Vous voulez savoir celui qui m'a le plus marquée. Je vous répondrai sans hésiter : le quatrième. Celui qui est entré dans ma vie sans frapper voilà sept ans, et qui m'a donné une raison d'exister alors que j'étais condamnée à la solitude. Je vais vous faire une dernière confidence, Michel. Je pense avoir été une mère à qui l'on ne peut rien reprocher. Eh bien, je dois vous avouer que même ma propre fille ne m'a pas donné autant de joie que ce petit.
Rosine parlait à ses morts. Les prières, à ses yeux, en leur donnant une place près des saints, les momifiaient et les éloignaient d'elle. Elle leur livrait sa vie quotidienne en feuilleton, les invitant à partager ses peines et ses joies, et ne leur cachant ni ses espoirs ni ses rêves. C'était à vrai dire ses confidents les plus assidus, les plus concernés aussi, et sans aucun doute les moins contrariants.
Un simple berger piémontais se permettant de mettre en échec deux corps d'élite, parmi les meilleurs d'Europe. Des acteurs même pas fichés au grand banditisme. Où va-t-on si le citoyen de base se met à concocter des énigmes impénétrables ?