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Critique de Foxfire


Au cours d'une carrière malheureusement très courte, Howard a su créer des personnages forts. Solomon Kane en est un bon exemple (parmi d'autres).

Dans ce formidable recueil (très bonne post-face de Louinet), on retrouve le talent de conteur de l'auteur qui sait décidément mener des récits palpitants et plein d'action. Avec Solomon Kane, Howard démontre encore qu'il sait créer des personnages complexes et intéressants. Kane est un justicier, certes, mais il a un côté sombre, il est presque aussi inquiétant que les démons qu'il combat. Pour lui, la fin justifie les moyens et il se montre parfois ultra violent pour rendre la justice, et il semble y prendre plaisir. le goût du combat est clairement une motivation pour lui, la justice n'est pas la seule. On est donc bien loin d'un personnage simpliste et manichéen.

Certaines nouvelles mettant en scène des tribus africaines sont à lire en gardant à l'esprit l'époque où elles ont été écrites. Il y a là parfois une vision un peu désuète de l'Afrique, pétrie de clichés et non dénuée d'un certain paternalisme. Mais s'il y a bien une vision un peu caricaturale de l'Afrique, je ne pense pas qu'on puisse taxer Howard de racisme. Kane lui-même affirme, dans un des récits, que la couleur de peau est la seule différence entre lui et les hommes noirs de la tribu dans laquelle il vit . Pas sûr que beaucoup d'auteurs des années 30 auraient placés ces mots dans la bouche de leur héros.

Comme pour tout recueil, le résultat est inégal. Certaines nouvelles sont anecdotiques et plutôt dispensables (même si on ne s'ennuie jamais). C'est le cas de "bruits d'ossements" (un récit macabre plaisant mais sans plus), "la flamme bleue de la vengeance" (sympathique histoire de vengeance utilisant des codes des histoires de pirates), "des bruits de pas à l'intérieur" (du Solomon Kane façon Lovecraft mais en moins bien).

"Des crânes dans les étoiles" et "la main droite du destin", deux récits d'épouvante quasi gothiques sont plaisants et auraient pu donner lieu à de chouettes contes de la crypte. L'auteur sait instaurer une ambiance très réussie qui permet d'apprécier la lecture de ces textes dont les intrigues sont tout de même très classiques et les dénouements un peu attendus.

Les meilleures nouvelles sont, selon moi, les aventures exotiques. La nouvelle intitulée simplement "Solomon Kane" permet de faire connaissance avec le héros de belle façon. le texte démarre comme un récit de cape et d'épée à base de combats de sabre dans une taverne avant de bifurquer vers l'aventure exotique fantastique. Dans "les collines de la mort", Kane se montre particulièrement violent lorsqu'il s'agit d'éliminer une horde de sortes de morts-vivants. Il est à la limite de la démence. La nouvelle est excellente. Tout comme "la lune des crânes" avec sa reine aussi cruelle que séduisante et ses rites vaudous. le passage de la cérémonie de sacrifice rituel m'a fait penser aux adorateurs de Kali dans "Indiana Jones et le temple maudit".

Bref, même si c'est moins ultime que Conan, j'ai passé un très bon moment en compagnie de Solomon Kane et c'est avec plaisir que je découvrirai d'autres personnages du grand Howard.

Challenge Multi-défis 2017 - 33 (30- un livre d'un auteur décédé avant ses 40 ans)
Challenge 14-68 entre 2 points de bascule 2017
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