AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,2

sur 830 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce n'est pas un roman très gai et la vision de Tatiana de Rosnay est même assez catastrophiste, mais on s'attache beaucoup au personnage principal et c'est ce qui m'a fait aimer La Sentinelle de la Pluie.
La menace des inondations, omniprésente dans le livre, ajoute à l'intensité dramatique de l'intrigue familiale qui est déjà pesante. Cela contribue à créer une atmosphère oppressante, presque apocalyptique, qui donne au roman des allures de scénario catastrophe.
La crue de la Seine occupe d'ailleurs beaucoup de place dans le récit. On y assiste comme à un reportage sur le terrain. L'auteur raconte les événements avec un réalisme troublant, ponctuant les descriptions de faits divers, comme si elle était allée piocher dans les journaux de l'époque (mais une époque parallèle…).
La relation père / fils est au centre du récit, même si on n'a que le point de vue du fils car le père est totalement silencieux : par son caractère taiseux d'abord, puis à cause de la maladie. Un silence qui s'érige en mur entre les deux hommes, mais que le fils parviendra finalement à surmonter ; se livrant à son père et recevant son approbation muette dans une scène particulièrement touchante.
Etrangement, la mère est absente tout au long du récit. Elle est d'abord mise complètement hors-jeu par une pneumonie. Mais même une fois guérie, elle reste au second plan, avec la soeur au caractère très changeant et la nièce qui est par contre un grand soutien.
La Sentinelle de la Pluie se termine sur une note amère, même si on sent que le personnage principal "a passé le plus dur" et s'est réconcilié avec son passé.
Un beau roman...
Commenter  J’apprécie          150
Admirons tout d'abord la couverture glacée, colorée, en phase avec le sujet,ainsi que la photo de Tatiana de Rosnay adossée à un arbre, à la fin du livre, apportant une touche de « glamour » ! La carte de Paris indiquant les zones inondables donne le ton. Quant aux citations poétiques accompagnées d'un dessin de feuille d'arbre, qui ponctuent chacun des chapitres, elles offrent au lecteur une pause lénifiante.

Tatiana de Rosnay nous plonge dans le mystère en insérant une série de textes en italique. On s'interroge dès la première page. Qui est ce personnage :
qui décline une merveilleuse ode poétique aux arbres, son refuge, « son royaume » ?
qui a besoin de se soulager en consignant «  cette histoire » ?
Puis qui convoque des souvenirs heureux avec sa baby-sitter, Suzanne ?
Mais qui évoque un traumatisme subi, quand il avait quatre ans, difficile à mettre en mots ? D'un texte à l'autre, l'auteure aiguise notre curiosité en distillant avec parcimonie des mots tels que: «  le jour où c'est arrivé », « abomination » qui préfigurent le pire. L'énigme s'éclaircira avec le dénouement et nous tient en haleine.

Paris est le lieu où converge la famille Malegarde. Retrouvailles d'autant plus attendues qu'ils doivent fêter les 70 ans du père, «  l 'Arboriste ». Tatiana de Rosnay nous fait arpenter la capitale, bientôt « une cité aquatique », tout en brossant le portrait de chacun des membres de cette famille dispersée.Le père, Paul, éminent spécialiste de la sauvegarde des arbres rares. La mère, toujours aussi séduisante, Lauren, américaine. Deux enfants aux prénoms d'arbres : le fils Linden , photographe de renom international, installé aux USA ( à la vocation précoce) dont on suit le parcours;la fille Tilia,( basée à Londres avec sa fille Mistral,« la Magicienne »), qui a su convaincre leurs parents de laisser son frère venir à Paris, consciente de son calvaire au collège à cause de sa différence. Par contre elle reste pour son cadet un mystère, « une ostrogothe », jusqu'à ce que les vannes se déversent.

Linden revisite son enfance aux côtés de ce père peu disert , admirateur de Giono et nous fait partager leur bonheur de communion avec la nature, au contact des arbres. Un enchantement. Quand il visionne une vidéo mettant à l'honneur son père,filmé dans son paradis, il réalise l'étendue de sa notoriété et de son influence. Il est troublé d'entendre ses propos dithyrambiques et scientifiques sur les arbres, qui « peuvent anticiper »,communiquer entre eux,« des encyclopédies vivantes », et ses inquiétudes. Un plaidoyer des plus convaincants qui incite à les respecter et les protéger.

