le coup, il y a de cela deux jours. Résultat : je me suis à nouveau laissé entrainer dans l'univers d'Anne Rice, quatre ans après le premier opus. Je dois reconnaître que mes souvenirs de ce dernier se résumaient à deux ou trois éléments principaux et un vague sentiment général. Heureusement, l'auteure pense à tout et propose un petit résumé histoire de se remettre en selle.

"Les loups du solstice" revient à Nideck Point, manoir où réside Reuben Golding et les Gentlemen distingués : une meute d'hommes-loup dont l'unique raison de vivre est de profiter de la vie, de leur immortalité, tout en protégeant les humains de ses membres les plus mauvais.

Il est difficile de résumer l'intrigue puisqu'il n'y a pas véritablement de ligne directrice. On suit le quotidien de Reuben qui tente de concilier son moi-humain, et ses liens familiaux, avec son moi-loup, et les liens qu'il a tissé avec sa meute. Ensemble, ils préparent les célébrations du solstice d'hiver (d'où le titre du roman) entre rite païen intimiste et somptueux réveillon de Noël où sont conviés des centaines d'invités.

Anne Rice développe son univers où règnent désormais de si nombreux immortels (vampires, anges, esprits, etc.) et ne manque pas de créer des liens subtils dans ce que l'on pourrait considérer comme une méta-oeuvre rassemblant la majorité de ses ouvrages, à quelques exceptions près. de nouveaux "Sans-Âge" apparaissent aux côté des Morphenkinder : les Nobles de la Forêt (d'où la couverture probablement) et les Geliebten Lakaien dont les origines restent aussi mystérieuses que celles des Morphenkinder mais que l'on adopte rapidement.

Mais l'Anne Rice de ces dernières années est aussi une femme pieuse. Ainsi, on ne s'étonne plus de ses récits imprégnés de foi, où la religion (majoritairement catholique) côtoie le fantastique, où l'accent frôle parfois le prêche. Il en ressort beaucoup de bons sentiments, un éloge de l'amour de son prochain, qui peuvent ennuyer, lasser certains de ses lecteurs.

J'admets que l'aspect fantastique m'a le plus tenu en haleine. Malgré tout, l'ambiance très religieuse et fraternelle ne m'a pas plus dérangé que cela, ni ne m'a fait décrocher ou ralentir dans ma lecture. Néanmoins, j'ai réalisé que je ne partageais pas sa vision du bien et du mal. Elle condamne si facilement les êtres humains capables du pire comme si aucune rédemption n'était possible, comme si ce n'était pas grave de se débarrasser violemment du "rebut de l'humanité". Ce n'est pas une idée nouvelle puisque déjà ses vampires préféraient se repaître des criminels, de la lie de la société. Une manière probablement de légitimer l'existence de telles créatures, de les humaniser et de les magnifier mais qui dénote pas mal avec tout le discours de tolérance et d'amour du prochain qui est partagé par les protagonistes. Probablement que j'aurais été moins tendre vis-à-vis de ce paradoxe s'il s'était agit d'humains uniquement…

Pour conclure, je dirais que j'aime toujours autant l'oeuvre d'Anne Rice, malgré sa tendance à christianiser ses romans les plus récents. La route est encore longue avant que je ne finalise sa bibliographie tant je prends mon temps pour déloger chacun de ses romans de ma PAL…

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