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Critique de tynn


Deux camions fatigués, quatre hommes, une femme.
Un modeste convoi humanitaire traverse la Bosnie en état de conflit. Un périple qui fait resurgir des images télévisuelles de guerre urbaine et de paysages campagnards vides, gris et inquiétants, où le danger semble tapi, insidieusement prêt à bondir.

Je me réjouissais de lire cette fiction "humanitaire" sur fond de géopolitique. J'en espérais à tort une nouvelle vision éclairante sur la guerre de l'ex Yougoslavie. Ce fut une erreur dont je suis seule responsable.
Car il s'agit d'un thriller, tout bonnement. Efficace mais au réalisme boiteux.
L'action ne prend jamais vraiment de hauteur par rapport au conflit et se résume à une course-poursuite dans des conditions géographiques et climatiques extrêmes, adoucie par une histoire d'amour plutôt improbable et très prévisible.

Bien sur, le roman montre bien un pays en guerre, avec des embuscades, des ruines, des charniers, des tractations inquiétantes aux check-points des différentes enclaves.
Mais il reste surtout centré sur les personnages en une sorte de huit clos, à l'atmosphère délétère. C'est un combat larvé de domination, de séduction, de machisme et de compétition masculine entre individus aux motivations différentes. Chaque protagoniste a été "travaillé", chacun dans son rôle et dans sa psychologie, mais j'ai parfois froncé le nez face à des situations peu crédibles dans les rapports humains et dans l'engagement de chacun.

En revanche, la tension et l'angoisse sont menées tambour battant et Jean-Christophe Rufin fait, comme toujours, un sans-faute par son talent à savoir raconter une histoire.

J'avoue pourtant une certaine déception pour un livre que je trouve assez moyen concernant la facette "aventure". J'en ai donc survolé les dernières pages jusqu'à la postface qui est, à elle seule, beaucoup plus intéressante, plus éclairante concernant la lourde machine mondiale de l'action humanitaire, sa neutralité angélique et son inévitable évolution vers l'engagement au "combat".
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