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Critique de jmb33320


« L'eau des ornières a gelé, des primevères jaunes ou mauves fleurissent par endroits, et sur le ciel encore teinté par le lever du jour se profile la silhouette des tours de la Défense, ou celle du mont Valérien. À l'entrée de Chanteloup-les-Vignes, quand on vient de Maurecourt par les chemins, la sente des Beaunes côtoie ce qui doit être le dernier vestige de cette culture à laquelle la ville doit son nom : vestige si précieux qu'en dépit de sa taille très modeste on y a mis pas moins de deux épouvantails, l'un et l'autre anthropomorphes. Et c'est de là aussi que se voit pour la première fois le château d'eau dominant le site de PSA, ou de Stellantis puisque c'est désormais le nom de cette marque d'automobiles. Bien qu'il soit situé sur la rive opposée de la Seine, il semble s'élever de la plaine nappée de brume qui s'étend à l'intérieur d'un méandre entre Chanteloup-les-Vignes et Carrières-sous-Poissy ».

Jean Rolin doit avoir la bougeotte. Pendant les confinements, alors que beaucoup d'entre nous s'étaient assignés à domicile où sa proximité immédiate, il a décidé de chercher et de suivre les limites entre ville et campagne tout autour de la région parisienne. Il n'y a pourtant pas, semble-t-il, de frontière vraiment établie entre ces deux univers. L'auteur est revenu sur des sites déjà découverts quelques mois plus tôt et qui pourtant avaient changés, les accès et les usages de ces terres étant fluctuants.

Les noms de lieux et de rue sonnent comme une litanie dans ce récit. Jean Rolin est sensible à la nature, la faune et la flore mais aussi aux cultures agricoles plus ou moins bien entretenues qui se maintiennent dans cet environnement pollué. Les lignes de haute-tension, les dépotoirs sauvages, les bâtiments parfois laissés à l'abandon et squattés, les zones commerciales interminables, les chemins privés jamais évidents à trouver et à franchir, tout cela forme un texte puissant mais tout de même répétitif. Quelques rencontres d'humains émaillent les jours et les mois, mais pas toujours pour le meilleur !

Je n'ai pas vraiment retrouvé le ton de « Les événements », du même auteur, qui est un roman. Cette veine plus vagabonde, il l'avait déjà apparemment dans « le pont de Bezons », que je n'ai pas lu mais dont quelques belles critiques sur Babelio donnent un avant-goût. Je reconnais un beau talent de littérateur à Jean Rolin. Et finalement le sujet importe peu, il m'a intéressé avec ces paysages ravagés, ces friches…
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