On connaît l'engagement de l'auteure pour son soutien au Refuge et à la cause gay.Ici , elle développe une réflexion sur le harcèlement scolaire subi par Linden parce qu'il est homo et sur la différence. Situation identique chez Philippe Besson (1) et Jean-Philippe Blondel (2). C'est chez sa tante Candy qu'il fait son coming out, se sentant en confiance, révélant sa souffrance, sa solitude. L' aveu,plus tardif, à sa mère est reçu avec des larmes.Un douloureux choc pour elle . Trouvera-t-il l'occasion de le révéler à son père ? L'écrivaine explore les non-dits entre la fratrie, entre le père et le fils, les secrets de famille( nombreux).
Les langues vont-elles se dénouer cette fois ?

Le repas familial à peine commencé, tout bascule. L'ambiance conviviale tourne au drame. Ne déflorons pas les rebondissements en cascades qui déferlent sur cette famille aux abois. Mais leur angoisse va crescendo tout comme la montée des eaux qui atteint son climax. Même le lecteur est sur le qui -vive !

La Seine,que Sacha ( le petit ami de Linden) a connue indolente, est devenue un personnage à part entière, «  un monstre boueux à l'appétit insatiable » que Linden va immortaliser avec son Leica. Il capture non pas des mannequins mais le zouave, « immergé jusqu'à la taille », et ce vieil homme qui pleure devant la catastrophe.
L'écrivaine met en exergue l'art de la photo : «  le hasard heureux d'un instant, l'art d'en saisir la magie dans son viseur », domaine qui lui est familier.

La narratrice donne voix à la colère de la Seine en furie dont on perçoit «  le sinistre gargouillement ». Elle insiste sur le désordre climatique, l'inquiétude grandissante pour tous ceux qui sont menacés. Très bien documentée, elle nous instruit quant à la gestion de la crue par le plan Neptune. On ferme des musées, des ponts, le métro, on annule des manifestations, on dresse des barrages, des passerelles, des estrades de fortune. Panne d'électricité. L'armée présente en renfort. On circule en barques.
Un hôpital à évacuer. Récit d'autant plus prégnant et réaliste que chacun a en mémoire des images de berges submergées, de milliers de caves inondées, de personnes hélitreuillées. L'enfer.Les chaînes d'infos pratiquent la surenchère.
La romancière évoque aussi les crues de 1910 et 2016. Elle pointe la responsabilité de ceux qui accordent des permis de construire en zones inondables et fustige les promoteurs. Elle s'interroge aussi sur l'utilité des 4 lacs réservoirs en amont.
Elle ravive également notre mémoire en ressuscitant avec intensité le déchaînement des éléments lors de la terrible tempête de 1999.

Roman sonore qui mêle à la fois les cliquetis des couverts au restaurant, « le vacarme assourdissant de Manhattan, le tintamarre des chantiers, les hurlements des sirènes, les coups de klaxons », des « injures sifflantes ». S' y ajoutent «  le bourdonnement d'une abeille, «  le cri-cri des cigales », « le gazouillis des oiseaux »,«  le friselis du feuillage », le mugissement de la mer,mais aussi le ruissellement de la pluie incessante, « les bips mécaniques », les gémissements à l 'hôpital ». Et soudain une musique s'invite, celle de David Bowie ! Va-t-elle être un stimuli pour le père ?

Tatiana de Rosnay signe une bouleversante saga familiale dont les retrouvailles, censées être festives, ne se déroulent pas sous les meilleurs auspices, puisque dans un Paris apocalyptique, sous les eaux. Loin d'être un long fleuve tranquille, le récit est doublé d'une intrigue haletante, rythmé par les bulletins météo et de santé du patriarche, ce qui instille un suspense bientôt insoutenable. Linden a trouvé une oreille bienveillante auprès d'Oriel, une amie d'étude, a pu s'épancher au sujet de sa tante, sa confidente, qu'il aimait tant et qui lui manque. Il a aussi pu compter sur la complicité, le soutien de Mistral, et sur l'amour de son compagnon Sacha.
Un roman original, dense qui célèbre avec passion les arbres, la flore, traversé par les innombrables arômes qu'exhale l'Arboretum. C'est submergé d'émotion que l'on quitte la famille réunie,soudée, enfin capable de se dire «  Je t'aime », délestée de leurs souvenirs toxiques.
La boîte, rapportée par Linden à la demande du père, a livré ses secrets, comme un testament. Un récit qui offre une méthode pour dompter son stress, sa peur : convoquer « une chose, un lieu ou une personne aux vertus rassurantes » ! On devine l'attachement de « notre prolifique franglaise » pour la Drôme ( ses champs de lavande, d'oliviers,d'abricotiers) et les paysages provençaux qui rappellent la Toscane, «  son Manderley à elle », confie-t-elle dans le Magazine Lire.
Les lieux comme les murs sont mémoire.

