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EAN : 9782070126163
128 pages
Gallimard (01/10/2011)
3.29/5   350 notes
Résumé :
Pour Simon Axler, tout est fini. Il fut l’un des plus grands acteurs de sa génération. Il a maintenant soixante ans passés, et il a perdu son talent, sa magie, sa confiance en lui. Falstaff, Peer Gynt, Vania, ses plus grands rôles : il n’en reste rien, du vent. Quand il monte sur scène, il se sent incapable de jouer, d’entrer dans la peau d’un autre. Son épouse l’a quitté, son public aussi, son agent ne parvient pas à le convaincre de remonter sur les planches.
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Critiques, Analyses et Avis (65) Voir plus Ajouter une critique
3,29

sur 350 notes
Que peut faire un grand acteur célèbre de 65 ans lorsqu'il se rend compte qu'il a « perdu sa magie », qu'il n'est plus capable d'interpréter le moindre rôle, lui qui a joué les plus grands classiques du répertoire théâtral ?
Que peut faire un comédien naguère plébiscité par le public, encensé par la critique, lorsqu'il constate que son charisme, sa force, la spontanéité avec laquelle il vivait ses personnages, n'ont plus aucun fondement, plus aucune base solide, que désormais tout sonne faux dans son jeu à en être grotesque ?
Il pourrait, comme d'autres grands acteurs avant lui, noyer son trac dans l'alcool ? Vaincre son stress dans l'absorption de petites pilules grises ? Se faire assister d'un professeur de théâtre comme le lui conseille son agent et ami Jerry ?
Non, Simon Axler ne fera rien de tout cela car il sait que c'est fini. Son talent à disparu. A l'heure actuelle « le seul rôle à sa portée est celui d'un homme qui joue un rôle ».
« le pire c'était qu'il était lucide quant à sa chute, tout comme il était lucide quant à son jeu. » C'est avec ce pénible discernement, cette compréhension aigue de sa lamentable condition, qu'Axler se laisse sombrer dans la dépression.
Comme si cela ne suffisait pas, sa femme le quitte et il est accablé de douleurs vertébrales.
Envahi de pensées suicidaires, il se résout à un internement psychiatrique de quelques semaines où l'écoute des patients ressassant leur mal-être et brodant à qui mieux-mieux sur le thème du suicide, semble lui apporter quelque réconfort.
Son domicile regagné, il s'installe dans une routine solitaire et morose avec le sentiment douloureux d'être un vieil homme fini, lorsqu'apparaît sur la scène de sa vie, Pegeen Mike avec qui, contre toute attente, il entame une relation amoureuse et sexuelle aussi complice qu'intense.
Pegeen est la fille d'un couple de ses amis. Pegeen à 25 ans de moins que lui. Pegeen, avec ses airs de jeune garçon déluré, est charmante, attachante et ….lesbienne…
Axler la transforme en parfaite hétéro, jouant son rôle de Pygmalion avec autant d'ardeur qu'il en met à expérimenter les accessoires sexuels (nombreux !) de la belle, le triolisme et autres jeux érotiques.
La chute n'en sera que plus rude car la charmante Pegeen est également immature, amorale et peut-être pas aussi modifiable dans sa sexualité qu'elle ne le lui avait laissé croire…

La vie est une grande scène de théâtre où chacun interprète le rôle qui lui est imparti à divers moment de son existence.
Pour Simon Axler, c'est l'heure du dernier rôle dans une pièce qui se joue en trois actes.
Dès le départ, Philip Roth ne nous laisse aucun espoir quant à l'issue tragique de cette histoire où dépression, sexe et suicide se donnent la réplique dans une tragi-comédie à la mise-en-scène fringante et enjouée mais au dénouement funèbre.
C'est le propre du « Cycle Némésis », cette série de courts romans placés sous les lugubres auspices de la déesse de la vengeance et de la mort et dont « le rabaissement » est le 3ème opus après « Un homme » et « Indignation ».
Ne comptons pas sur Philip Roth, ce diabolique dramaturge, pour faire intervenir un Deus ex Machina venant dénouer cette situation de déliquescence. L'effondrement se jouera bel et bien jusqu'au baisser de rideau.

