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Critique de Jean-Daniel


Célèbre comédien, Simon Axler, 65 ans, ne parvient plus à jouer depuis qu'il a perdu confiance en lui, incapable de se souvenir de ses textes ; il sombre dans la dépression au point de songer au suicide. Son incapacité soudaine à jouer un rôle est évoquée dès la première ligne par Philip Roth : « Il avait perdu sa magie". Sa magie, c'est-à-dire son inspiration, son talent, sa présence, sa capacité de jouer juste… Axler, n'arrive plus à croire en ses rôles, en lui-même, en la vie qui s'en va. Ne plus pouvoir jouer, c'est pour lui ne plus pouvoir vivre, aussi tombe-t-il dans la dépression. Le public l'oublie et son épouse le quitte. Livré à lui-même, il sombre rapidement et seul l'asile psychiatrique où il décide de se faire interner plusieurs semaines lui évite le suicide.

Ce séjour en hôpital et un divorce plus tard, voici Simon Axler retiré seul à la campagne, jusqu'au jour où débarque Pegeen, bien plus jeune que lui, fille d'un couple de ses amis, et qui cherche elle aussi à se reconstruire. L'arrivée de Pegeen réveille Axler et le ramène à la vie en lui apportant comme cadeau la lumière qui s'était éteinte. Celle-ci va lui inspirer une passion érotique et l'entrainer dans une expérience humaine nouvelle pour lui. La création artistique est révolue pour Axler, mais celui-ci se tourne vers une autre forme de création en transformant Pegeen. Toutefois, très vite leur relation va semer le chaos et le départ de Pegeen va précipiter la fin de Axler qui n'a plus rien pour se raccrocher à la vie.

Comme toujours le style de Roth, qui cherche à nous emmener au bout du chemin, est bien construit, plaisant et clair. Philip Roth décrit les conséquences de la marche du temps et les tourments dus au vieillissement. On retrouve les thèmes qui lui sont chers et qui semblent devenir ses préoccupations majeures : la solitude, le regard implacable sur nos illusions, le sexe, la difficulté liée à nos passions, la vieillesse, la mort. Cette fois, cependant, ses personnages ne suscitent ni empathie ni véritable émotion chez le lecteur.

Tout comme son héros, Philip Roth semble avoir un peu perdu de sa magie mais comme l'a écrit Shakespeare : La vie n'est qu'un théâtre et chacun y joue son rôle.
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