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Critique de LoupAlunettes


Venise est la ville des amoureux.
Si l'on prête l'oreille, le clapotis du canal, les murs, les masques de théâtre chuchotent leurs tragédies amoureuses.
Ainsi racontent-ils l'histoire de ces deux jeunes gens qui filèrent enfin parfait amour.
Lorsque l'on porte le regard sur le Lion de Venise, nous nous rappelons que cet amour a vécu bien des épreuves avant de fleurir et croître dans ces deux coeurs.
Quel jeune fille aurait la force, le courage et les bons sentiments de prendre âme bête dans sa couche ?
Nulle autre sans aucun doute. Belle, car tel était son nom, fut celle qui chassa le mauvais sort, la peur et accepta de s'y abandonner par amour.
Jadis, cette belle âme accepta de prendre la place de son pauvre père, condamné à passer le reste de son existence à payer une unique rose prise dans le jardin de son hôte bête.
La Bête est redoutable avec les voleurs.
Mais devant l'innocence et l'esprit de la Belle, le coeur fauve se laissa cajoler, dompter par de belles conversations, un esprit curieux, intelligent. Les deux âmes s'appartenaient avant même que l'une d'elle réalise les liens invisibles qui se tissaient. Mais une bête reste une bête.
Âme noble autant que bête, le seigneur léonin accepta de laisser la jeune fille retourner auprès de son père qui se mourrait de tristesse d'avoir mal agi.
Par magie, Belle vit également que la Bête dépérissait de son absence.
Ses soeurs vénales et son cher et tendre Armand la laisseront-ils suivre son coeur et respecter sa parole ?

: Cette version de la « Belle et la Bête » de Cécile Roumiguière et illustrée par Aurélia Fronty est étonnante. Les auteures déplacent l'histoire dans un lieu italien de légende, la Belle Venise, le conte trouve écho avec la fameuse sculpture du félin de la ville traversée par les eaux.
L'illustratrice Aurélia Fronty entoure ses personnages de symbolisme, parant la bête d'une crinière solaire et coiffant la Belle d'un jardin, justifiant par ailleurs son goût pour la nature et son seul souhait précieux d'une rose pour la contenter. Les tons bleus et verts guident le lecteur dans cette nouvelle version du conte qui ne se trouve pas si éloignée de l'original. Cécile Roumiguière a gardé les mauvaises soeurs, la scène des bijoux se transformant en serpents rappelle « Les Fées » de Perrault. La magie choisie de récompenser les bonnes âmes à l'identique. le fiancé de la belle n'est pas malfaisant, cette dernière apprécie son amour des plantes et c'est comme un amoureux éconduit et humainement jaloux qu'il s'associe aux deux « vipères ».
La Bête se montre très audacieux, invitant la jeune fille à partager le même lit et l'aimer de façon sincère. Cécile Roumiguière porte l'accent à la force des sentiments, celle là même qui dans les contes unit deux personnages qui auront beaucoup, beaucoup d'enfants.
Les pages se tournent de haut en bas, les illustrations s'échappent parfois de leurs espaces, grimpant comme des lierres à la rencontre de leur texte.
Magique, honnête, pudique et merveilleux, cet album de conte en format à l'italienne est une oeuvre à découvrir.
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