Nul happy end donc, mais encore un texte brillant sapant allègrement les dernières illusions d'un homme en fin de parcours, un homme qui - et c'est cela aussi qui est terrible - est le témoin lucide de sa propre chute, en est même pour bonne part responsable, mais grisé par l'ivresse sexuelle d'une relation dont il se doute qu'elle sera la dernière, plonge tête la première dans les mirages d'un amour à la finalité hautement prévisible.
« Un jour viendra où les circonstances la placeront en position de force pour mettre un terme à la situation, alors que je me retrouverai en position de faiblesse pour n'avoir pas eu la fermeté de rompre maintenant. Et quand elle sera forte et que je serai faible, le coup qui me sera porté sera insoutenable » s'inquiète Simon Axler en regardant Pegeen Mike le chevaucher comme au manège, ce qui ne l'empêche pas de se laisser entrainer par les remous de ce bain de jouvence illusoire et mensonger.
Et qui pourrait dire non à l'amour lorsqu'il frappe à la porte ? Sauf que l'amour n'est pas un générateur de vigueur lorsqu'on est vieux, l'amour n'arrête pas les aiguilles du temps, ni les dégradations du corps, il n'est ni un rempart contre la dépression, ni un substitut aux problèmes de créativité, ni un personnage que l'on dirige à sa guise.
Il en est simplement l'illusion, l'espoir, le leurre magique que l'on souhaiterait éternel dans ce théâtre d'improvisation qu'est la vie. Mais comme nous l'assène si bien l'auteur dans ce texte-uppercut, à la fin on est toujours tout seul... le peu d'illusions qu'il nous laisse sur la finalité de toute vie humaine à plus où moins brève échéance, est d'une terrible et douloureuse évidence.

Ciselant les thèmes qui lui sont chers – le sexe, la vieillesse et la mort - avec ce même regard acéré de diamantaire à qui aucune des facettes de l'individu n'échappe, Philip Roth taille, avec ce trentième roman, une pièce noire et tranchante aux reflets sombres et bruts.
Non, Philip Roth n'a rien perdu de sa magie.
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Célèbre comédien, Simon Axler, 65 ans, ne parvient plus à jouer depuis qu'il a perdu confiance en lui, incapable de se souvenir de ses textes ; il sombre dans la dépression au point de songer au suicide. Son incapacité soudaine à jouer un rôle est évoquée dès la première ligne par Philip Roth : « Il avait perdu sa magie". Sa magie, c'est-à-dire son inspiration, son talent, sa présence, sa capacité de jouer juste… Axler, n'arrive plus à croire en ses rôles, en lui-même, en la vie qui s'en va. Ne plus pouvoir jouer, c'est pour lui ne plus pouvoir vivre, aussi tombe-t-il dans la dépression. Le public l'oublie et son épouse le quitte. Livré à lui-même, il sombre rapidement et seul l'asile psychiatrique où il décide de se faire interner plusieurs semaines lui évite le suicide.

Ce séjour en hôpital et un divorce plus tard, voici Simon Axler retiré seul à la campagne, jusqu'au jour où débarque Pegeen, bien plus jeune que lui, fille d'un couple de ses amis, et qui cherche elle aussi à se reconstruire. L'arrivée de Pegeen réveille Axler et le ramène à la vie en lui apportant comme cadeau la lumière qui s'était éteinte. Celle-ci va lui inspirer une passion érotique et l'entrainer dans une expérience humaine nouvelle pour lui. La création artistique est révolue pour Axler, mais celui-ci se tourne vers une autre forme de création en transformant Pegeen. Toutefois, très vite leur relation va semer le chaos et le départ de Pegeen va précipiter la fin de Axler qui n'a plus rien pour se raccrocher à la vie.

