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Critique de le_Bison


J'ai envie de dire « Sacré Panofsky ». Un bon vivant, traversant des décennies de sa misérable vie, un verre de Macallan à la main et un Montecristo dans l'autre. Les volutes de ces plaisirs divins parfument ses amours entre Paris et Québec. Et il m'est arrivé de sourire à cette putain de vie, à ses trois femmes et aux élucubrations de ce vieux débris juif. Ecrivain ou presque, producteur de daube télévisuelle également, le voilà accusé d'avoir tué un homme, son ami il y a bien des années, le voilà à se défendre contre la vindicte populaire, à l'aube de son trépas, fin de carrière, fin de vie. Les idées en place se mélangent dans sa tête, avec les trous de mémoires qui s'engouffrent dans sa tête, il est temps de les accoucher sur le parchemin de sa vie, au coin d'une cheminée, cabane en bois et senteur de sirop d'érable.

Trois femmes qu'il a profondément aimées, à part peut-être la deuxième madame Panofsky, un amour éphémère qui a duré jusqu'à ce qu'il croise le regard de la future madame numéro 3 le jour de ses noces. Barney Panofsky, avec tout son humour et sa sénilité, se livre et me livre ses fantasmes, remontant jusqu'à la belle paire de joes de son institutrice qui a longtemps parfumé ses érections nocturnes de sa fragrance animale et tâché les draps de son innocence éjaculatoire. Et comme toute littérature pure laine, il est question, une évidence, de hockey sur glace, même et surtout lors de ce mariage avec l'acariâtre numéro 2, je ne comprends pas pourquoi elle l'a mal pris…

De la rue Saint-Urbain à la célèbre rue Sherbrooke, éclusant tous les bars de Montréal, de la tombée de la nuit aux premières neiges matinales, avec les filles les plus hots de McGill, ou les plus délurées, j'ai pris part à ce triste constat d'une vie de petit enfant juif anglophone devenu grand seigneur de la provocation, toujours prêt à lever son doigt, le majeur, à cette société trop bien-pensante, à asseoir son cul sur les rumeurs – sauf celle qui fit de lui un assassin – et sur ce tabouret au bout du comptoir où un prénommé Rufus me sert quelques verres de Macallan, laisse-donc la bouteille sur le comptoir ça t'évitera des allers-et-retours inutiles. C'est drôle souvent cynique, parfois un peu compliqué pour l'étranger que je suis – mais j'essaie de m'intégrer à la communauté des buveurs de broue. le monde est divisé en deux, les maudits anglais et les opprimés français, comme ceux qui traînent à l'intérieur du bar et ceux qui s'effondrent dans le caniveau.

Un certain côté jouissif, même de découvrir cet humour et ces moeurs pour le moins étonnants comme de laper le cognac sur les seins de sa blonde. Tout connement que je suis, je me contentais jusqu'à présent de le boire dans un verre. Ou de se parfumer l'entrecuisse des épices de chez Schwartz, pour avoir ce goût de Smoked Meat. Tout innocemment, je mettais ces épices uniquement sur les côtes d'élan au BBQ. Malgré mon grand âge, j'ai encore donc à apprendre de la vie, certaines putains de vie semblant plus agréables et drôles que d'autres. Tout comme ces concepts de gamahuchage ou saxonus qui m'intriguent terriblement, émoustillent devrais-je dire devant ce catalogue de positions, le tantrisme des bûcherons canadiens, probablement une autre façon d'occuper le temps que le soixante-neuf quand t'es coincé dans une cabane au fond des bois, le blizzard s'engouffrant entre les rondins. Fuck le blizzard.
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