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Critique de gromit33


A nouveau, un texte surprenant, interpellant publié par les éditions Les Avrils, qui au fils de leur ligne éditoriale, nous font découvrir de nouvelles plumes.
Un titre qui m'a questionné, "province" est souvent utilisé par les Parisiens pour désigner les autres, ceux qui ne vivent pas dans la Capitale.
Johanne Rigoulot est "une fille de province", elle vit à Paris mais est née à Chalons sur Saône et y a vécu son enfance, son adolescence et dans ce texte, elle va revenir dans sa ville, sur les traces de ses souvenirs et pour se souvenir de ses amies d'école (que sont devenues les enfants sur les photos de classe). Elle nous parlera aussi d'une "célébrité" de la ville qui a "réussi" Rachita Dati. Des pages sur la façon dont Rachita Dati raconte, elle, son enfance et son ascension sociale, politique.
Elle raconte sa ville, de belles pages sur l'architecture de la ville et de la région, sur l'économie de cette région mais surtout sur les souvenirs de son enfance et adolescence et ses souvenirs de camarades de classe. de différentes classes sociales d'ailleurs.
Elle est une fille d'une famille de ce que l'on appelle la classe moyenne, des parents attentionnés, une nourrice qui s'occupe des enfants et c'est ainsi qu'elle ira au début de a scolarité dans une école "populaire". Puis elle quittera cette école pour une école plus "bourgeoise", mais elle gardera le souvenir de copines de classe. Et en particulier, de Sara et là le livre pourrait devenir un polar. Car la petite Sara, déjà une enfant un peu sauvage à l'école va faire la une des journaux car elle va assassiner une commerçante de la ville, où elle était logée en échange de petits services. L'auteure va alors enquêter sur ce fait divers et tenter de comprendre.
Le portrait de Sara est impressionnant, son chemin de vie est difficile, une enfance avec un père violent, une famille nombreuse, très proche de la précarité, des problèmes psy soignés par une médication excessive.
Un texte qui mêle beaucoup de thèmes mais c'est aussi un hommage à la vie de province, de petits gens. C'est un constat alarmant aussi de notre société et de ses changements.
L'auteure parle très bien du déterminisme social, des changements sociétaux.
Avec une écriture simple, plaisante, nous cheminons avec l'auteure dans les rues de sa ville, dans ses recherches, dans ses souvenirs.
Elle fait le constat de l'évolution de la société française en nous narrant la vie des années 80, de l'éducation (échec de l'école publique laïque qui a du mal à insèrera des enfants "difficiles") , de la gestion de la santé mentale (des pages impressionnantes de la façon de prescrire des médicaments dangereux pour des problèmes psychologiques et sur la sur médicalisation).
Des sujets graves, difficiles mais la lecture n'est pas plombante, au contraire car l'auteure sait nous entraîner dans ses souvenirs, dans des descriptions poétiques.
#Unefilledeprovince #NetGalleyFrance
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