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Critique de topocl


En 1987, la Russie était encore soviétique, et je ne savais pas encore où était Sotchi. Olivier Rolin, lui, y était,  à une époque où le tourisme en solitaire était une gageure.

« J'aimerais pouvoir penser qu'il s'agit d'une promenade poétique. Des esquisses de choses vues, une série d'instantanés - ce qui ne veut pas dire, je l'espère, des clichés. »

Voilà, tout est dit, Olivier Rolin se balade, regarde, rencontre des gens, discute, se retrouve dans des chambres d'hôtel déprimantes, « mélange de faste et de médiocrité », mange des borschs innommables, raconte, se remémore ses lectures russes, décrit, rêvasse, s'ennuie d'un ennui délicieux. Malgré les splendeurs touristiques, qui ne sont finalement pas son intérêt premier, le manque de liberté et d'horizon, la grisaille générale, l'effroyable frugalité des biens et des services, les tentatives de propagande sont, parfois, compensées par un sourire, un dialogue, un échange. 

« Nous échangeons nos adresses, je me demande bien à quoi cela pourra lui servir, une adresse à Paris, mais c'est plutôt touchant, et après tout c'est peut-être justement d'être rare et inutile qui fait le prix d'une adresse occidentale : comme un poème sur un agenda. »

Pour survivre dans ce marasme plombant, Olivier Rolin garde un ton d'une distance amusée et amusante, s'attache aux détails, un homme qui passe, une goutte qui tombe, la neige qui ressemble à de la crème fouettée…C'est vraiment plaisant de le suivre.

« L'Abondance à moins bien réussi en Russie que la Puissance, voilà tout. »
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