AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de paroles


Denis Robert est écrivain, journaliste, plasticien, scénariste. Il est surtout connu pour avoir révélé l'affaire Clairstream au grand public. Affaire qui aura pris dix ans de sa vie et pour laquelle il ne recevra aucun dédommagement moral mais seulement le remboursement de ses frais de procédure : « la cour d'Appel de Lyon a considéré que les attaques dont j'ai été l'objet faisaient partie des risques du métier de journaliste. » et ainsi de ne pas créer une jurisprudence qui aurait permis à d'autres journalistes ou lanceurs d'alerte de se prévaloir de ce jugement.

Malgré cela, il continue son métier et veut comprendre pourquoi des pays aussi riches que les nôtres (États-Unis, Grande Bretagne, France, Allemagne) fabriquent autant de pauvreté. Et c'est en se penchant sur la finance, les banques, les multinationales... qu'il a commencé à tisser des liens et à voir apparaître de plus en plus fréquemment le nom de Larry Fink et de Blackrock.

Alors c'est vrai, je n'ai pas tout compris aux rouages de la finance, mais assez pour comprendre l'engouement de ce cher Larry pour nos retraites, nos sociétés, les prêts étudiants (pour déjà bien plomber l'avenir)... mais pas côté humain non mais côté mathématique. C'est que Larry fonctionne aux algorithmes. Et pour ça, il a créé Aladdin, un super calculateur qui collecte des tonnes de données sur les transactions du monde entier, les exploite pour « prédire » les fluctuations des marchés financiers, et rachète des parts de la plupart des entreprises cotées en bourse.
« Aladdin consiste en une armée de milliers d'analystes et environ six mille ordinateurs qui exécutent des centaines de millions de calculs par semaine. Une installation à rendre la Nasa jalouse. »

« Même si Blackrock n'a pas le statut de banque (et fait tout pour ne pas l'avoir afin d'échapper au contrôle bancaire. Il se définit comme gestionnaire indépendant de fonds), le mégafonds de Larry Fink est devenu la « simili banque » des marchés financiers. La différence étant que Blackrock ne risque pas l'argent de ses actionnaires, seulement celui de ses clients. Un tour de passe-passe géant.
Pile, Blackrock gagne. Face, ses clients perdent.
Pile, je gagne ; face, tu perds : c'est une blague de bonimenteur. »

En France, Blackrock détient 4% du CAC40 et son patron, Larry Fink, a rencontré plusieurs fois notre Président pour lui parler de réforme des retraites. Bref, Blackrock continue à dévorer les marchés financiers et... nos vies.
Alors il faut continuer à se questionner : « comment en est-on arrivé à laisser des fonds de pension américains décider de l'avenir de notre industrie ? de notre commerce ? de nos vignobles ? de notre vie politique ? »
Allez encore un petit effort, lisez l'enquête de Denis Robert et vous pourrez enfin comprendre comment sont redistribuées les cartes de la finance. Un vrai tour de magie !
Commenter  J’apprécie          415



Ont apprécié cette critique (40)voir plus




{* *}