(1) Arrête avec tes mensonges de Philippe Besson Julliard
(2) La mise à nu de Jean-Philippe Blondel Buchet-Chastel




Commenter  J’apprécie          130
C'est un Paris apocalyptique que nous offre Tatiana de Rosnay dans son dernier roman. Et si vous avez encore en tête la crue de janvier, je vous préviens, la fiction dépasse d'une manière exceptionnelle la réalité.
Sentinelle de la pluie est un roman psychologique où la tension monte au même rythme que la Seine. Dès les premières pages, le lecteur ressent le froid, l'humidité qui transforme la Ville Lumière en « une Venise obscure et effrayante ; une métropole engloutie sombrant peu à peu dans l'oubli, incapable de lutter, cédant à la violence tranquille et meurtrière de son fleuve devenu fou. »
Entre Paul et Lauren, Linden et Tilia, il y a des non-dits, des secrets de famille, des sentiments inavoués. Les événements climatiques vont entraîner confidences et débordements inattendus. Un anniversaire qui ne tourne pas comme chacun l'avait prévu …
C'est aussi un livre qui parle d'amour, de choix, de respect des personnes et de la nature.
Au début de chaque nouvelle partie, une très belle mise en page graphique avec une citation annonce les lignes qui vont suivre. Un travail éditorial remarquable qui mérite d'être souligné.
Alors que les personnages ont les yeux rivés sur le fleuve, ce roman émouvant servi par une écriture juste et sensible, pourrait bien vous faire veiller toute une nuit …
Lien : https://mabibliothequebleue...
Commenter  J’apprécie          101
J'aime beaucoup Tatiana de Rosnay car ses livres ne ressemblent à aucun autre. La manière qu'elle a de parler de la famille est captivante. Quant aux lieux, on a l'impression d'y être, qu'ils sont vivants également. Sentinelle de la pluie est un vrai bijou. La ville de Paris est menacée par les flots, l'unité de la famille également de diverses façons (le fils et la mère, le père et la mère, la fille et son mari ou la fille et le fils…). Il y a la raison du dîner et il y a tout ce qui fait que rien ne se passe jamais comme prévu. le passé qui influence encore le présent, aussi. Et un thème en plus, au milieu de tout ça (et qui fait parti d'un secret ou plutôt d'un non-dit ou d'un dit pas fini…). Tatiana de Rosnay traite de l'homosexualité avec beaucoup de naturel, de douceur. le sujet n'étant pas quelque chose qui me gêne, je l'ai trouvé pleine de poésie. Ceux qui auraient des choses à redire sur les désirs des uns et des autres devraient lire ce livre. Il n'y a que de l'amour et c'est bien cela qui aide notre héros à garder la tête hors de l'eau (c'est le cas de le dire !) et à maintenir l'unité de cette famille comme les autres.
Lien : http://blog.charlotteboyer.f..
Commenter  J’apprécie          80
J'adore lire les romans de Tatiana de Rosnay, il y a dès les premières pages une ambiance qui s'installe et petit à petit, on plonge totalement dans l'histoire. Dans sentinelle de la pluie, l'auteur nous propose de suivre la famille Malegarde : Lauren et Paul, les parents, Linden et Tilia, les enfants et Mistral la fille de Tilia. Ils se sont donné rendez-vous à Paris pour fêter les soixante-dix ans de Paul.

Mais rien ne va se passer comme prévu, à Paris, la Seine monte et au fur et à mesure du récit elle ne va cesser de grimper... Une tension s'instaure au fur et à mesure des pages. Paul va faire une attaque lors du dîner au restaurant et la vie de famille va se voir chambouler.

