>
Critique de Lune
Patrick Roegiers a osé.
Il a osé pour lui-même.
Il a osé pour nous.
Le livre est une éructation continuelle.
Les mots heurtent, ils sont crus.
Les images choquent.
La nausée survient.
Puis on se dit que cette histoire n'est pas la nôtre.
Que bien des enfances, des adolescences jamais dévoilées ont basculé dans l'inimaginable pour les privilégiés d'amour et d'affection.
On se dit qu'on ne peut ignorer et que la vie doit s'entendre et se regarder aussi dans ce qu'elle a de laid, de souffrances.
Un milieu bourgeois à l'apparence impeccable, une banalité destructrice, une mère qui ne guérira jamais de son enfance et passera sa vie en victime au point de rendre victime son mari et ce fils qui se sauve par l'écriture et l'art, une incompréhension de plus.
Un père absent, pâle, inerte, continuellement à côté de la -sa- vie, aimant cette femme qui le méprise et le vide de toute substance.
D'autres enfants, figures absentes, mésentente subodorée et avérée.
Un homme, l'écrivain, qui porte en fardeau la trahison parentale de ses vingt ans meurtris qu'il ne pourra jamais pardonner.
Quelques éclairs vers l'autre aussi vite mis en déroute par les mots jamais prononcés, l'incompréhension et cet immense dégoût physique et moral qui ressort de nombre de descriptions.
Il y a ce style, cette manière personnelle de s'approprier la langue.
Tout un univers de phrases qui fait mouche.
Toute une mécanique qui se met en route, une logorrhée qui brûle, un jeu de répétitions qui entraîne le lecteur au tréfonds du dire, des bouts de phrases qui relancent, des évocations de chansons qui donnent son originalité à ce texte percutant.
Un témoignage, la vie malmenée, le pardon impossible, le passé ressurgi, le passé enterré, la vieillesse évoquée, la mort et quelle tristesse, quelle dureté dans la lucidité que nul n'aime regarder en face.
Un livre dur, âpre, écoeurant, nécessaire pour l'auteur dans sa réalité crue et dans son extra-lucidité vitale.
Ni beau ni laid, certainement pas optimiste, même pas pessimiste mais plutôt tragique dans le sens qu'il place le lecteur face à ce qui peut advenir dans certaines vies. C'est tout l'intérêt de ce livre.
Il a osé pour lui-même.
Il a osé pour nous.
Le livre est une éructation continuelle.
Les mots heurtent, ils sont crus.
Les images choquent.
La nausée survient.
Puis on se dit que cette histoire n'est pas la nôtre.
Que bien des enfances, des adolescences jamais dévoilées ont basculé dans l'inimaginable pour les privilégiés d'amour et d'affection.
On se dit qu'on ne peut ignorer et que la vie doit s'entendre et se regarder aussi dans ce qu'elle a de laid, de souffrances.
Un milieu bourgeois à l'apparence impeccable, une banalité destructrice, une mère qui ne guérira jamais de son enfance et passera sa vie en victime au point de rendre victime son mari et ce fils qui se sauve par l'écriture et l'art, une incompréhension de plus.
Un père absent, pâle, inerte, continuellement à côté de la -sa- vie, aimant cette femme qui le méprise et le vide de toute substance.
D'autres enfants, figures absentes, mésentente subodorée et avérée.
Un homme, l'écrivain, qui porte en fardeau la trahison parentale de ses vingt ans meurtris qu'il ne pourra jamais pardonner.
Quelques éclairs vers l'autre aussi vite mis en déroute par les mots jamais prononcés, l'incompréhension et cet immense dégoût physique et moral qui ressort de nombre de descriptions.
Il y a ce style, cette manière personnelle de s'approprier la langue.
Tout un univers de phrases qui fait mouche.
Toute une mécanique qui se met en route, une logorrhée qui brûle, un jeu de répétitions qui entraîne le lecteur au tréfonds du dire, des bouts de phrases qui relancent, des évocations de chansons qui donnent son originalité à ce texte percutant.
Un témoignage, la vie malmenée, le pardon impossible, le passé ressurgi, le passé enterré, la vieillesse évoquée, la mort et quelle tristesse, quelle dureté dans la lucidité que nul n'aime regarder en face.
Un livre dur, âpre, écoeurant, nécessaire pour l'auteur dans sa réalité crue et dans son extra-lucidité vitale.
Ni beau ni laid, certainement pas optimiste, même pas pessimiste mais plutôt tragique dans le sens qu'il place le lecteur face à ce qui peut advenir dans certaines vies. C'est tout l'intérêt de ce livre.
