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Critique de Junie


Junie
18 novembre 2021
Les Flammes de pierre n'ont pas suscité chez moi un ardent enthousiasme. Elles ont plutôt fait l'effet d'une douche froide. Je suis restée de marbre en suivant les péripéties de cette bluette qui trouverait mieux sa place dans la collection Harlequin que chez Gallimard.

Nos héros sont façonnés comme des figurines stéréotypées : d'un côté, un beau guide-moniteur musclé-bronzé qui séduit sans états d'âme ses clientes. de l'autre, une svelte et sportive Parisienne, qui maîtrise la godille en hors-piste aussi bien que les déhanchements sauvages sur le dance-floor.
Une faune urbaine pas très sympathique qui s'offre de coûteux séjours dans des tanières de luxe à Megève, Couchevel ou Val d'Isère.
On devine facilement la suite: notre brave moniteur perd tous ses moyens devant cette amazone blonde "à la beauté hiératique". Il est devenu docile comme un cabri et cède aux appas de cette déesse au "sourire énigmatique".
Celle-ci retourne rapidement à son job dans une banque d'affaires, après quelques galipettes dans les bras du beau montagnard.

Une histoire banale, dont l'originalité pourrait se trouver ailleurs. Car le troisième personnage du récit, c'est.......Je vous laisse deviner......
La Haute Montagne ! Nous sommes conviés à un séjour dans
le cadre majestueux du massif du Mont-Blanc, dont aucun sommet ne nous est épargné. Pics, aiguilles, glaciers, névés et moraines, crampons, baudriers et mousquetons, descentes en rappel, tout l'univers de l'alpiniste est convoqué pour camper le décor, faire souffler sur le lecteur le vent des cimes et l'odeur de la magnésie.
L'ensemble à un je ne sais quoi d'artificel, de factice, de convenu. Même les péripéties dramatiques font partie de la mise en scène. Un peu comme dans un film tourné en studio.

Sans compter les épisodes invraisemblables où on voit l'héroïne, plutôt tailleur strict et escarpins, se mettre à pratiquer l'escalade en deux coups de cuillère à polenta. Un vrai conte de fée !
Ensuite, c'est au tour du Chamoniard de vouloir quitter sa veste en gore-tex et ses godillots pour endosser un costume-cravate afin de rejoindre sa dulcinée. le monde à l'envers !

J'ai été gênée aussi par des effets stylistiques assez maladroits, comme "l'athanor de son coeur", ou par certains mots peu usités qui ne semblaient pas à leur place.

J'ai envie de conclure cette sévère critique en faisant valoir qu'elle est à la hauteur de ma déception. À croire que le talent est soluble dans les honneurs, et qu'une épée d'académicien n'est d'aucun secours pour atteindre les sommets dans l'art décrire. Dans cette ascension, la cordée s'est emberlificotée les brodequins dans la pâte de guimauve.
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