Entre les secrets de famille et la maladie que va-t-il se passer ?
Lien : http://chardonettelit.canalb..
Commenter  J’apprécie          60
Décidémment, Madame de Rosnay sait très bien raconter les histoires.
Une histoire.
Celle d'une famille, déchirée par les drames.
Où il est question d'inondations, de la Seine en crue, et les descriptions de Paris sous les eaux donnent froid dans le dos. Car peut-être nous connaîtrons Paris et sa banlieue ainsi. Un jour peut-être.
L'auteure a une écriture magnifique, toute en finesse, ciselée. Nous sommes projetés dans la maison de famille dans le sud, nous sommes à l'hôpital avec Paul, nous sommes dans la chambre où Lauren parle enfin à son fils, et nous sommes dans l'accident de jeunesse de Tilia.
Mais plus que tout, nous sommes avec Paul et sa passion des arbres, son combat pour eux, et à la fin, à la toute fin, nous comprenons enfin pourquoi. Cet amour pour les arbres est touchant à l'extrème. Il a même donné le nom de Linden à son fils, qui signifie "tilleul" en anglais.
A la lecture de ce livre magnifique, je me suis souvenue des derniers instants de mon père, à ces trois heures passées avec lui, à lui dire combien je l'aimais et combien il m'avait donné et donné sans relâche pour combler une absence maternelle. Ces trois heures qui sont passées si vite.
Si je devais retenir une "leçon" de ce livre, c'est qu'il faut dire aux gens qu'on aime qu'on les aime. Sinon, c'est trop tard, et c'est terrible "trop tard"...
Un très beau livre lu en deux jours.
Merci Madame.
Une grande dame.
Commenter  J’apprécie          60
Je viens de le fermer pour la dernière fois, fini.
Ils vont me manquer ses personnages si attachants, le Père, la Mère, la Soeur, la Nièce, Sacha, bien sûr plus que tous Linden
le Paris dévasté, tout le long de Seine
J'ai revu mon quartier sous les eaux, les Dimanche de Marché au soleil dévasté, si bien retranscrit, que les images en étaient nettes, comme si les photos de Linden me passaient sous les yeux
Bravo quelle lecture, la ville triste, s'intègre parfaitement à cet anniversaire de mariage, pas vraiment comme les autres.
La passion pour les arbres de Paul a des origines que nous aurions pas imaginé

Commenter  J’apprécie          50
Un roman qui réjouira tous les lecteurs qui suivent Tatiana de Rosnay depuis la parution de ses premiers livres, et qui séduira sans aucun doute les lecteurs qui connaissent moins ses livres. On y retrouve les thèmes qui font le charme de ses romans : la famille, les non-dits et les secrets de famille entre parents et enfants (notamment entre un père et son fils), entre frères et soeurs, le manque de communication dans les couples, l'attachement au domaine familial - ici situé au-dessous d'un arboretum, sur la route de Nyons. Le cadre choisi est Paris lors d'une crue de la Seine encore plus dévastatrice que les précédentes. On en a froid dans le dos et l'inquiétude du lecteur monte à l'instar de celle des personnages.
L'anniversaire de Paul, soixante-dix ans, va tourner au cauchemar lorsqu'il se retrouve hospitalisé entre la vie et la mort. Sa femme, Lauren, ayant attrapé une pneumonie, ne peut quitter sa chambre d'hôtel. C'est Linden, leur fils, qui va devoir prendre en main la situation puisque sa soeur, Tilia, a la phobie des hôpitaux depuis le terrible accident de voiture dont elle a miraculeusement survécu. le compagnon de Linden, Sasha, est resté à San Francisco où ils vivent tous les deux ; Linden se sent désespérément seul au milieu de cette tragédie. Il n'a jamais parlé à son père de son homosexualité, réussira-t-il enfin à le faire ? Au fil des pages, on ira de révélation en révélation, chacun a ses petits secrets. La tension monte proportionnellement à la Seine, impossible de refermer le livre avant d'en connaître le dénouement.
Un très beau roman, des personnages attachants, des descriptions saisissantes, de l'émotion, et surtout une histoire qui restera gravée en nous.
Commenter  J’apprécie          50
Quand la famille Malegarde a décidé de se réunir à Paris pour fêter les soixante-dix ans de Paul et les quarante ans de mariage avec son épouse Lauren, ils n'avaient pas imaginé que le scénario pourrait virer à la catastrophe. Mais c'étaient sans compter les pluies diluviennes qui s'abattent sur la ville et des soucis de santé du père de famille, qui vont tout chambouler et venir fissurer les faux-semblants et les certitudes...