Comme toujours le style de Roth, qui cherche à nous emmener au bout du chemin, est bien construit, plaisant et clair. Philip Roth décrit les conséquences de la marche du temps et les tourments dus au vieillissement. On retrouve les thèmes qui lui sont chers et qui semblent devenir ses préoccupations majeures : la solitude, le regard implacable sur nos illusions, le sexe, la difficulté liée à nos passions, la vieillesse, la mort. Cette fois, cependant, ses personnages ne suscitent ni empathie ni véritable émotion chez le lecteur.

Tout comme son héros, Philip Roth semble avoir un peu perdu de sa magie mais comme l'a écrit Shakespeare : La vie n'est qu'un théâtre et chacun y joue son rôle.
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Ma riche bibliothèque comporte presque toute l'oeuvre de Philip Roth. Pourtant, le rabaissement est seulement le 3ème roman que je lis de lui, après Un homme et La bête qui meurt, seul critiqué à ce jour. Autant dire que pour l'instant, je m'en tiens à sa dernière période, les cinq, six romans, courts, qui marquent la vieillesse de l'écrivain.

Simon Axler est un immense acteur de la scène théâtrale classique new-yorkaise, il a joué dans les plus grandes pièces du répertoire. Mais un jour, il se sent vide, fini, incapable de jouer, sans compter que sa colonne vertébrale le fait souffrir. Il va tellement mal qu'il est quitté par sa femme et se fait interner en hôpital psychiatrique durant quelques mois, où il rencontre une femme fluette, Sybil van Buren, avec laquelle il sympathise. Elle a flanché psychologiquement en surprenant son mari à tripoter leur petite fille. Elle s'est juré de le tuer, ou le faire tuer, proposant même à Simon de le faire. Plus tard, Simon apprendra par les journaux qu'elle a finalement bien assassiné son mari.

En sortant, il entame une relation avec Pegeen, la fille d'un couple d'amis de longue date également acteurs de théâtre, de moindre renommée que lui. Il l'a connue enfant, elle a 40 ans, il en a vingt-cinq de plus. Lesbienne, elle a été plaquée par son amie qui a préféré devenir un beau moustachu. Son orientation sexuelle n'a déjà pas été facile à accepter pour ses parents, elle tait d'abord sa relation avec leur vieil ami…mais la femme de Simon vend la mèche. Pegeen va choisir l'explication avec ses parents, et en rend compte à Simon dans des termes probablement édulcorés.

Simon fait bonne figure, mais ne peut s'empêcher de penser que Pegeen, dont il se targue d'avoir changé la sexualité, est bien trop proche de ses parents, qu'ils doivent lui avoir fait part de leur réprobation à ce qu'elle sorte avec Simon. Ils doivent éprouver un mélange de jalousie envers celui qui leur était supérieur et de méchant dédain envers ce vieux croulant au mental fragile qu'il est devenu…

Simon s'attache, leur sexualité a l'air bien rôdée, lorsqu'ils prennent plaisir à ce qu'elle le chevauche, lui perclus de douleurs dorsales ayant du mal à faire autrement. Mais un jour, ils vont croiser dans un bar Tracy, et Simon incite Pegeen à s'embarquer dans un trio sexuel…

Dans cette ambiance, Simon rêve d'un nouveau départ, un enfant avec Pegeen…C'est l'euphorie dans sa tête, il est près à assumer le risque d'un enfant à cet âge…mais il va tomber de très haut quelques jours plus tard, et convoquera le souvenir de cette femme fluette et pourtant si déterminée, Sybil, pour trouver la force en lui d'accomplir ce qui doit l'être.

Le rabaissement est sans doute moins riche en réflexions sur la vie, la vieillesse et les coups du sort que La bête qui meurt, il manque parfois d'un peu de hauteur de vue. En outre, l'environnement de la relation Simon-Pegeen est trop corsé : la séduction de la fille du couple d'amis, 25 ans de moins que lui, alors qu'elle était lesbienne, elle-même qui s'est vu larguée par sa copine qui devient transgenre, fallait-il aller chercher tout cela ?!
Pourtant, on ne peut s'empêcher d'admirer Roth pour sa manière de s'immerger dans les tourments psychologiques de ses personnages masculins qui souffrent de perdre peu à peu, et irrémédiablement, ce qui mène les hommes depuis la nuit des temps, leur virilité sexuelle.

