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Critique de Heval


Commençons par le plus simple: je n'ai pas apprécié ma lecture. le sujet – la guerre en Syrie et tout ce qu'elle contient d'horreurs et d'interrogations sur l'espèce humaine – m'intéresse et même très fortement. Il m'intéresse du point de vue politique, historique, sociologique, géopolitique. Il m'intéresse du point de vue « intellectuel » mais j'en conclus, avec ce roman, que je ne suis pas vraiment prêt à le lire sous la forme d'une fiction. Pas comme ça en tout cas, pas sous la plume d'une auteure qui n'a pas connu la guerre et qui s'est contentée d'une documentation numérique, virtuelle pour écrire son roman. Pourquoi ? Parce que c'est plat, terne, aride, sec, je dirais même mort. Parce qu'il n'y a pas de vie, en fait.

La guerre sème la mort, aucun doute. Mais avant que la mort ne l'emporte sur la vie, avant qu'elle ne l'écrase, ne l'anéantisse et la détruise, elle révèle la puissance, la richesse, la complexité et la beauté de l'existence aux Hommes qui se rappellent, en effet, leur attachement à leur propre vie. Confrontés à la mort, ils pleurent l'amour, la fraternité, la solidarité et la bienveillance ; ils souffrent de sa cruauté et de son injustice ; ils s'engouffrent dans la peur et le désespoir ; un désespoir que seuls les esprits les plus armés peuvent un peu déjouer. La guerre sème la mort, oui, mais le Rien de la mort (« Rien » en ce qu'elle met un terme à l'existence) révèle le Tout de la vie. Et ce Tout je ne l'ai pas perçu dans ce roman.

Ce roman n'a pas d'âme pour moi. Il est froid, trop froid. Il entend disséquer avec une précision qui se veut chirurgicale un monde que l'auteure ne connaît pas et ça n'imprime pas, ça ne fonctionne pas. Chez moi en tout cas. Je n'ai rien ressenti sinon de l'ennui car il m'a semblé que l'auteure essayait de noyer son ignorance - toute naturelle – par un excès d'informations et de détails posés sur le papier pour implanter son récit dans une réalité pourtant ignorée. Julie Ruocco ne sait pas ce qu'est de vivre la guerre en Syrie et ça se sent, ça se voit. Et alors je m'interroge: pourquoi raconter une guerre encore d'actualité quand on ne l'a jamais subi ?
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