Elle prévoyait de témoigner à la barre, initiative qui a toujours l'heur de déplaire aux avocats. [Ils] lui assurèrent que ses déclarations aux enquêteurs […] suffisaient amplement et qu'il serait plus avisé d'éviter de comparaître au box des témoins, où elle serait livrée au ministère public, qui la soumettrait à un contre-interrogatoire impitoyable. Mais Liysa n'était pas une cliente accommodante. Quand elle avait une idée en tête, rien ne pouvait l'en détourner.
En revanche, ses avocats se montrèrent intraitables sur un point : elle devait leur dire toute la vérité. Rien n'est pire pour la défense qu'un témoignage surprise qui vient déboulonner l'édifice d'une argumentation en cours de procès.
Liysa jura qu'elle ne leur cachait rien.
(p. 171-172)
D'une certaine manière, [il] était en effet égoïste. Ses ex- le jugeaient solitaire à l'excès, ce trait de caractère étant son principal défaut. Il avait toujours refusé d'abandonner des activités qui leur paraissaient futiles, alors qu'elles étaient essentielles à son équilibre.
(p. 96)
- Et puis il éprouvait ses limites en permanence. Il avait la trempe de ces fous qui se lancent à l’assaut de l’Everest.
un véritable écrivain ne peut chercher hors de lui-même la substance de ses œuvres.
Liysa était devenue un élément perturbateur dans sa famille, avec ses visites inopinées, ses crises à propos de Chris, et surtout sa façon de considérer que la vie des autres et leurs problèmes pouvaient être ignorés pour satisfaire ses propres besoins.
Quand je suis d'une humeur généreuse, j'ai envie d'être bonne pour toi, tant que je peux faire partie de ta vie d'une façon ou d'une autre. Quand je me sens égoïste, je me contente d'avoir envie d'être avec toi.
Sans la morphine qu'on lui injectait à l'hôpital, elle n'aurait jamais eu le courage de le lui avouer. Le psychologue du service lui avait affirmé qu'une des causes du cancer était à chercher du côté du refoulement des émotions. Il y avait si longtemps qu'elle étouffait son amour pour lui.
Liysa était jolie et appréciée de tous, mais on ne la remarquait pas forcément au milieu d’une foule.
Il est vrai que Chris avait un côté ours. Une de ses grandes spécialités était d’esquiver les conflits.
Je me méfie a priori des gens qui avancent sous le masque de l’anonymat.