Le corps s'abîme, et le mental en souffre, surtout quand l'ego s'en mêle. Car ses personnages masculins centraux sont toujours des hommes de la bonne société, artistique, du monde des affaires, etc…Pour eux, hommes de pouvoir, pouvoir de séduction, c'est encore plus dur à vivre. C'est toute la complexité des relations entre gens de la bourgeoisie, les non-dits, les comportements parasités par le jeu social, les logiques de classe, qui sont à l'oeuvre.

Roth s'incarne dans son personnage masculin, qui a 66 ans au terme du roman…comme lui. Cela sent le vécu, en direct, et c'est pour cela que ça sonne tellement vrai…Au-delà de cette limite, votre ticket n'est plus valable, avait dit un certain Romain Gary.

Dès lors, le vieil homme se raccroche parfois comme il peut à la vie, dans un accès d'enthousiasme factice et irréfléchi, il croit qu'il pourra jouer l'éternel retour…il peut crier, amer, à l'injustice, au complot, c'est peine perdue : on ne l'attend plus, les femmes, les autres, le public…sauf la mort, toujours vainqueur à la fin.
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Pas facile de trouver des ouvrages de Roth à la médiathèque. Depuis son décès en mai dernier, il faut croire que ses livres s'arrachent. J'ai pris le dernier qui restait car ça faisait un bout de temps que je m'étais mis en tête de le lire mais je ne comptais pas commencer par celui-ci. Tant pis.

