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Critique de leBoudoirdulivre


Merci aux Editions Seuil, Arte Editions et Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce très bel ouvrage sur la Résistance. Ayant lu "La Résistance en action", je me suis permise de comparer ces deux beaux livres qui se complètent à merveille.

Contrairement à "La Résistance en action", la couverture et le papier est brut, non lisse ou effet brillant (même si issu de sources responsables), seule chose qui m'a un peu surprise quand il s'agit de beaux livres.

Divisé en quatre parties, il comprend une bibliographie et une liste d'acronyme à la fin de l'ouvrage.

C'est le second ouvrage sur la Résistance que je reçois en 2022. Contrairement à "La Résistance en action" paru aux Editions de Borée, j'ai perçu ce livre comme une belle entrée en matière à tous ceux qui s'intéressent à la Seconde Guerre mondiale.

Introduction :

La Résistance est multiple et tous ceux qui y ont participé font partis de son histoire complexe. A la ville comme à la campagne, modestes ou riches, jeunes ou vieux, ils ont lutté de différentes manières. de distributeurs de tracts à l'édition de journaux clandestins, d'agents de liaison aux sabotages, du sauvetage de Juifs aux maquis...

2 % de la population française, tel est le quota de la résistance active et organisée plus l'aide de la population.

268 réseaux et 44 mouvements ont été recensés par les historiens.

Portraits et histoires de résistants ainsi que de l'esprit de la résistance. Connus ou restés dans l'ombre, c'est le combat clandestin de toute une vie pour la liberté de la France. Dès 1940, les premiers groupes se forment, les filières d'évasion se mettent en place, des actions de renseignement et des opérations contre les forces de Vichy prennent de l'ampleur. Les services de renseignement de l'armée allemande, l'Abwehr et la Gestapo commencent leur traque des résistants, infiltrants les réseaux grâce à des agents.

Présentation des principaux résistants avec le résumé de leur histoire :

