Un bon repas est comme une fille en fleur : il faut être un goujat pour ne pas savoir le savourer.
"On ne décide pas de son avenir : on le mérite."
- Il arrive qu’on se fatigue de fuir, dit Fermín. Le monde est très petit quand on ne sait où aller.
Le fou est celui qui se prend pour quelqu'un de normal et qui croit que les autres sont des imbéciles.
A cette heure, les équipages des navires marchands et des bateaux de guerre ancrés dans le port remontaient les Ramblas dans le but de satisfaire leurs appétits les plus variés. Pour répondre à la demande, l'offre s'était déjà installée au coin de la rue sous la forme d'une compagnie de dames de location qui semblaient avoir derrière elles un impressionnant kilométrage et proposaient des tarifs de prise en charge très abordables. Je détaillai avec appréhension les jupes qui s'ouvraient sur des varices et des pâleurs pourprées dont la seule vision me faisait mal, les visages usés et un air général de dernière parade avant la retraite qui était tout sauf lascif.
Les hommes sont comme les marrons qu'on vous vend dans la rue : quand on les achète, ils sont tout brûlants et ils sentent bon, puis dès qu'on les sort de leur écorce ils refroidissent tout de suite et on s'aperçoit qu'ils sont presque tous gâtés à l'intérieur.
Ce mois de janvier se présenta vêtu d'un ciel cristallin et d'une lumière glacée qui soufflait de la neige en poudre sur les toits de la ville. Le soleil brillait tous les jours et arrachait des pans de lumière et d'ombre aux façades d'une Barcelone transparente où les autobus à deux étages circulaient le haut vide et où les tramways laissaient dans leur sillage un halo de vapeur sur les rails.
"Les années ont beau passer, on n'oublie pas les visages que l'on déteste aussi cordialement."
C'est ça, l'avantage de vieillir, dit Fermin. Personne ne se souvient qu'on a aussi été des cons.
Le fou est celui qui se prend pour quelqu'un de normal et qui croit que les autres sont des imbéciles