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EAN : 9782383110217
160 pages
Les Avrils (20/09/2023)
3.61/5   23 notes
Résumé :
Chalon-sur-Saône, une ville française comme mille autres. Johanne Rigoulot y a grandi et construit son approche du monde. Sara, la discrète camarade de la cité voisine, compte parmi ses amitiés d’enfance. Mêmes pulls en acrylique sur la photo de classe, même douceur enfantine ; deux destinées pourtant contraires. Car il y a trente ans, la vie de Sara a basculé dans l’ignoble. Hier, l’une a tué. Aujourd’hui,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Quel point commun entre Rachida Dati, la narratrice et Sara, une jeune femme au destin tragique ? …Chalons sur Saône !

C'est là qu'elles ont grandi, toutes les trois, où elles se sont croisées dans un quartier déshérité comme on en a construit tant dans les années 60. Mêmes rues arpentées, même école et pourtant, leurs parcours seront tellement différent. On connaît celui de l‘avocate qui deviendra garde des Sceaux, députée européenne et j'en passe. Remarquable quand on est issue d'une famille de onze enfants aux moyens plus que modestes. Si le destin s'est montré plutôt clément envers la narratrice , il n'en a pas été de même pour Sara, dont la souffrance physique et psychique s'exprime au cours de crises de somnambulisme. La détresse conduit à la prise de sédatifs, qui ruinent les capacités déjà amoindries, et créent l'addiction. Jusqu'au drame.

Avec beaucoup de tendresse pour ce personnage si malmené par l'existence, Johanne Rigoulot essaie de comprendre. Comment Sarah en est-elle arrivée à une impasse existentielle ? Quelles conditions, quel contexte social, et quels rendez-vous funestes ont pu mettre en place le scénario final ?

Sans parti pris, sans jugement, une belle analyse de ce que la société fait aux plus fragiles, portée par une plume sobre et agréable.

Merci à Netgalley et aux éditions Les avrils

160 pages Les Avrils 20 septembre 2023
#Unefilledeprovince #NetGalleyFrance


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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J'ai tout d'abord été intriguée par le titre et la couverture de ce récit, la quatrième de couverture a fait le reste.

Dans ce roman la ville de Chalon Sur Saone prend beaucoup de place c'est notamment la ou sont né Florent Pagny et Rachida Dati, l'auteur nous raconte bien le contexte ou elle Johanne et son ami Sara ont grandi.

Ici nous avons donc un mix entre un fait divers et une sorte de polar sociétal, j'ai bien aimé cela et le récit étant court moins de 200 pages, le style n'est pas lourd et l'écriture est fluide cela se lit tout seul.

Nous découvrons le parcours de Sara, son enfance et puis le basculement lorsque ses crises de somnambulisme deviennent de plus en plus présente et ou les médecins vont lui prescrire des benzodiazépines.

Au lieu de régler le souci cela va aller de mal en pis pour Sara et elle va commettre un meurtre, Johanne s'intéresse à cette partie également et à ce qui va suivre.

J'ai beaucoup aimé cette lecture qui malgré son faible nombre de pages happe le lecteur.

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C'est l'histoire de deux copines, Johanne et Sara, qui ont grandi dans un quartier populaire et ouvrier de Chalon-sur-Saône dans les années quatre-vingt. Johanne, la narratrice, a quitté la ville depuis longtemps mais « la petite Jojo de Chalon coexiste en moi avec la crâneuse parisienne aux talons trop hauts et au parfum trop cher. Sara, cadette d'une famille de six enfants nés d'un père kabyle et d'une mère française, y est resté, pour son malheur puisqu'elle s'est suicidée après sa sortie de prison où elle purgeait une peine pour assassinat. Des années plus tard, Johanne revient à Chalon, pour « déterrer le souvenir d'une petite fille née victime et morte coupable ». Cette quête de vérité la replonge dans ses souvenirs d'enfance et d'adolescence, tout en essayant de comprendre comme on transforme une gentille petite fille en meurtrière de grand-mère.
Ce roman très bien écrit et qu'on suppose autobiographique présente deux intérêts majeurs. D'abord, c'est une touchante évocation de la vie quotidienne dans une cité de province des années quatre-vingt. Ensuite, l'autrice aborde le délicat problème de la santé mentale, de ses affections trop vite soignées à grands renforts de médicaments, parfois contradictoires et générateurs de sévères troubles psychologiques.
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A nouveau, un texte surprenant, interpellant publié par les éditions Les Avrils, qui au fils de leur ligne éditoriale, nous font découvrir de nouvelles plumes.
Un titre qui m'a questionné, "province" est souvent utilisé par les Parisiens pour désigner les autres, ceux qui ne vivent pas dans la Capitale.
Johanne Rigoulot est "une fille de province", elle vit à Paris mais est née à Chalons sur Saône et y a vécu son enfance, son adolescence et dans ce texte, elle va revenir dans sa ville, sur les traces de ses souvenirs et pour se souvenir de ses amies d'école (que sont devenues les enfants sur les photos de classe). Elle nous parlera aussi d'une "célébrité" de la ville qui a "réussi" Rachita Dati. Des pages sur la façon dont Rachita Dati raconte, elle, son enfance et son ascension sociale, politique.
Elle raconte sa ville, de belles pages sur l'architecture de la ville et de la région, sur l'économie de cette région mais surtout sur les souvenirs de son enfance et adolescence et ses souvenirs de camarades de classe. de différentes classes sociales d'ailleurs.
Elle est une fille d'une famille de ce que l'on appelle la classe moyenne, des parents attentionnés, une nourrice qui s'occupe des enfants et c'est ainsi qu'elle ira au début de a scolarité dans une école "populaire". Puis elle quittera cette école pour une école plus "bourgeoise", mais elle gardera le souvenir de copines de classe. Et en particulier, de Sara et là le livre pourrait devenir un polar. Car la petite Sara, déjà une enfant un peu sauvage à l'école va faire la une des journaux car elle va assassiner une commerçante de la ville, où elle était logée en échange de petits services. L'auteure va alors enquêter sur ce fait divers et tenter de comprendre.
Le portrait de Sara est impressionnant, son chemin de vie est difficile, une enfance avec un père violent, une famille nombreuse, très proche de la précarité, des problèmes psy soignés par une médication excessive.
Un texte qui mêle beaucoup de thèmes mais c'est aussi un hommage à la vie de province, de petits gens. C'est un constat alarmant aussi de notre société et de ses changements.
L'auteure parle très bien du déterminisme social, des changements sociétaux.
Avec une écriture simple, plaisante, nous cheminons avec l'auteure dans les rues de sa ville, dans ses recherches, dans ses souvenirs.
Elle fait le constat de l'évolution de la société française en nous narrant la vie des années 80, de l'éducation (échec de l'école publique laïque qui a du mal à insèrera des enfants "difficiles") , de la gestion de la santé mentale (des pages impressionnantes de la façon de prescrire des médicaments dangereux pour des problèmes psychologiques et sur la sur médicalisation).
Des sujets graves, difficiles mais la lecture n'est pas plombante, au contraire car l'auteure sait nous entraîner dans ses souvenirs, dans des descriptions poétiques.
#Unefilledeprovince #NetGalleyFrance
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Avec minutie et bienveillance, Johanne Rigoulot explore un fait divers dont la coupable est une certaine Sara avec qui elle a fait quelques années d'école à Chalon-Sur-Saône.

