Qui était vraiment
Ezra Pound? Un génie littéraire oublié, un yankee des Rocheuses amoureux du pays de
Dante, un poète fou auteur d'un monument poétique indéchiffrable, un speaker improvisé qui osa trahir sa patrie par ondes interposées?
Après un long purgatoire,
Ezra Pound redevient un sujet d'étude. Avec sa plume très littéraire,
Pierre Rival se concentre sur la période la plus troublée de la vie de l'écrivain américain: celle de la Seconde Guerre mondiale.
Des jours sombres et décisifs durant lesquels la peine capitale pesa sur lui. Que méritait donc cet homme qui, au bout de ses longues pérégrinations de jeunesse, avait fait de l'Italie, terre latine dont il était culturellement tributaire, son port d'attache?
Ezra Pound s'était en effet engagé corps et âme au service de l'Italie fasciste et
Pierre Rival tente de percer les raisons de son choix.
En biographe et non en polémiste, il réussit brillamment cet exercice d'équilibriste, qui consiste à distinguer l'homme de l'oeuvre. En hommage aux cantos pisans,
Pierre Rival parsème son récit apocalyptique de nombreuses citations grecques, latines, italiennes et chinoises. C'est donc tout en nuances qu'il nous dresse le portrait d'un homme dont l'immense culture, l'engagement, l'obstination, l'égarement, l'extravagance, les moeurs, et peut-être un brin de folie, le rapprochait sensiblement de Gabriele d'Annunzio son frère de plume.