La tradition ancestrale de la pendaison fut promptement honorée, une fois de plus : les pieds du voleur, désormais sans appui, se débattaient dans le vide.
Ah ! C’est bien un spectacle pour lequel je n’ai aucun goût, bien qu’étant civilisé depuis de longues années.
Yo soy Joaquín,
perdido en un mundo de confusión
Je suis Joaquín,
perdu dans un monde confus,
emporté par le tourbillon
d'une société de gringos,
troublé par les règles,
méprisé par les passants,
éliminé par les manipulations
et détruit par le monde moderne.
file:///D:/Documents/Litterature/Auteurs%20US/John%20Rollin%20Ridge/Yo_soy_Joaquin_I_am_Joaquin_By_Rodolfo_G.pdf
Ce tsunami démographique sans précédent entraîna dans son sillage un destruction en profondeur de l'équilibre écologique de l'Etat et de ses communautés indigènes. Soucieux de se procurer au plus vite le métal dont ils étaient si avides, les nouveaux mineurs éventrèrent les rives des cours d'eau-à la pelle, d'abord, puis à l'aide de canons hydrauliques à hautes pression. Les mineurs utilisèrent également du mercure en grande quantité pour isoler les particules d'or de la boue qu'ils avaient extraite. Avec le temps, ce furent des tonnes de mercure qui se diffusèrent dans les cours d'eau : si bien que l'un des principaux legs de la Ruée vers l'or consiste en des dépôts toxiques de mercure, qui continuent de polluer à ce jour le système hydrographique californien. Les Indiens de l'Etat eurent encore moins de chance. Lorsqu'ils n'étaient pas occupés à détruire la biosphère qui avait sustenté pendant des siècles le mode de vie des tribus, les mineurs s'en prenaient physiquement aux communautés indigènes en de sanglantes attaques. Ce qui, aux yeux de nombre de chercheurs contemporains, constitue l'un des exemples de génocides les plus concertés dans l'histoire des Etats-Unis.
Les larmes de la femme, qu'elle verse à la demande
Trompent les vivants et affaiblissent les morts.
Euthanasia by Lord Byron
When Time, or soon or late, shall bring
The dreamless sleep that lulls the dead,
Oblivion! may thy languid wing
Wave gently o'er my dying bed!
No band of friends or heirs be there,
To weep, or wish, the coming blow:
No maiden, with dishevelled hair,
To feel, or feign, decorous woe.
But silent let me sink to earth,
With no officious mourners near:
I would not mar one hour of mirth,
Nor startle friendship with a tear.
Yet Love, if Love in such an hour
Could nobly check its useless sighs,
Might then exert its latest power
In her who lives, and him who dies.
'Twere sweet, my Psyche! to the last
Thy features still serene to see:
Forgetful of its struggles past,
E’en Pain itself should smile on thee.
But vain the wish?for Beauty still
Will shrink, as shrinks the ebbing breath;
And women's tears, produced at will,
Deceive in life, unman in death.
Then lonely be my latest hour,
Without regret, without a groan;
For thousands Death hath ceas’d to lower,
And pain been transient or unknown.
`Ay, but to die, and go,' alas!
Where all have gone, and all must go!
To be the nothing that I was
Ere born to life and living woe!
Count o'er the joys thine hours have seen,
Count o'er thy days from anguish free,
And know, whatever thou hast been,
'Tis something better not to be.
Hélas, elle eût été si heureuse, si l'homme n'avait pas trop bien appris à traiter injustement son frère humain.
Certaines femmes semblent ne jamais vieillir. De même qu'à chaque printemps, le plumage des oiseaux se renouvelle, les années qui passent ajoutent de la beauté à ces femmes, et la décrépitude répugne à étendre sa main froide et flétrissante sur leurs formes adorables. L'ensorcelante Margarita était de celles-là.
La Nature, dont l'amour est universel, ne distingue pas entre les personnes; elle accueille en son sein tous ceux de ses enfants dont les errances ont pris fin et console leurs cœurs douloureux de son affectueuse étreinte. Nous pouvons bien descendre au tombeau poussé par le mépris d'un monde qui nous réprouve et nous arrache à sa présence. Mais le Dieu éternel ne permettra point que se détache de son univers le moindre fragment de nos âmes, le moindre atome de nos cendres. Forts de notre propre immortalité, nous pouvons défier le genre humain et tout ce qui vit sous le trône de Dieu !
- ne vous étonnez point de cela, ô citadins - même au cœur des terres les plus sauvages. Peu importait l'opinion que le monde avait de Joaquín : aux yeux de sa bien-aimée, il était la noblesse, la générosité et la beauté incarnées.
Reyes n'imaginait rien de plus splendide que de s'opposer aux droits strictement naturels des hommes et de défier, intrépide, la société et ses lois.
Même si Ridge ne mentionne que rarement son propre peuple au cours du roman- hormis quelques références à des sang-mêlé cherokees-, il n'est pas bien difficile de discerner la manière dont il intègre l'histoire récente de ses compatriotes à la biographie de Murieta. Ce dernier, individu innocent et moralement respectable dont l'existence est bouleversée par des anglo-américains avides et racistes, n'est pas sans rappeler la situation des Cherokees à la fin des années 1830. C'est en partie parce que les terres ancestrales des Cherokees en Géorgie étaient aurifères qu'il leur fut demandé de partir vers l'ouest. Et la cruelle description que Ridge fait des Indiens "Diggers" peut se comprendre à la lumière des choix politiques effectués par les Cherokees - et notamment par les Ridges : ils avaient opté pour l'acculturation, cherchant à consolider la légitimité de leurs aspirations nationales en adoptant de nombreux aspects de la culture blanche - parmi lesquels l'esclavage, l'alphabétisation et la conversion au christianisme. Ceux des Indiens de Californie qui ne voulaient ou ne pouvaient se conformer à la notion américaine de "progrès" ne s'attiraient que mépris de la part de John Rollin Ridge. Et les effusions de sang qui maculent les pages de La Vie et les Aventures de Joaquín Murieta rappellent la vie bouleversée et les souffrances es Cherokees pendant et après leur déplacements vers l'ouest.