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Critique de sophieroyroy


Cet essai documente l'histoire du développement des armes non létales en France. Apparues progressivement depuis le début du 20ème siècle, elles sont censées permettre de contenir les mobilisations sociales sans causer de victimes.

L'auteur développe l'idée selon laquelle la disponibilité de ces armes prétendument « non dangereuses », couplée à une idéologie du maintien de l'ordre qui octroie un certain pouvoir de décision aux forces de l'ordre, façonne le comportement de celles-ci et augmente l'usage de la violence. Or la non-létalité n'est valable que sous certaines conditions, qui sont difficilement atteignables sur le terrain : leur impact est donc largement sous-estimé.

Difficile de résumer la multitude des idées qui sont développées dans cet ouvrage, dont le propos va largement au-delà d'une simple description de l'utilisation des armes non-létales. Il questionne notamment les liens entre la constitution de l'État, la protection de l'ordre dans lequel des dominants imposent leur fonctionnement, et la nécessité de "mater les masses", soit grâce au consentement (l'intériorisation de la domination) soit grâce à l'emploi de la force.

J'ai compris le propos (presque tout le temps) et je suis toujours super enthousiaste et reconnaissante quand j'ai l'impression qu'on arrive à me faire comprendre des choses qui sont quand même un peu complexes. C'est super sourcé, pédagogique, stimulant (même si on va pas se mentir : un peu déprimant).

L'auteur insiste sur la nécessité d'instaurer un contrôle populaire sur l'usage des armes, et dans le même temps démontre le recul de la liberté fondamentale de manifester ces dernières années. Comment faire alors, pour s'opposer aux pratiques de l'État, si cela devient de plus en plus dangereux ? Cela pose la question des moyens d'action à notre disposition, et de ce qu'on est prêt·es à mettre en jeu dans le cadre de mobilisations sociales (notre santé physique et mentale, notamment, face à des armes utilisées presque dans l'impunité). Safé peur et en même temps ça oblige à réfléchir à ces questions, et je pense que c'est une bonne chose.
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