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Critique de lesjolismotsdeclem


« le prisonnier voit la liberté plus belle qu'elle n'est. » a écrit Alphonse Daudet, dans le Doulou. Il existe plusieurs prisons. Celle de The Wire, où les truands peuvent allégrement parler de trafic de drogue au parloir. Physique, réelle. Et la pire, celle qui nous enferre, nous noie, nous submerge, métaphorique. A savoir celle que l'on se créé aux détours de secrets et de non-dits.

Les apparences. Souvent trompeuses, elle nous offrent un réalité idéale, celle qui crée l'envie, celle qui nous fait rêver, celle dont on pense que tout le monde voudrait. L'uniformisation étant tout de même quelque chose de plat, sans saveur, on peut se demander l'intérêt au final.

Les apparences. Souvent trompeuses, elles sont le théâtre de vérités et de drames enfouis, dont le brillant vernis ne doit pas s'écailler. Equilibre aussi précaire qu'un château de carte, peut on réellement s'y raccrocher quand tout s'écroule.

Les apparences. Une fois volées en éclat, le choix n'est autre que d'affronter son reflet, sa vie dans un miroir au teint sans mensonges, sans fard, sans artifices. La vérité d'un temps passé, celle qui revient hanter vingt ans plus tard les protagonistes de l'Ombre du Lac de Laure Rollier : « Comme chaque année, Valentine, brillante éditrice, vient passer les vacances d'hiver dans le domaine familial, niché au coeur d'un petit village de montagne. Là-bas, un manuscrit anonyme a été déposé à son attention. Valentine découvre avec effroi qu'elle est l'héroïne de ce thriller machiavélique dans lequel elle est assassinée à la fin. À Montuis, petit bourg d'un millier d'âmes où tout le monde se connaît, des secrets enfouis depuis plus de vingt ans vont alors refaire surface. Qui a écrit ce roman ? Valentine doit-elle craindre pour sa vie ? Que s'est-il réellement passé « de l'autre côté du lac » ?«

Une mise en abîme du roman, de l'intrigue, comme point d'entrée de huis clos. Une atmosphère confinée, dans la montagne enneigée, au sein d'un petit village où tout le monde se connaît, où l'histoire des uns cohabitent, s'entrelacent même avec celle des autres. Une alternance des points de vues, de Valentine et de Mathieu, les héros malgré eux du mystérieux manuscrits. J'avais aimé ce procédé stylistique dans le disparu de Nantucket, et j'ai été contente de le retrouver. Un personnage vient se glisser de temps à autre, central, et silencieux, l'année 1997, celle du point de bascule, qui a fait voler bon nombre de vies en éclat.

Le roman est savamment mené, les points d'intrigues et de résolutions parfaitement dosés, pour ne pas nous rendre impatient mais nous laisser l'occasion de mener notre propre enquête, de tirer nos propres conclusions.

Mon seul regret à la fin de ma lecture a été d'avoir englouti L'ombre du Lac en deux jours. Amateur de huis clos, je ne serai que trop vous conseiller les « cosy mystery » de Laure Rollier.

Belle lecture à vous !
Lien : https://lesjolismotsdeclem.c..
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