Tout de suite le verbe de Roth est accrocheur, il décrit très facilement l'homme dans sa complexité. c'est assez déconcertant, la plume est souple mais puissante, il sait capter l'attention et maintenir le lecteur dans le courant de ses mots.
Il nous conte l'histoire d'Axler, un acteur de soixante cinq ans en perte de vitesse, qui se voit déposséder en un rien de temps de son talent par on ne sait quel sortilège et qui va s'enfoncer dans une profonde déprime. Puis il croise le chemin de Pegee, la fille d'amis de longue date. Elle est jeune, elle est lesbienne... au début de leur rencontre.
Cette femme l'entraine dans la folie amoureuse, avec le sentiment permanent que ce bonheur ne pourra pas perdurer il se bat pour préserver leur relation et vit avec elle en quelques mois ce qui pourrait lui sembler une vie entière. Cette jeune femme excentrique et passionnée sera tour à tour son remède et son poison.
L'espoir désespéré, l'amour passionnel, l'illusion du bonheur, tout cela peut se jouer sur le dernier acte d'une vie déjà trop remplie.
Capté par l'écriture de Roth, je sais dors et déjà que ce ne sera pas le dernier de ses livres que j'aurai entre les mains.
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C'est le troisième roman que je lis - je devrais dire dévore - de Philip Roth, après "Que la bête meure" et "La tache".
En 120 pages, Philip Roth m'a de nouveau happée par son art incroyable de portraitiste de l'âme humaine, l'acuité de son regard sans concession : assurément, et nous sommes nombreux à le penser, cet écrivain diabolique est un artiste majeur de notre temps.
Cela a commencé par un éblouissement : les premières pages, et l'annonce de la déchéance pour cet acteur génial qui soudain perd son talent, mais hélas, pas sa lucidité, sont d'une virtuosité étincelante. Précision du style, sagacité, sobre mais dense, l'écriture est ensorcelante. Pour ma part, j'ai rarement lu un portrait plus juste d'un comédien, ces êtres sans cesse dans l'ambivalence, vivant leur jeu et jouant leur vie. Simon Axler est une sorte de Laurence Olivier, monstre sacré, ego démesuré, sûr de son talent et de sa vocation, jouissant de son succès, n'ayant vécu que pour le théâtre et la gloire, et trouvant naturels les lauriers récoltés.
Et un jour tout s'arrête. le talent n'est plus là. le désespoir suicidaire s'installe mais même dans ce rôle Simon se trouve mauvais. Ce qui faisait sa richesse, sa raison d'être, ces identités multiples parfaitement assumées, font place à un vide abyssal de l'être qui a perdu tous ses repères. Les acteurs ne cessent de se regarder vivre, agir, narcisses triomphants pour un temps, et le malheur de Simon tient dans le fait que s'il perd son génie, il conserve sa caméra subjective. Non seulement il est devenu une loque, mais il s'observe devenir une loque. Double peine.
La suite n'est qu'une longue chute. Clinique psychiatrique, isolement, quête amoureuse, errances sexuelles, froidement Philip Roth assassine son héros et nous en sommes fascinés.
La fascination tient de l'excitation et de la peur, et je ne connais pas d'autre écrivain qui sache aussi bien distiller ces deux ingrédients dans sa prose. Je n'avais pas envie de lire comment cela allait se terminer, mais je n'ai pu m'arrêter dans ma lecture, éblouie par l'art de l'auteur. Je sais que cela est la vie, mais je sais que pour vivre il faut oublier de le savoir.
Les ravages du vieillissement, la cruauté des sentiments, la part d'ombre de chaque être qui émerge un matin, le mystère du sexe, l'addiction à l'autre qui vous sauve puis vous précipite dans le gouffre, tout cela est inscrit dans chaque phrase de ce court roman. On ne peut en sortir indemne. Les moments de joie ou de plaisir - car il y en a, sont au mieux les illusions que l'on se donne pour continuer à vivre. Même sincère, Simon n'est dupe de rien. Pourtant, dans la catastrophe, ses larmes ne sont pas feintes. Elles le surprennent lui-même. Cet être vieillissant, éternel enfant comme tous les acteurs, voyant s'éloigner celle qui lui a tout donné et tout repris, la forte qu'il croyait faible, affronte une dernière fois son image dans le miroir, sans fard et sans artifice. Aurons-nous tous cette vision sans concession à l'heure de notre mort, cette lucidité implacable qui nous laissera misérables ? C'est ce que nous semble dire Philip Roth, et cette vision pessimiste ne pourra être vérifiée qu'une fois seuls dans nos derniers instants.
Le génie de Roth est de ne pas nous laisser désespérés, malgré cette noirceur. D'une part, Simon renoue avec son essence et se retrouve enfin lui-même à l'instant ultime, mais alors que ce constat de vanité de l'existence pourrait nous entraîner à notre tour au bord du gouffre, l'écriture de Philip Roth, non pas dans ce qu'elle dit mais dans ce qu'elle transpire de talent nous ramène à la vie par ce émerveillement et cette consolation que seule la création peut engendrer.
Lien : http://parures-de-petitebijo..
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critiques presse (8)
Lexpress
20 octobre 2011
Ce trentième livre de Philip Roth est un bref roman d'une noirceur éblouissante, qui porte un regard implacable sur nos illusions, avec autant de sobriété que d'éloquence.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
11 octobre 2011
