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Critique de Marcuyttendaele


« le communisme n'était pas la jeunesse du monde » mais c'était la nôtre. Quelques mots pour finir un très beau récit. Quelques mots empreints de tendresse et de nostalgie. Deux hommes, Jorge Semprun et Yves Montand et presqu'un troisième Costa-Gavras. Ivo et Jorge dont la vie est l'épopée d'un siècle, d'erreurs, de rendez-vous manqués, d'idéaux blessés et d'intégrité foncière. de si beaux destins, du courage, du professionnalisme et en commun un éternel jusqu'auboutisme. Montand qui manque le rendez-vous de la résistance obsédé par son succès naissant dans le music-hall et sa volonté de s'extirper de la pauvreté et du dénuement familial, une famille à laquelle il restera indéfectiblement fidèle. Montand qui croit lors que rejoindre le maquis, c'est aller en Corse et qui échappe par miracle à une arrestation planqué dans un réduit. Semprun, sauvé dans le camp de concentration par celui qui, le trompant, refuse de l'inscrire dans les registres comme un étudiant en philosophie, ce qui le destinait à une mort certaine. Semprun qui retrouve, en visitant Buchenwald, des années plus tard le livre d'Hegel qu'il y lisait à l'époque e dans lequel il trouvait la force d'affronter l'indicible. Montand qui découvre l'horreur des camps au cinéma, en voyant les actualités avec Edith Piaf. Montand et Signoret qui font la leçon à Khroutchev lors d'un diner offert en leur honneur au Kremlin. Montand et Signoret avec Kennedy. Semprun dans sa vie clandestine et ses noms d'emprunt : Frederico Sanchez vous salue bien. Compagnons de route, membres du Parti communaliste, ce fut pendant longtemps pour eux préférer avoir tort dans le parti que raison en dehors. Et puis les yeux se dessillent. Il faut se libérer de la gangue, d'une trop longue fidélité, se raconter ce que fait Semprun, avec Montand dans son rôle, dans le film de Resnais « La guerre est finie » ou expier les erreurs d'aiguillage grâce à Costa-Gavras : Z d'abord, mais surtout « L'aveu » dans lequel Montand, acteur, s'inflige les souffrances d'Artur London pour coller à la réalité mais surtout se pardonner à lui-même de s'être trompé. S'imposer un jeûne mais voler en douce un sandwich destiné à l'équipe technique et aussitôt s'en culpabiliser. Et « L'Aveu » projeté à Moscou à la fin de l'ère communiste, et « L'Aveu » projeté à Prague au moment de la Révolution de velours, « L'aveu » déjà dépassé, déjà daté avec cette inscription sur le mur « Lénine, ils sont devenus fous ». Et puis leur amitié, leur joie, la trouille de Montand, son professionnalisme absolu, ses répétitions à la Colombe d'Or, ce récital qu'il fait intégralement dans une chambre pour le seul Semprun. Ivo et Jorge n'étaient pas la jeunesse du monde, c'était la nôtre et elle me manque. Furieusement.
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