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Critique de Deco


Deco
20 novembre 2023
Un livre excessif, tant par la l'abondance des menus servis que par leur description, leur énumération (ainsi le menu qui sera servi au prince prend plusieurs pages).

Remettons-nous d'abord en mémoire la composition du repas « service à la française » qui exista jusqu'au milieu du XIXe siècle.
Grimod de la Reynière le décrit dans son ‘Almanach des gourmands' en 1805 : « Un grand dîner se compose ordinairement de quatre services. le premier comprend les potages, les hors-d'oeuvre, les relevés et les entrées ; le second les rôtis et les salades ; le troisième les pâtés froids et les entremets de toute nature ; le quatrième enfin le dessert, et sous ce nom sont compris les fruits crus, les compotes, les biscuits, les macarons, les fromages, toutes les espèces de bonbons et de pièces de petit four qu'il est d'usage de faire paroître dans un repas, les confitures et les glaces.»

Dodin Bouffant est de cette race aujourd'hui (quasi) perdue des grands gastronomes qui consacrent leur vie à cet art sublime : le bien manger.
Le raffinement est absolu, déjà dans le choix des convives et leur aptitude à déceler les moindres nuances d'une bouchée.
Puis dans l'origine des ingrédients.
Ensuite dans l'ordonnance du service des mets et des vins.
Et surtout dans l'extrême précision des préparations, des cuissons, des sauces.

Quant au récit proprement dit, il décrit les étapes qui mènent notre héros de la pure félicité au gouffre affreux du régime sur ordonnance à Baden-Baden.

Au début, le décès de la cuisinière apte à lui concocter ces merveilles l'oblige à « battre la campagne pour dénicher la nouvelle (cuisinière) valant celle-là ».

Lorsqu'il l'a trouvée, le prince héritier d'Eurasie (qui a goûté à son art) veut la lui souffler.
Alors pour la garder, Dodin n'a d'autre choix que de l'épouser.

L'épilogue est poignant. Méprisant les douleurs passées de la goutte comme les souffrances à venir, il décide avec sa fidèle Adèle, d'abandonner leur régime et, non sans prémonition, annonçant « La grande bouffe », de sacrifier leur fin de vie à l'art suprême de la gastronomie.
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