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Critique de motspourmots


Du noir bien serré et au féminin. Pourquoi pas ? D'autant que je n'ai pas souvenir d'être déjà allée me promener en lecture du côté de Montevideo, capitale de l'Uruguay. Mes incursions en Amérique du Sud sont assez rares mais cette année, vous le savez, je fais autant que possible le tour du monde.

Me voilà donc sur les traces d'Ursula Lopez, quadragénaire célibataire, traductrice de profession qui complète parfois ses revenus en jouant les utilités dans des émissions de téléréalité. Ah j'oubliais, Ursula est grosse et ça la met de très mauvaise humeur, état d'esprit que seule une orgie de nourriture peut apaiser quelques heures. Ursula est aussi redoutablement intelligente, même si elle s'efforce de ne pas le montrer. Vous pensez connaître Ursula ? Vous avez tout faux. D'ailleurs, lorsque les ravisseurs d'un riche homme d'affaires la contactent en croyant parler à la femme de ce dernier - l'homonymie, parfois... - pour réclamer une rançon, ils sont encore loin de se douter à quel point ils ont tout faux.

Il est très facile de se laisser embarquer dans le jeu proposé par l'autrice et rondement mené par son héroïne. D'abord grâce au ton légèrement décalé qui oscille entre noirceur et dérision et à l'ironie presque cocasse qui s'invite dans des dialogues bien troussés. Ensuite grâce à la singularité de ce personnage dont la personnalité s'est forgée à l'aune des humiliations subies depuis l'enfance, mais dont l'intelligence en fait une manipulatrice hors pair et quasiment insoupçonnable. Enfin, grâce au savoir-faire narratif de l'autrice qui gère les pas de côté et les petites surprises qui viennent pimenter le récit de comportements inattendus. Il y a beaucoup de mauvais sentiments, sinon ce ne serait pas drôle. Mais l'ensemble est très bien dosé et livré avec finesse, sans aucune goutte de sang. Enfin, de ce que l'on sait. Car on a beau avoir accès à l'esprit d'Ursula, on souhaite parfois éviter de comprendre ce que l'on croit y percevoir. Après tout, "aujourd'hui, plus personne n'est maître de son esprit"...

Du noir qui se déguste d'un trait comme un café ristretto, dont la force délicate de l'arabica fouette agréablement le palais.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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