Betty Albrecht : féministe, co-fondatrice de "Combat" et "Compagnons de la Libération".
Emmanuel d'Astier de la Vigerie : un des fondateurs du groupe "La Dernière Colonne" et de "Compagnons de la Libération".
Lucie Aubrac : Membre du groupe "La Dernière Colonne", aide à la publication de "Libération", fait évader son mari, exil à Londres, devient professeur d'histoire après la guerre.
Raymond Aubrac : un des chefs militaires des Mouvements Unis de la Résistance, interné à la prison de Montfort, évasion grâce à sa femme, devient Commissaire de la République à Marseille après la Libération.
Pierre Bénouville : membre de la Cagoule, du réseau Carte, journaliste. A l'origine de l'affaire Suisse, Compagnon de la Libération.
Jeanne Bohec : Engagée dans le Corps des Volontaires Françaises de la France Libre à Londres, en juin 1940. Formatrice des agents du BCRA aux explosifs. Parachutée en Bretagne en 1944, participe aux destructions de voies ferrées, surnommée la "Plastiqueuse à bicyclette", une des cinq femmes parachutées durant la guerre.
Cristina Boïco : communiste roumaine, chimiste, intègre l'Organisation Spéciale du PCF dès 1941. Créatrice d'un service de renseignements qui choisit les cibles des attentats éventuels contre l'armée allemande à Paris.
Claude Bourdet : ingénieur, responsable de "Combat" dans les Alpes Maritimes. Créée en 1942, le Noyautage des Administrations Publiques, représentant de "Combat" à la réunion du CNR, directeur de celui-ci en 1943. Arrêté le 25 mars 1944, déporté à Buchenwald, dirige le journal "Combat" à son retour et créée "France-Observateur".
Pierre Brossolette : journaliste, démobilisé, se sert de sa librairie comme lieu de rendez-vous clandestin. Rejoint le réseau du Musée de l'Homme, numéro 2 du BCRA. Effectue deux missions dans la France occupée, se suicide le 22 mars 1944 de l'immeuble de la Gestapo. Compagnon de la Libération.
Jean Cavaillès : figure marquante de la philosophie, un des fondateurs de "La Dernière Colonne", participe à la création de "Libération". Créée le réseau de renseignements Cohors. Arrêté après avoir été trahi le 28 août 1943, interné à la prison de Fresnes, il fut exécuté le 17 février 1944.
Geneviève de Gaulle : nièce du Général de Gaulle, étudiante, elle participe au réseau du Musée de l'Homme et rejoint le Mouvement Défense de la France. Trahie, elle est arrêtée le 20 juin 1943 par l'inspecteur de la Gestapo française. Internée à la prison de Fresnes puis déportée au camp de Ravensbrück. Libérée le 25 avril 1945 à la libération du camp.
Charles Delestraint : Général de corps d'armée, sollicité pour prendre la tête de l'Armée Secrète, arrêté le 9 juin 1943, déporté et exécuté au camp de Dachau.
André Dewavrin : politicien, officier du génie, nommé chef des services de renseignements de la France Libre. Chef d'Etat-major du général Koening. Dirige les services secrets à la Libération.
Henry Frenay : créateur d'un mouvement de résistance antiallemand. S'oppose au CNR, commissaire aux Prisonniers et Déportés au Comité Français de la Libération Nationale en automne 1943.
Georges Guingouin : instituteur communiste, entre clandestinité dès 1941. Créateur des groupes dans les campagnes. Commandant des FFI de Haute-Vienne et entre dans Limoges. Compagnon de la Libération.
Boris Holban : juif roumain, participe à la constitution des groupes armés (Main-d'Oeuvre Immigrée), responsable militaire parisien des FTP-MOI.
Denise Jacob : agent de liaison à 19 ans du Mouvement Franc-Tireur à Lyon. Arrêtée le 18 juin 1944. Déportée à Ravensbrück, amie de Geneviève de Gaulle et Germaine Tillion.
Jean-Pierre Levy : ingénieur commercial juif, démobilisé, animateur du groupe Franc-Tireur. Evasion en juillet 1944 après avoir été arrêté ce même mois. Compagnon de la Libération.
Marie-Madeleine Méric : fondatrice du réseau de renseignements Alliance, affiliée avec l'Intelligence Service en avril 1941. Dirige seule le réseau implanté sur tout le territoire. Traquée par la Gestapo, s'exile en Angleterre en juillet 1943. Participe à la Libération, se remarie à la fin de la guerre.
Jean Moulin : délégué personnel du chef de la France Libre en zone non occupée, a pour mission d'unifier les mouvements de résistance sous De Gaulle. Après la création du CNR le 8 mai 1943, il tome dans une souricière et meurt après avoir été torturé.
Christian Pineau : créateur du journal "Libération" pour la zone nord, créateur du réseau Cohors pour le BCRA. Arrêté par la Gestapo, il est déporté à Buchenwald. Député puis ministre à neuf reprises, il est le pionnier de la construction européenne.
Serge Ravanel : agent de liaison puis responsable des Groupes Francs, mène des actions. Trois arrestations et évasions. Chef des FFI de la région toulousaine. Compagnon de la Libération.
Marcel Rayman : juif polonais, membre du deuxième détachement des FTP-MOI de la région parisienne. En charge de la direction de l'équipe spéciale qui s'occupe des missions les plus périlleuses. Participe à l'attentat contre le SS Julius Ritter. Arrêté après une longue filature le 16 novembre 1943 lors d'un coup de filet qui démantèle tout le groupe. Fusillé le 21 février 1944, figure sur l'Affiche rouge.
Gilbert Renault : un des premiers agents envoyés en France. Dirige le réseau Confrérie Notre-Dame. Interdit de retour en France, travaille à la BCRA.
Henry Rol-Tanguy : membre du parti communiste, engagé dans les Brigades Internationales, démobilisé en 1940, responsable des comités populaires. Chef régional des FFI de la région parisienne, est aux côtés du général Leclerc lors de la reddition du général Dietrich von Choltitz, commandant de la garnison allemande. S'engage dans l'armée. Compagnon de la Libération.
Germaine Tillion : ethnologue, a des relations avec le réseau du Musée de l'Homme, agent de liaison, trahie par l'abbé Robert Alesch, agent de l'Abwher, arrêtée le 1er août 1942, déportée à Ravensbrück.
Hélène et Philippe Viannay : Créent un journal clandestin "Défense de la France" en 1941 (tirage de 40 000 exemplaires). Se rallient à De Gaulle grâce à la nièce de celui-ci en 1943.  Fournisseurs de faux papiers pour toute la Résistance. Participent à la Libération. Créateurs de "France-Soir" issu de leur journal clandestin. Créent et dirigent une école de voile et le Centre de Formation des Journalistes.

Adapté aux novices, en plus de présenter un portrait de nombreux résistants et notamment des femmes, on découvre l'histoire de la Résistance sous tous ses aspects.

Ce qui fait la force de ce beau livre sont les nombreux documents qui agrémentent les explications avec l'accent mis sur les différents réseaux de résistance.

On retiendra également :

Plus de 60 000 morts et 200 000 blessés au cours de la Débâcle.
2 millions de soldats furent internés sur le sol français avant d'être faits prisonniers en Allemagne.
8 millions de Français sur les routes de l'Exode.

Un livre qui se lit relativement vite, il y a moins de texte que dans "Résistance en actions", ce qui permet de toucher un large public. Ceux qui resteront sur leur faim pourront se tourner vers d'autres ouvrages pour approfondir leurs connaissances.

Un livre qui retrace avec précision l'histoire de la Résistance allant à l'essentiel mais qui permet d'avoir les réponses aux questions que l'on se pose avec une richesse de documents et autres reproductions à un prix peu élevé comparé à ses semblables.

Un beau livre richement documenté pour une introduction à l'histoire de la Résistance !
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