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Critique de Eric76


Quelques lignes à peine me suffisent pour entrer dans l'univers baroque de Carlos Ruiz Zafón, de pénétrer dans son aventure par une porte dérobée et de suivre, ému, inquiet, forcément amoureux, ses personnages lumineux.
Par quoi commencer pour vous parler de « Marina » ?
C'est d'abord un amour de jeunesse qui ne diffère en rien de tous les autres, mais il est raconté par Carlos Ruiz Zafon. Cet amour est impétueux, torrentiel, exclusif, naïf. Il est rempli de rires qui élèvent, et de doutes qui font mal. C'est le même que le vôtre : celui que vous gardez bien au chaud dans votre coeur, et que vous sortez à l'occasion, avec un sourire épanoui.
C'est ensuite l'histoire de deux gamins, Marina et Oscar, qui croquent la vie à pleines dents et, l'imagination enflammée, se mettent à jouer à un jeu dangereux. On ne devrait jamais réveiller les ombres du passé, surtout quand elles n'en ont pas terminé avec la vie, et qu'elles ont encore des comptes à régler. de chasseurs, nos deux jeunes héros deviennent proies.
Mihail Kolvenik, personnage de légende noire ; la sublime Eva Irinova, magicienne des scènes ; l'inspecteur Florian consumé par les ombres qui peuplent ses souvenirs, et ce papillon noir aux ailes déployées gravé sur une tombe anonyme dans le vieux cimetière de Sarria…
Marina et Oscar, à leur manière, maladroite et bouillonnante, permettront à ces spectres de reposer enfin en paix, et de clore à jamais un flamboyant et douloureux récit.
C'est German, le père de Marina, artiste aux doigts d'or, feu follet élégant et courtois, qui accueille à bras ouverts Oscar dans une grande demeure délabrée, mais où il fait bon vivre.
Ce sont ces héroïnes, si belles, si fragiles, si déterminées qu'on croirait des rêves. Est-ce pour cela qu'elles s'éteignent comme flamme au vent ?
C'est enfin Barcelone. La Barcelone de Carlos Ruiz Zafon sortie tout droit de son âme. Une Barcelone fantasmée, enveloppée de brumes, ensorceleuse, avec ses lacis de ruelles où l'on s'égare, et ses vieux palais fatigués, étonnés d'être encore debout.
C'est encore cette antique Tucker oubliée sous les arbres qui attend paisiblement le retour des jours heureux.
J'ai fini ce livre en versant ma larmichette. Comme d'habitude. Puis j'ai regardé autour de moi à la recherche d'un coin de brume où je pourrais m'enfoncer pour retrouver Marina, Oscar, German et l'insupportable et dédaigneux chat Kafka.
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