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Citations sur Une minute quarante-neuf secondes (109)

Nos sociétés sont devenues tellement aseptisées que le moindre imprévu prend des proportions intolérables. Dès qu'on pète de travers ou qu'on glisse sur une peau de banane, on ouvre des cellules de soutien psychologique. Cette tendance qui se veut rassurante ne l'est pas. En voulant protéger, on vulnérabilise. On nous parle comme à des gosses, on nous console comme des gosses, on nous infantilise comme des gosses. A force de crier au loup à tort et à travers, on ne sait plus distinguer ce qui est regrettable de ce qui est tragique, ce qui est douloureux de ce qui est insupportable, ce qui est triste de ce qui est traumatisant. Tout est mis au même niveau, tout a la même valeur.
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On ne parle pas à un rescapé comme s'il était aussi vivant que les autres vivants. Sans le savoir, j'entrevis ce que des années plus tard j'allais vivre à mon tour. Un rescapé ne pourra plus jamais être intégralement vivant. Un rescapé est comme un chêne touché par la foudre. À moitié vivant. À moitié mort.
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L'humour ne fuit pas la tragédie de la vie mais, au contraire, se l'approprie pour la rendre supportable. L'humour est parfois la seule issue pour espérer échapper à la folie.
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Le hasard est le meilleur ami de l'homme, même si souvent, il le met dans la merde.
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Les gens vivants ne savent pas qu'ils sont vivants. Ils bougent, ils marchent, ils mangent, ils pètent, ils rotent, ils baisent, ils font pipi, ils font caca, ils dorment, ils vont à la plage, ils attrapent des coups de soleil, ils sengueulent, ils s'amusent, ils pleurent, ils rient, ils jouissent de tout ce que la vie leur donne. Mais ne s'en rendent pas compte. Ils vivent comme des bêtes, inconscients de leur existence. Quand la mort s'approche d'eux, ils se réveillent. Trop tard. Le dernier épisode de leur vie leur tend un miroir dans lequel ils se découvrent enfin. L'existence est une succession de petites morts. Tous nos gestes sont ceux d'un futur mort. Vivant et déjà tellement mort.
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La violence. Elle n'a pas disparu. On l'a supportée. On l'a encaissée. On l'a absorbée. Tapie dans nos entrailles, elle attend le moment d'en sortir. Comme un volcan endormi pendant des millénaires, un jour elle explosera de nouveau à la face du monde. Ou peut-être jamais. Ceux qui croient qu'elle est derrière nous n'ont pas compris qu'elle est maintenant à l'intérieur de nous. Il n'y aura pas de reconstruction. Ce qui n'existe plus ne reviendra jamais.
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Le cerveau des hommes est faible. Il en faut peu pour le déstabiliser. Dans notre vie terrestre, le moindre accident, la moindre catastrophe nous plonge dans l’angoisse et la peur. Les victimes des attentats tombent en dépression, traumatisées, durant des mois, voire des années. Elles ont la trouille de sortir de chez elles, elles deviennent craintives du moindre bruit.
Pourtant ces épreuves appartiennent à la société de vivants : assassinats, terrorisme, même si peu de gens y sont confrontés, ces fléaux font partie de notre existence sur terre. On sait que cela peut exister et les exemples ne manquent pas dès qu’on allume le poste de télévision.
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Les religions ont évoluées et se sont adaptées au marché. Pendant des siècles la résurrection des âmes fut leur principal produit d’appel. Aujourd’hui les religions mettent plutôt en avant le « fait religieux » dont la réalité sociale suffirait à démontrer la pertinence de leurs dogmes. Si autant de personnes font pénitence pour satisfaire Dieu, c’est bien qu’il doit exister. La foi existe, donc Dieu existe.
Ce raisonnement ne prouve rien du tout, sauf le tragique besoin de croire qu’ont des milliards d’êtres humains. C’est leur droit.
Mais si croire est une liberté fondamentale, remettre en cause les fondements des croyances religieuses en est liberté tout aussi fondamentale.
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A mon arrivée à l’hôpital, on m’avait endormi sans m’avertir. Depuis mon évacuation, je me demandais si je n’allais pas crever et je me préparais à claquer d’un instant à l’autre. Des heures plus tard, sans avoir compris par où j’étais passé, je repris peu à peu mes esprits.
Mon cerveau se remis à fonctionner le premier, mais je ne voyais rien, je n’entendais rien. Etait-cela, la mort, l’au-delà, la réincarnation, la téléportation ou que sais-je encore ? Durant ce passage, dont je ne sais s’il a durée deux minutes ou deux heures, je n’ai plus su si je faisais encore partie du monde qui m’avait vu naître.
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