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Critique de Pecosa


La série policière Vivir sin permiso m'a menée jusqu'à Vivir sen permiso e outras historias de Oeste (Vivir sin permiso y otras historias de Oeste pour la traduction espagnole) de Manuel Rivas, trois histoires ancrées en Galice, terre où la « Fariña », la cocaïne, a métamorphosé la région entière.
Ces courts récits, noirs et bien serrés, «O medo dos ourizos», «Vivir sen permiso» et « Sagrado mar », montrent l'impact du trafic de drogue sur la vie quotidienne des Galiciens, toutes classes sociales confondues, via les répercussions provoquées par un afflux d'argent sale dans les rouages de la société.
Dans le premier récit, «O medo dos ourizos», (ou le dilemme du hérisson, évoqué dans Suppléments et omissions d'Arthur Schopenhauer) des jeunes marins aux vies précaires trouvent des ballots de cocaïne en mer. Hélas cette découverte fortuite ne sera pas sans conséquence.
«Vivir sen permiso», la nouvelle la plus connue, puisqu'elle a été développée et adaptée en série à succès, a pour personnage central Nemo Bandeira, un riche homme d'affaire qui perd la mémoire, oubliant son passé peu glorieux de trafiquant devenu cacique avec respectabilité de façade.
“Sagrado mar” est une tranche de vie dans une prison (avec accents dostoievskiens si je puis m'exprimer ainsi) et un appel à l'insoumission pour retrouver une liberté foulée aux pieds par les institutions.

Manuel Rivas créé une géographie imaginaire, un Oeste très galicien, dans laquelle il utilise le trafic de drogue comme métaphore d'un pouvoir corrompu qui broie les individus, altère tout ce qu'il touche, et contre lequel la seule issue est la désobéissance civile. Le parallèle établi par l'auteur entre narcos et hommes de pouvoir (toutes activités concernées) est sans appel, renforcé par le choix du romancier d'ancrer ses récits dans des espaces imaginaires qui donne à ce recueil une portée universelle.
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