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Critique de Tricape


C'est sans doute parce que pèse sur nous la menace de devoir déménager un jour que nous avons, mon épouse et moi, acheté ce livre. Avons-nous été abusés par son titre ? Certes quelque peu, mais cependant l'ouvrage ne manque pas d'intérêt. S'il y a un soupçon de tromperie sur la marchandise, le lecteur y trouvera quand même son compte.

Olivier Rolin est écrivain (voir le météorologue). Parisien, il a vécu plusieurs décennies dans un appartement loué rue de l'Odéon et a été contraint tout récemment à "vider les lieux". En fait de déménagement, le livre est un voyage dans la bibliothèque de l'auteur, le survol d'un paysage où patientaient beaucoup de livres lus. Comme pour tout un chacun, la réouverture d'un livre réveille chez Olivier Rolin des souvenirs endormis ; il est en effet difficile d'entasser des livres dans des cartons tout en résistant en même temps à les rouvrir, peut-être pour la dernière fois...

Retrouver des annotations dans la marge ou sur la page de garde met en branle quasi automatiquement la convergence de réminiscences du livre et des circonstances dans lesquelles on l'a lu pour la première fois. de ce fabuleux voyage à rebours dans l'archipel de notre mémoire émergent des îlots plus importants qui nous servent de solides repères. Pour Olivier Rolin, comme pour beaucoup de lecteurs, Ulysse et La Recherche sont de ceux-là.

Il y a-t-il de l'émotion là-dedans ? Peu, mais en revanche beaucoup de traces de voyages, des anecdotes et quelques rencontres. On peut facilement imaginer que le lecteur parisien (ancien soixante-huitard de préférence) aura plus de plaisir à accompagner cette mise en boites (qui est en même temps une vitrine) qu'un étudiant n'ayant pas vécu au Quartier latin. Ici ou là, vous retrouverez peut-être vous-même le titre d'un ouvrage que vous avez lu et aurez (je vous le souhaite) du plaisir à connaître ce qu'Olivier Rolin en dit.

On pourra être agacé par l'abondant recours aux parenthèses, mais finalement on les supporte car elles reflètent bien les multiples digressions auxquelles nous sommes nous-mêmes soumis lorsque plus de mille madeleines sont à mettre en carton...
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