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Critique de le_Bison


Un banc sous un arbre, quelques pigeons s'y sont abandonnés. Une note de silence, la musique de ma vie. Je m'assois. Quelques oiseaux fredonnent leurs ébats envolés. Seul. Mon regard se pose sur cette grande bâtisse qui se dresse devant moi, à l'ombre du soleil. D'un autre âge, austère malgré son nom fleuri, j'ai la triste impression de me retrouver face à une prison sans barreaux. Les Primevères, HP. Ignition.

Des envies de respirer… Souffler… Mourir. Bianca, Simon et Raphael. L'ombre de Bowie aussi. Toujours présent dans ce genre de roman, les romans de Loulou. Je ferme les yeux, entends une voix. Major Tom ? Décollage imminent. Houston, j'ai un problème. L'anorexie, les peines de coeur, un cutter, les veines qui saignent, l'âme qui souffre, peine. Elle s'allonge sur le carrelage froid de la salle de bain. le sang coule, rouge sang, comme le rouge à lèvre d'une putain, comme le ketchup sur l'assiette du gamin. Dix, neuf, huit, elle lâche le cutter, sept, six, cinq, quatre, se réveille dans des draps blancs, trois, deux, un, odeur aseptisée, décollage.

Des infirmières, des visites, des absences. D'envie, de rêve. Se sentir seul, mal à l'aise dans cette putain de vie. Aimer. Et perdre. Can you hear me, Major Tom ? Renoncer. A vivre ; à mourir. Continuer, un couteau ? Pourquoi ? Survivre et chopper un cancer, le mal à la mode, irrémédiable et diablement banal. Survivre et rester sur ce banc à l'ombre de la lune. Bianca vient s'asseoir sur ce banc, je la regarde, avec toute la tristesse qui sied à mon regard. Je branche une double prise jack, deux casques, une musique, singularité spatiale de ces deux êtres, mal hêtre, les glands filent sous la pluie, comme une pluie de météorites. Elle a le regard déjà ailleurs, de l'autre côté de l'océan.
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