Dans Le rabaissement - le trentième roman de Roth -, la mort s'invite à nouveau mais, cette fois, c'est la question du suicide qui le taraude.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeSoir
10 octobre 2011
Rondement mené, le temps d'une représentation, Le rabaissement touche là où ça fait mal, rappelle que la vie est facétieuse et offre des sursis inattendus, mais aussi que personne ne peut empêcher sa propre chute finale. Une leçon morale et littéraire.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeFigaro
03 octobre 2011
Les personnages parlent comme dans les livres. Les dialogues sont pâteux, longuets, la prose claire, sobre, corsetée. Ce roman d'une centaine de pages aérées est pauvre, atone, exsangue. Où est l'humour ? Où sont l'inquiétude, la profondeur ? On dirait un chantier abandonné. Il y a la charpente et les fondations, mais le maître d'œuvre a planté les travaux là.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
03 octobre 2011
Le Rabaissement est le trentième livre de Philip Roth. A sa sortie, en 2009, la critique américaine l'a boudé. A tort. De bout en bout, on le savoure comme on garderait en bouche une friandise délicate et subtile. Et qu'on fait durer... Comme au théâtre, on se laisse délicieusement manipuler jusqu'à la chute. Tirera, tirera pas ? Les ficelles en tout cas, Roth les tire jusqu'au bout.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Telerama
28 septembre 2011
De ce combat perdu d'avance entre Eros et Thanatos, Le Rabaissement est une nouvelle et magnifique variation - une admirable composition d'intelligence, d'érotisme et de désolation.
Lire la critique sur le site : Telerama
LaLibreBelgique
27 septembre 2011
Philip Roth est de cette race qui jette dans l’écriture et l’imagination toutes ses forces pour nous offrir encore ses magnifiques romans sombres et drôles, ses comédies de mœurs sur nous-mêmes, ses regards sur l’Amérique vue depuis ses chambres à coucher et ses névroses. Nos névroses.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LePoint
20 septembre 2011
Reprenant ici la musique grinçante et funèbre de ses romans du vieillissement et de l'impuissance sexuelle et créatrice […], Roth ajoute un thème nouveau, celui d'un engagement de Pygmalion dans la fabrication d'une femme désirante et désirable […]
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (62) Voir plus Ajouter une citation
Ce que tout le monde cherche à faire, à propos du suicide, c'est l'expliquer. L'expliquer et porter un jugement. C'est tellement épouvantable pour ceux qui restent qu'ils veulent à tout pris qu'on puisse en penser quelque chose. Certains y voient une lâcheté. Certains, un geste criminel, un crime commis contre les survivants. Une autre école de pensée y voit de l'héroïsme, une preuve de courage. Et puis il y a les puristes. Pour eux, la question, c'est : était-ce justifié, y avait-il un motif suffisant?
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Au cinéma, les gens passent leur temps à tuer, mais la raison pour laquelle on fait ces films, c'est que 99.9% des spectateurs sont incapables de passer à l'acte. Et c'est si difficile de tuer quelqu'un, quelqu'un que vous avez toutes les raisons du monde de vouloir détruire, imaginez la difficulté de réussir à se tuer soi-même.
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Il voyait se rapprocher de plus en plus le moment où ce serait à lui de jouer, et il savait qu'il en serait incapable. Il attendait que la liberté lui vienne, et que le moment prenne corps, il attendait d'oublier qui il était pour entrer dans son rôle. Au lieu de quoi il était là bras ballants, complètement vide, jouant comme un acteur qui ne sait plus où il en est. Il ne savait pas donner et il ne savait pas garder pour soi ; il n'avait pas de fluidité et il n'avait pas de retenue. Jouer consistait, soir après soir, à tâcher de s'en tirer le moins mal possible.
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Au cinéma, les gens passent leur temps à tuer, mais la raison pour laquelle ont fait ces films,c'est que 99.9 % des spectateurs sont incapables de passer à l'acte. Et si c'est si difficile de tuer quelqu'un,quelqu'un que vous avez toutes les raisons du monde de vouloir détruire,imaginez la difficulté de réussir à se tuer soi-même.
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Sa souffrance était atroce et, en même temps, il n'était pas sûr qu'elle fut authentique, ce qui ne faisait qu'empirer les choses. Il ne savait pas comment il allait passer d'une minute à la suivante, il avait l'impression que son cerveau était en train de fondre. Etre seul le terrifiait, il ne parvenait à dormir que deux ou trois heures par nuit, il mangeait à peine, chaque jour il envisageait de se tuer avec le fusil qu'il avait dans le grenier - un fusil à pompe Remington 870 qu'il gardait dans sa ferme isolée pour se défendre le cas échéant - et tout cela demeurait malgré tout du théâtre, du mauvais théâtre. Quand on joue le rôle de quelqu'un qui craque, il y a une structure, un ordre. quand vous vous observez vous-même en train de craquer, que vous jouez le rôle de votre propre fin, c'est tout autre chose qui est submergé par la peur et l'épouvante.
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Vidéo de Philip Roth
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