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Critique de mumuboc


"Tout ce qu'il avait découvert dans les non-zones révélait Globalia sous un jour qui rendait cette société haïssable et digne d'être combattue. Quand il avait voulu s'en échapper, c'était avec le désir vague de retrouver une liberté qu'il avait imaginée lui-même. Désormais, il voyait dans Globalia un ennemi, une construction humaine retournée contre les hommes, un édifice fondé sur la liberté mais qui écrasait toute liberté, un monstre politique à détruire. (p375)"

Jean-Christophe Rufin se fait le créateur d'un monde futur, Globalia, dans lequel l'uniformisation règne, où chacun et chacune n'a à s'inquiéter de rien et coule des jours heureux et uniformes. Mais dans tout monde, il y a des êtres qui se rebellent, qui n'acceptent pas les règles établies et qui cherchent à comprendre les limites de ce monde et à trouver la faille et ceux qui gouvernent, dirigent, influencent en un mot détiennent le pouvoir.

Une dystopie dans laquelle on s'installe, trouvant le précepte à la fois bien sympathique quoique terrifiant. Tout est aboli, tout ce qui pourrait être source d'inquiétude et de stress, la Protection Sociale a tout prévu, organisé, planifié, ne laissant aucune place à l'imagination ou à la moindre vague. Une histoire qui démarre sur la fuite d'un homme, le héros, Baïkal, celui qui va devenir le Nouvel Ennemi, devenant le gibier d'une chasse à l'homme programmée et consentie, un homme dont le visage va inonder les écrans, pour lequel des alliances, comme souvent, entre racailles et pouvoir, vont se faire car chacun, que ce soit sous le dôme où dans les non zones, y trouvera son intérêt.

L'auteur va, en homme de lettres qu'il est, créer un autre pouvoir, une force silencieuse,  au sein de Globalia faisant de l'écrit et des mots (voire des livres) une arme car n'est-ce-pas les livres que toute dictature évince dès sa prise de pouvoir ?

Alors s'engage une course où la manipulation et les intérêts ne se révéleront qu'en fin de récit, où les figures des zones hostiles font preuve d'humanité et ouvriront les yeux de Baïkal et Kate sur un monde non aseptisé où l'homme est responsable de son destin et doit survivre dans un monde hostile, sans la main mise d'un gouvernement omniprésent mais où la valeur des sentiments et des actions ne répondent pas à l'ordre établi.

Si j'ai pris du plaisir dans la première partie du récit avec la découverte de Globalia et par la même occasion de l'imagination de Jean-Christophe Rufin se faisant visionnaire d'un avenir dans lequel nous pouvons déjà entrevoir certains signes présents, au fil des pages mon plaisir s'est un peu émoussé. Peu à peu les personnages secondaires et pourtant primordiaux dans le récit, me sont apparus un peu caricaturaux de ce type d'histoire, où il y aura des sacrifices, où les puissants se révèlent manipulateurs et ayant bien d'autres objectifs en tête, l'histoire d'amour passant en second plan et n'est qu'un alibi (mais cela ne me dérange pas plus que cela).

C'était une lecture agréable, un peu longue à se conclure et de façon assez conventionnelle, mais qui ne me marquera pas durablement. Les thèmes du bonheur pour tous, de la longévité, de l'uniformisation, de la prise en charge des masses y sont traités mais comme ils l'ont été déjà dans de nombreux romans, de façon parfois plus forte et plus originale ou novatrice et comme parfois elles apparaissent dans certains pays ou dans nos modes de vie.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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