Elle aborde d'abord Chalon, cette ville ouvrière où demeure une cité-jardin, où se sont construits des hauts bâtiments bétonnés, dont la verticalité ajoute un cran d'austérité a une architecture rigide. L'urbanisme comme déterminisme social.
C'est a l'école des Charreaux que Sara et l'autrice ont été et c'est de l'autre « côté de la colline, une enclave de petits immeubles et de bâtiments de tôle » qu'à grandit Sara, elle y a vécu une enfance désastreuse, abusée sexuellement par son père, son cerveau a rapidement été ankylosé par des médicaments qualifiés aujourd'hui de toxiques et interdits à la vente.

« Dans ces existences soumises à la brutalité de la précarité, la mort ne prend aucun détour. »

Johanne Rigoulot met en parallèle son enfance ainsi que celle de Sara pour comprendre le moment de bascule où cette dernière a pu commettre un crime. L'autrice va décortiquer le système judiciaire, sonder la loi face aux personnes qualifiées de malades mentaux. Comment les juger ? Elle revient d'ailleurs sur « la place du fou » et sur le moment où « le droit s'en empare ».
Le système du monde « normal » est aussi ausculter sans jugement, pour Sara « c'était déjà cuit » d'avance, le drame aurait-il pu être évité si elle n'avait pas été englouti dans un quotidien où sa souffrance fait office de différence flagrante ?

Les sujets sont amenés par une écriture que j'ai trouvé précieuse, sans voyeurisme. Subrepticement nous sommes confronté aussi à nos croyances. L'atmosphère qui plane dans « une fille de province » est celle d'une province banale où l'école de la vie peut être âpre. A lire !
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critiques presse (2)
LeFigaro
10 novembre 2023
À travers le destin de deux femmes, et un fait divers, le portrait d’une ville de province.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaCroix
09 novembre 2023
Johanne Rigoulot revient dans sa ville natale pour essayer de comprendre le destin d’une camarade d’enfance devenue meurtrière.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
L'école laïque et républicaine ambitionne l'universalisme sans parvenir à y intégrer les plus démunis. Sara s’échoue sur les rives de cette défaite, comme des cohortes de camarades orientés par contrainte.
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Pour le reste, ce que je ne savais pas faire, d'autres le savaient. Lui a appelé çà "faire société" : les fragilités des uns imposent le recours aux autres. La communauté repose sur les forces et les faiblesses dans leur inégale répartition et la capacité de s'en emparer. p95
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Devant sa classe, l'instituteur achève l'année par un discours où résonne l'enfance douloureuse de Truffaut : " Un enfant malheureux, un enfant martyr se sent toujours coupable et c'est cela qui est abominable. Parmi toutes les injustices qui existent dans le monde, celles qui frappent les enfants sont les plus injustes, les plus ignobles, les plus odieuses."
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p.77 Les morts n’appartiennent à personne, mais exigent beaucoup de ceux s’autorisant à ouvrir leur cercueil (…).
Un camarade journaliste m’a prévenue : les pauvres disparaissent sans traces. Inutiles de partir enquête de livres scolaire, d’arbres généalogiques ou d’autres images. La précarité se vit en secret.
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p. 115 « faire societé » : les fragilités des uns imposent le recours des autres.
La communauté repose sur les forces et les faiblesses dans leur inégale répartitions et la capacité de chacun à s’en emparer.
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Videos de Johanne Rigoulot (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Johanne Rigoulot
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