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Critique de Allisonline


Le Nom du Vent est un de mes livres préférés, un coup de coeur comme j'en ai rarement eu. J'écris cette critique après une relecture qui m'a été tout aussi agréable que l'avait été la première. J'ai été à nouveau emportée par l'histoire de Kvothe et je confirme que ce livre est définitivement l'un des meilleurs que j'ai eu entre les mains.


On y rencontre Chroniqueur, jeune scribe et grand biographe de renom, lequel se fait sauver de l'attaque d'une créature arachnide terrifiante par l'aubergiste d'un petit village reculé et perdu. Mais Chroniqueur ne se laisse pas berner par l'apparente banalité de l'aubergiste qui dit s'appeler Kote, d'autant qu'il a fait le déplacement exprès pour lui. Il s'agit de Kvothe, célèbre arcaniste, musicien légendaire et tueur de roi. Chroniqueur veut son histoire à tout prix, même si cela doit lui coûter trois jours de sa vie overbookée de biographe super connu, même si d'habitude, une journée suffit pour quelqu'un d'aussi jeune que Kvothe, même s'il avait des choses à faire et même s'il doit endurer la présence inquiétante de Bast, l'étrange ami et apprenti de Kvothe...


Kvothe se lance alors dans le récit de sa vie, débutant par sa jeunesse dans la troupe des meilleurs comédiens itinérants qui soient avant de raconter son entrée à l'Université où il apprendra la magie toute scientifique qu'est le sympathisme, magie crédible, palpable, que l'on a presque l'impression de pouvoir pratiquer nous aussi. Mais ne vous laissez pas berner, on est loin d'une belle histoire de sorcellerie, l'histoire de Kvothe est tragique et sa vie repose sur le drame qui le touchera alors qu'il n'est qu'un enfant... On découvre alors que le jeune Kvothe n'a que deux idées en têtes. La première, c'est d'en savoir plus sur les Chandrians, ces mystérieux croquemitaines issus des légendes et devenus de simples contes pour enfants aux yeux de tous... Et Kvothe veut apprendre le Nom du Vent. La vraie magie, la magie des Noms, celle de Taborlin le Grand.


Si vous me connaissez un minimum, vous aurez remarqué que je répète souvent à quel point je déteste les héros parfaits. Pourtant ici, Kvothe est quasiment le meilleur dans tout ce qu'il entreprend, et il le sait. Son insupportable arrogance est pardonnée par le fait qu'il ait raison et que ça lui retombe souvent en travers de la figure, mais je vous laisse découvrir par vous même comment on se fait des ennemis à l'Université. Mais surtout, le personnage de Kvothe prend tout son sens dans son parallèle avec Kote, l'aubergiste insignifiant, presque déprimant. Malgré son apparente perfection, on sait avant même que l'histoire ne commence que Kvothe finira tout seul dans cette auberge reculée. Et on meurt d'envie de savoir pourquoi.


Patrick Rothfuss a créé une mythologie et un culte tout nouveaux, ainsi que des légendes passionnantes contées par différents protagonistes au fur et à mesure de l'histoire. le mystère qui entoure les Chandrians, les Amyrs, Landre et Telhu est très épais et sombre et Kvothe a bien du courage de tenter de démêler le vrai du faux... Si je meurs d'impatience d'avoir la fin entre les mains, je meurs aussi de peur !


J'ajouterais quelques mots sur la place accordée à la musique dans l'histoire de Kvothe. Quel que soit votre rapport à la musique, vous serez touché par la place qu'elle occupe dans la vie du héros. La scène de l'Eolian m'a coupée le souffle et faite pleurer par deux fois, et j'ai été émue comme rarement je l'ai été par la relation qui unit Kvothe et son luth. Ça peut sembler bébête comme ça, mais croyez moi, ça vous donnera des frissons.


Je ne veux pas trop en révéler afin de vous laisser le plaisir de la découverte, je dirais donc juste un dernier petit mot sur les personnages de la saga, lesquels sont tous très particuliers et très bien travaillés. Vous rencontrerez beaucoup de femmes, et toutes seront belles et fortes (la palme à Devi, que j'aime beaucoup) Vous rêverez d'avoir certains personnages comme ami ou comme professeur et vous serez trèèès heureux que d'autres ne le soient pas. Beaucoup sont touchés par la folie, qu'elle soit douce ou... pas du tout. Elodin et Auri vous feront sourire plus d'une fois. Auri aura même droit à une nouvelle rien que pour elle, The Slow Regard of Silent Thing, qui sort en V.O. à la fin de l'année... Et que j'attends avec grande impatience.


Le style est très bon, fluide, poétique – non, musical, Kvothe prendrait mal que je parle de poésie – et aurait pu être parfait sans quelques erreurs de traduction que j'avoue ne pas avoir remarqué lors de ma première lecture. La deuxième fois, des phrases comme « Il se remit en chemin et emprunta le chemin [...] » m'ont un peu dérangée, mais on pardonne facilement au traducteur ces quelques erreurs face à son excellent travail sur l'ensemble de l'oeuvre. Et c'est vraiment le seul défaut que j'ai pu trouver au roman.


Je ne peux pas parler du Nom du Vent sans parler de sa couverture. Elle est absolument parfaite, à mes yeux indissociable du roman tant elle est en parfaite adéquation avec l'histoire. Elle n'a d'égale que les couvertures des deux parties de la Peur du Sage, tout aussi belles. Elle est signée Marc Simonetti (lequel a lancé un crossfunding pour la sortie de son artbook et je vous encourage fortement à participer)


Je conseille ce roman a tout le monde, même à vous qui avez la fantasy en horreur, car il vous fera changer d'avis. Je vous interdit de ne pas l'aimer. C'est mon coup de coeur absolu, et il n'a été détrôné que dernièrement par la deuxième partie de sa suite, La Peur du Sage, qui a repoussé les limites de la perfection. Lancez vous !
Lien : http://allison-line.blogspot..
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