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Critique de annie


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Le marranisme est un terme utilisé à partir du XVe siècle en référence aux Juifs de la péninsule ibérique (Espagne, Portugal) convertis au catholicisme, souvent de force, et qui continuaient à pratiquer le judaïsme en secret.

Quelle que soit l'origine du mot, l'aspect péjoratif de ce terme est évident et corroboré par d'autres appellations que l'on rencontrait dans cette région. Ainsi, les habitants de Majorque utilisaient le terme de Xuetes (Xua, un mot catalan faisant référence à la préparation à base de porc, que les Xuetes consommaient afin de prouver la sincérité de leur catholicisme à moins qu'il ne s'agisse d'un dérivé de jueu, diminutif catalan pour juif).

Une autre dénomination insultante utilisée à leur endroit était celle de alboraycos (vraisemblablement dérivée de l'arabe Al-Buraq, nom de la monture hybride moitié-jument moitié-femme qui, selon la tradition islamique, transporta Mahomet au ciel).

Pareillement, ces juifs convertis étaient considérés comme des êtres hybrides, en partie juifs, en partie chrétiens, et de fait ni juifs, ni véritablement chrétiens.


Le terme plus général pour les désigner était celui de conversos, nom générique qui met l'emphase sur les juifs convertis sans préciser l'aspect forcé de leur conversion, ni leur allégeance secrète au judaïsme (ce terme a également pu être appliqué aux musulmans convertis, par ailleurs plus spécialement appelés moriscos).

Ils furent également nommés Cristãos Novos (nouveaux chrétiens, terme qui incluait aussi les convertis d'origine musulmane) au Portugal, anousim (terme hébreu générique pour les Juifs convertis par la force et qui n'est pas spécifique à cette période, signifiant contraints).

Une appellation plus neutre utilisée par certains auteurs pour les désigner est celle de crypto-juifs, puisque les marranes étaient des juifs séfarades (juifs de la Péninsule Ibérique) convertis au christianisme mais qui continuaient secrètement la pratique du judaïsme.


brève histoire des marranes :

À partir du XVe siècle, l'Espagne décida d'appliquer une politique plus répressive à l'égard des communautés juives résidant dans ses royaumes (voir Limpieza de sangre), et entama des campagnes de conversion plus ou moins forcées.

Cette politique répressive fut encore renforcée avec le développement de l'effort d'Inquisition, en particulier sous la houlette impitoyable du premier Grand Inquisiteur, Tomás de Torquemada.

Cette politique culmina avec le décret d'Alhambra, le 31 mars 1492, qui donnait aux juifs le choix entre la conversion ou l'exil.

Les conditions de l'exil étaient telles qu'elles les forçaient en plus, dans les faits, à abandonner presque tous leurs biens sur place, au profit de l'Inquisition et des autorités royales.

Il existait déjà des marranes auparavant, c'est-à-dire des juifs qui s'étaient converti au catholicisme mais qui continuaient à pratiquer leur religion en secret (et qui furent d'ailleurs la cible principale de l'effort d'Inquisition).

Mais à partir de cette date, tous les juifs qui ne purent partir mais qui ne souhaitaient pas abandonner leur religion furent forcés de devenir marranes ou crypto-juifs, c'est-à-dire "officiellement" catholiques mais judaïsants en secret.

Il faut cependant préciser que certains juifs se convertirent volontairement, pour continuer leur carrière ou maintenir leurs positions sociales.

Après le décret d'Alhambra, une grande partie des juifs espagnols fuirent au Portugal voisin. Mais, dès 1496-1497, la politique royale du Portugal s'aligna sur celle de l'Espagne et donna aux juifs le choix entre le baptême ou l'exil.

De nouveaux marranes apparurent donc au Portugal, qui se convertirent en surface mais continuèrent à pratiquer le judaïsme en secret.

Beaucoup de juifs fuirent alors dans le bassin méditerranéen, notamment dans le Sud de la France (Bordeaux et Bayonne), en Italie ou dans l'Empire ottoman.

À la fin du XVIe siècle, l'équilibre se rompt et le commerce mondial se déplace au Nord de l'Europe. Ce sont ces pays qui attirèrent désormais les marchands marranos, et c'est à cette époque que se constituent les grandes communautés séfarades d'Amsterdam, Hambourg, Londres. On retrouve également des implantation marranes dans les Indes Occidentales (Jamaïque et Curaçao, etc.) et dans les colonies d'Amérique du Nord (New York, Newport, Savannah, Charleston).

En Amérique latine, la colonisation hispano-portugaise contraint à nouveau les marranos au secret.

Les historiens estiment qu'entre 100 000 et 200 000 juifs ont été forcés à la conversion ou à l'exil dans la Péninsule Ibérique au cours du XVe siècle[9]. Plusieurs milliers ont été exécutés par l'Inquisition pour marranisme (réel ou supposé), en particulier sous la direction de Torquemada.


marranes célèbres :

Une légende tenace veut que Maïmonide ait été marrane, sous prétexte qu'il vivait à la cour de Saladin. Il n'en est rien.

Baruch Spinoza était originaire d'une communauté marrane. Cependant, le retour à la religion juive s'était effectué deux générations plus tôt et Spinoza renia purement et simplement sa tradition.

Antoine de Luppes, le grand-père maternel de Michel Eyquem de Montaigne fut par contre authentiquement marrane, et à ce titre, chassé d'Espagne un siècle après l'expulsion des Juifs (bien que sa conversion au christianisme fût, semble-t-il, sincère), ainsi que, selon certains, Christophe Colomb.

Alexandre de Rhodes, jésuite et éminent linguiste, était également d'origine marrane.

et... Michel de Nostre Dame... dit Nostradamus...

source : wikipédia
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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