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Critique de Candice42


Plusieurs mois après mon acquisition de ce roman, je me suis lancée dans sa lecture avant de subir la « hype » provoquée par sa réédition en ce début d'année. Au passage, la pub de l'éditeur comme quoi cela fait plus de dix ans que ce titre est indisponible est fausse. La preuve, je me le suis procuré chez France Loisirs il y a plus d'un an et contrairement aux idées reçues, pas besoin de faire partie d'un club pour acheter là-bas. Mais passons.

Avec Lucinda Riley, le plus souvent j'adore, et quelques rares fois je suis mitigée et ici je suis plus que mitigée. A tel point que j'ai lu la seconde partie du roman en diagonale.

Ce roman se construit une nouvelle fois sur le modèle de la double temporalité. de nos jours, une actrice célèbre se rend dans un manoir anglais afin de tourner son nouveau film. Elle va y trouver un propriétaire étrange qui lui révèle sa ressemblance avec l'une de ses ancêtres. Parallèlement à cela, nous suivons un jeune indien qui se lance sur les traces de la jeunesse de son arrière grand-mère afin de découvrir ce qui est réellement arrivé au fils de celle-ci. Il se rend donc en Angleterre où son arrière grand-mère a vécu au début des années 1920. La partie dans le passé proposera donc de suivre la vie de cette ancêtre indienne.

J'ai bien aimé la première partie du roman qui nous propose de suivre la jeunesse d'Anahita au sein de l'Inde du début du XXème siècle. D'habitude, les récits de jeunesse ne sont pas ce que je préfère mais je trouve que l'autrice a réussi à rendre ce passage intéressant. Même si j'y ai décelé quelques éléments qui allaient finir par m'exaspérer. A savoir le caractère « bonne pâte » de l'héroïne. Dans son enfance, elle se fait une amie princesse. La narratrice plus âgée ne se fait pas d'illusion quant au caractère obsessionnel de cette amitié mais ce n'est pas parce qu'elle le dit que cela rend cette relation moins problématique pour autant. En effet, cette chère princesse aime tellement sa nouvelle amie qu'elle fait caprice sur caprice pour que celle-ci ne la quitte plus. Elle ira jusqu'à déraciner Ana pour assouvir son envie, comme une petite fille qui veut traîner sa poupée de partout. Et le comble de cette relation humaine ? C'est que lorsqu'elle ira étudier en Angleterre, cette si possessive amie délaissera le joujou Ana au profit d'autres jeunes filles beaucoup plus amusantes à son goût. Et cela ne dérange pas Ana. A aucun moment. Elle comprend ce comportement et l'accepte sans rechigner. Donc Ana a beau être un personnage positif, une gentille fille intelligente et empathique, sa non-réaction face à son instrumentalisation l'a rendue niaise à mes yeux. Niaiserie qui s'est accentuée suite à sa rencontre avec Donald.
J'avais souvenir que les relations amoureuses étaient mieux construites dans les autres romans de l'autrice mais peut-être est-ce ma mémoire qui me fait défaut. Ici, ils se rencontrent, on dit qu'ils passent du temps ensemble (mais ça représente un paragraphe dans le roman) qu'ils s'apprécient puis, quelques années plus tard, qu'ils tombent amoureux (là encore en un paragraphe). C'est bien maigre pour l'histoire d'amour qui est au centre du récit. Donald est ainsi un personnage qui n'a pas d'importance si ce n'est pour son rôle de futur géniteur du fils d'Ana et des problématiques interraciales qui rendent leur relation impossible et donc tragiquement tragique. Ce n'est pas parce que c'est tragique que c'est forcément beau, encore faut-il que cela soit bien écrit. Et là encore, dans cette relation obsessionnelle, J'ai donc trouvé la peinture des relations humaines bien peu crédible, détestable, et surtout écrite d'une manière très superficielle. A partir de ce moment-là, je ne prenais plus aucun plaisir à suivre l'histoire d'Ana qui était devenue méprisable à mes yeux. Et on ne peut pas dire que Rebecca, de la temporalité contemporaine, s'en sortait mieux. Elle aussi se faisant manipuler sans grande résistance. J'avais juste envie de les secouer, j'ai donc décidé de passer à l'avance rapide, étant toujours de celles qui rechignent à abandonner une lecture.

Ce roman fut donc une immense déception. Je n'avais pas le souvenir que les écrits de Lucinda Riley étaient empreints d'une si grande niaiserie au niveau des relations entre les personnages. La grandiloquence ne fait pas la grandeur. Ainsi, les émotions décrites pâtissent de cette manière d'écrire les événements où tout est dit mais où rien est montré .

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu du Lucinda Riley et je ne sais pas si c'est moi qui ai mûri en tant que lectrice - sans doute, peut-être – ou si les écrits lus auparavant me correspondaient un peu plus. Mais, mon dieu, que cette lecture fut une cruelle désillusion ! Je pourrai la résumer de cette manière « Comment la frustration née d'une indisponibilité du récit pendant de nombreuses années aboutit à une grosse déception » Ne faites donc pas comme moi. Ne vous précipitez pas sur ce titre sous prétexte qu'il n'est plus édité depuis longtemps, prenez le temps de lire son résumé, voire même des extraits, pour voir s'il est susceptible de correspondre à vos attentes.
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