La vie a le don de briser nos attentes mais, tant qu'il y a de l'amour, les vestiges de nos rêves brisés peuvent se recoller, même s'il en résulte une mosaïque.
Des souvenirs ressurgissent. Je pense aux baisers de mon grand-père, à son rire qui illuminait une pièce. Il aimait la vie. Il la prenait même à bras-le-corps et ne manquait pas une occasion de faire le bien, de donner de l’amour.
Tant qu'il y a de l'amour, les vestiges de nos rêves brisés peuvent se recoller, même s'il en résulte une mosaïque.
Nous n’étions plus une catholique et un juif, nous n’étions plus un homme et une femme, nous étions deux êtres humains sous le choc d’un acte inhumain.
J’ai parfois l’impression de le détester mais, en général, je l’aime. La vie de couple est ainsi, pas toujours facile. Nous avons traversé des turbulences et ce sera toujours le cas
Que faire lorsque les histoires sont perdues? Quand il n'y a plus personne pour les transmettre? Si seulement ma grand mère n'avait pas répondu :"c'était une époque terrible dont je n'ai pas envie de parler " quand je l'interrogeais, autrefois. Si seulement elle m'avait raconté un souvenir, un détail. J'aurais appris des choses, je les aurais transmises à mes enfants, nous aurions tiré les leçons du passé.
Bientôt, je rendrai mon dernier souffle et je lui prouverai qu'il avait raison.
Nous avons trouvé le moyen d'être réunis.
L'uniforme nazi les dépouillait de toute humanité, les vidait de leur personnalité pour faire d'eux une force unie et solidaire, tel un mur qui empiétait peu à peu notre espace. Ceux-là n'étaient même plus des hommes, mais les rouages d'une machine venue nous détruire. "
Je ne voulais plus être catholique, avoir la foi. Si Dieu permettait ces horreurs, je ne voulais plus entendre parler de lui.
Bientôt , je rendrai mon dernier souffle et je lui prouverai qu'il avait raison . Nous avons trouvé le moyen d 'être réunis .