J'ai été ravie de retrouver la plume de l'auteure enveloppante et auréolée de mystères. C'est l'ambiance qui prime dans ce roman avec une nature qui joue au diapason avec les émotions conflictuelles des personnages.

L'énergie est palpable à l'image d'un trop-plein trop longtemps contenu. Les digues d'une grande discrétion menacent de céder pour laisser la place à une meilleure compréhension et une infinie tendresse. Paul et Linden se rejoignent dans la pratique et le dévouement à leurs arts respectifs. 

Les secrets sont fuyants et néanmoins pas impénétrables. L'homosexualité, l'alcoolisme, l'adultère, le deuil, les traumatismes sont abordés en filigrane, avec beaucoup de justesse. de la fébrilité des situations jaillit une force, une communion inespérée. J'ai été touchée par la pudeur des sentiments, qui ici sous nos yeux, se cristallisent. Tatiana de Rosnay cultive habilement la juste place, entre consensuelle distance et subtile proximité.

Aussi délicate que fulgurante, cette histoire réveille les réminiscences d'un passé, un passage obstiné qui révèle les cicatrices, les larmes dans une prière de pardon et une viscérale réparation.
Lien : https://www.sophiesonge.com/..
Commenter  J’apprécie          30
Sentinelle de la pluie de Tatiana de Rosnay est un roman absolument fabuleux. Un joli coup de coeur pour cette histoire de famille dans un Paris sous les eaux.
La famille Malegarde se réunit à Paris. Lauren, une américaine fantasque, souhaite fêter l'anniversaire de son époux Paul ainsi que leur anniversaire de mariage en compagnie de leurs enfants, Linden et Tilia, vivant respectivement à San Francisco et Londres. Une pluie diluvienne s'abat alors sur Paris qui se retrouve très vite inondé et, comble du malheur, Paul fait une attaque. Les retrouvailles familiales tournent au cauchemar dans un Paris apocalyptique. Avec la crue, les souvenirs remontent à la surface et avec eux, bien des non-dits.
J'ai tellement aimé ce roman. Ce texte m'a émue (aux larmes par moments) et m'a profondément bouleversée. le lecteur est immergé dans une sorte d'introspection, celle de Linden, le fils. On apprend à le connaître au fil de ses souvenirs ravivés par ses déambulations parisiennes et par un contexte qui l'amène à réfléchir sur lui-même, sur sa vie. On perçoit les choses à travers son oeil de photographe et j'ai vraiment apprécié la sensibilité que cela apportait à l'histoire mais également aux descriptions d'un Paris dévasté par les eaux. C'est un personnage extrêmement riche et vraiment touchant. J'ai été charmée par la façon dont Linden nous parle de son père Paul, cet éminent arboriste, cet homme taiseux fan de David Bowie et aussi par la façon dont il interroge cette relation père-fils toute en réserve. Linden nous raconte la passion de son père pour les arbres. Telles des balises dans les souvenirs partagés avec son père, les arbres sont toujours là. J'ai trouvé magique l'histoire des prénoms de Linden et Tilia, liée à un arbre, un vieux tilleul qu'affectionne particulièrement Paul. Tatiana de Rosnay nous captive avec ce texte poétique et énigmatique tout en décryptant les rapports familiaux et ce qu'ils peuvent contenir comme non-dits et regrets.
A la fin du roman, le terme "sentinelle" prend tout son sens et on perçoit toutes les formes que cette dernière a pu prendre.
Sentinelle de la pluie est un très beau roman qui m'a fait chavirer. Un coup de coeur, il ne peut en être autrement.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (1843) Voir plus



Quiz Voir plus

Elle s'appelait Sarah

Chez quelle maison d'édition ce livre a-t-il été d'abord publié ?

Phébus
Plon
Héloïse d'Ormesson

13 questions
400 lecteurs ont répondu
Thème : Elle s'appelait Sarah de Tatiana de RosnayCréer un quiz sur ce livre

{* *}