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Critique de kielosa



Maintenant que George Soros, 92 ans, a décidé de passer le contrôle de son empire financier à son fils Alexander, je vais essayer de faire un portrait aussi objectif que possible de ce milliardaire spéculateur et mécène sur la base de la biographie par la journaliste française Anne-Marie Rocco.

Je signale que j'ai lu également l'ouvrage du journaliste américain Matt Palumbo "The Man Behind the Curtain : Inside the Secret Network of George Soros" (L'homme derrière le rideau, dans le réseau secret de George Soros - non traduit) que j'ai trouvé trop sensationnel et tendancieux pour commenter ici.

Quelques dates et repères importants :

George Soros est né à Budapest comme György Schwartz le 12 août 1930 dans une famille juive.
À 17 ans il est parti en Angleterre où il a suivi des cours à la prestigieuse "London School of Economics" et où il a rencontré son mentor, le philosophe d'origine autrichienne, Karl Popper (1902-1994), auteur du monumental "La société ouverte et ses ennemis".
À 26 ans, en 1956, déménagement aux États-Unis
1973, création du Soros Fund, appelé plus tard Quantum Fund.
1979, fondation à New York du "Open Society Institute".
1984, création de la fondation George Soros à Budapest.
1992, fait sauter la Banque d'Angleterre.
1994, fondation de l'Université d'Europe Centrale (CEU) à Budapest.
Soros s'est marié 2 fois, en 1961 avec Annaliese Witchak et en 1983 avec Susan Weber. Il a 4 fils, Robert, Jonathan, Alexander et Gregory, et une fille Andrea.

George Soros restera surtout réputé pour sa spéculation massive contre la livre sterling en 1992, qui a entraîné une dévaluation de la monnaie britannique et lui a rapporté un bénéfice dépassant le milliard de dollars.
Une manoeuvre qu'à l'évidence très peu de Britanniques ont appréciée, à l'exception toutefois de lady Margaret Thatcher.
Une opération comparable contre le franc français l'année suivante n'a heureusement pas réussi. de même qu'en 1994 ses manoeuvres contre le yen japonais ont échoué.

Tout en lui reconnaissant un flair exceptionnel en affaires et des nerfs d'acier pour mener à bien de telles entreprises peu simples, Soros, comme spéculateur capitaliste est un personnage tout sauf engageant.

Comme mécène, en revanche, c'est une toute autre histoire. À l'effondrement du communisme en Europe Centrale et en Europe de l'Est, y compris la Russie, mais surtout dans son pays d'origine, la Hongrie, Soros a dépensé, à lui tout seul, une fortune pour aider en particulier les jeunes à s'instruire et à se former et à démocratiser ces pays.

C'est dans cette perspective que se situent sa création et financement de l'Université d'Europe Centrale à Budapest, où plus de 1500 étudiants et un corps d'enseignants d'à peu près 300 personnes ont pu fonctionner, à ses frais, jusqu'au moment où ce génial Premier ministre Viktor Orbán refuse en novembre 2018 de prolonger l'accréditation de la CEU, qui se voit dès lors contrainte de déménager à Vienne.
La Cour de l'UE a formellement condamné, dans son arrêt du 6 octobre 2020, la décision discriminatoire d'Orbán.

Intrigué par ce personnage, encensé par certains experts et vilipendé par tant d'autres, j'ai voulu brièvement éclairer les deux faces d'un homme et d'un destin hors pair. L' excellent ouvrage d'Anne-Marie Rocco m'a été d'un grand secours, mais sorti en 1999, m'a cependant obligé à des lectures complémentaires plus récentes.

Comme l'a formulé le sociologue slovaque, Martin Bútora de Bratislava : "Les Roumains n'aiment pas Soros parce qu'il est hongrois, les Hongrois parce qu'il est juif, et en Slovaquie, il est juif-hongrois, la pire combinaison possible..."
Contrairement au fameux Evgueni Prigojine, George Soros est interdit d'accès dans la Biélorussie d'Alexandre Loukachenko.
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