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Critique de FredMartineau


Napoléon ou La destinée trainait sur l'étagère d'une amie. Ma première réaction fut de croire qu'il s'agissait d'un panégyrique classique de Napoléon, un personnage illustre de l'Histoire de France sur lequel, j'ai toujours porté un regard mitigé. Partagé entre l'admiration de son héritage qui régit notre quotidien et la réserve en pensant aux millions de soldats morts pendant les batailles, aux massacres et aux exactions des populations dans les pays d'occupation. La lecture du quatrième de couverture de Jean-Marie Rouart m'a convaincu d'emprunter le livre. L'angle de la destinée retenu par l'académicien m'a intéressé. J'ai plongé sans retenue au coeur de cette fresque historique. Un régal. Dans un style admirable, le récit enlevé traverse l'épopée napoléonienne en retenant des évènements charnières moins connus, sans oublier les dates fameuses des manuels scolaires. Il s'attache aux faiblesses et aux échecs de l'homme, du général et de l'empereur. L'auteur met en exergue le paradoxe entre le Napoléon intransigeant, stratège redouté, couvert de gloire et celui qui doute, se trouve désemparé face à l'infidélité de Joséphine, hésite devant la trahison et le complot, qui ne cesseront d'accompagner son chemin. Malgré les épreuves, il demeura persuadé sa vie durant d'avoir été choisi pour accomplir une oeuvre. Cette certitude conditionnera ses décisions, son comportement sous la mitraille et le questionnera sans répit sur le sens de la destinée, la sienne, celles des gens qu'il côtoie, les rois comme les humbles. Comment ne pas être fasciné par cet enchainement qui conduira le petit corse amoureux de son île et de la rude vie de berger aux ors d'une France agrandie de conquêtes comptant 80 millions d'âmes, avant de l'échouer sur un bout de terre au milieu de l'océan atlantique ? L'auteur succombe à l'admiration. En refermant le livre, le « plus boucher que Prince » d'un quatrain de Nostradamus m'est apparu humain, sympathique. J'avais presque envie de plaindre ce pacifiste forcé par la politique, l'Angleterre, La Russie, la Prusse ou l'Autriche à la guerre. Mais, je ne peux me résoudre à considérer que le génie, la grandeur ou la destinée justifie le sang, le malheur et la fureur. Je veux continuer de croire que l'homme peut réaliser l'impossible, marquer l'Histoire et s'accomplir autrement qu'en guerroyant et en tuant. Une utopie si l'on considère l'état du monde…
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