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Critique de elgg


elgg
15 décembre 2020
Curieuse, curieuse lecture. le quatrième de couverture était pourtant (je trouve) prometteur. Mais il ne tient pas ses promesses. Ou plutôt, il nous laisse attendre autre chose de cette lecture que ce gloubi-boulga religieux à la limite du prosélytisme...

Je ne vous assommerai pas avec un résumé, vous le trouverez en le cherchant sur Google. Mais il faut d'emblée préciser qu'il s'agit ici plus de religion-fiction que de science fiction...
L'histoire elle-même met bien 200-300 pages (version pocket en tout cas, pour un total de presque 800 pages) à vraiment démarrer. Avant, on nous brosse en long en large et en travers les circonstances capillotractées de la rencontre des divers protagonistes. Comme de par hasard, ils se connaissaient presque tous avant d'être envoyés dans l'espace.Ils sont tous, grosso-modo potes. Ou plutôt "amis", du style "amis pour la vie". Leurs relations ne fleurent pas forcément le naturel. Ils sont tous affublés de tics de langages digne de la plus caricaturale des mères maquerelles tout droit sortie d'un film des années 80 : "mon chou", "mon lapin", "mon amour" en voici en voilà, à toutes les sauces dès que l'un des gugusses s'adresse à un autre. C'est soit fatigant, soit limite vulgaire à la longue... Les traits d'humour tombent toujours à plat, d'ailleurs il est souvent précisé que c'est de l'humour... Signe que ça n'est pas drôle (sinon, pourquoi le préciser ?). Néanmoins, effectivement, si ça n'était pas signalé, on ne le remarquerait pas tellement la notion d'humour de l'auteur doit être diamétralement opposée à ce dont je suis habitué...

Donc tous ces gens biens sous tous rapports baignent dans la religion, même les athées, et s'embarquent pour une autre planète après avoir capté des chants venus de l'espace. Chants dont on n'entendra quasiment plus parler tout au long de l'histoire. Il en sera vaguement question dans les dernières pages, histoire de boucler l'histoire, mais ça fait quand même léger.
Ils sont tous agaçants, ils s'adorent tous, aiment passer du temps ensemble, faire des repas, s'inviter les uns les autres, bref, ils sont sans doute comme la famille américaine moyenne telle qu'on la voit dans des films/sitcoms (et conforme aussi aux rares spécimens que je connais personnellement) à ne pas savoir vivre détaché(s) des autres.
Pourtant on voit bien que l'auteur a voulu brosser des personnages dont les caractères diffèrent (Yarbrough, Robichaux...), mais elle ne parvient jamais à s'affranchir de son modèle. Son personnage typique est beau, intelligent, cultivé. Il aime ses semblables et il aime Dieu. Même s'il ne comprend pas vraiment ce que "Dieu" signifie pour lui/elle-même.

Au final l'idée qui sous-tend ce roman pourrait tenir en 2-3 lignes. Une délégation catholique part dans l'espace pour prendre contact (/évangéliser ? Même quand ils disent le contraire, je me permets d'en douter) les auteurs des chants captés de l'espace. Ils y arrivent. Tombent sur une planète abritant 2 espèces intelligentes. Voilà.
200-300 pages de mise en place des personnages. La vie sur place sera vaguement décrite un chapitre sur deux ensuite. L'autre chapitre sur deux sera consacré au procès/débriefing de la mission sur place par l'unique survivant auprès de sa hiérarchie jésuite.



Au final, pour un roman qui se veut de science-fiction, on parle beaucoup de Dieu, et relativement peu de la nouvelle planète et de ses habitants (en dehors des quelques pages entre la découverte des chants et le lancement de l'expédition).
Une lecture somme toute décevante, pour un livre que je ne recommanderai pas.
Lisez plutôt "les croisés du cosmos" de Poul Anderson, pour une histoire à peu près similaire, qui, bien que capillotractée, est beaucoup plus agréable, et qui assume sa quintessence.

Dans la petite interview disponible après l'histoire, il est stipulé que l'auteur a voulu décrire les contacts entre un nouveau peuple et notre civilisation, un peu comme lors de la découverte des Amériques. Ses personnages reproduisent alors toutes les erreurs qu'il aurait fallu éviter (déjà la première : ne pas ramener son Dieu avec soi pour le fourrer sous le nez des autres, ne pas se pointer avec sa technologie chez un peuple moins avancé technologiquement, ne pas ramener ses microbes avec soi sans savoir ce que ça va faire, ne pas modifier les habitudes de vie locale en important des façons de faire...).
Il est dit quelque part dans cette interview que de (vrais) astronomes et astrophysiciens ont nommé une planète du nom de Rakkat en honneur à ce livre... Je ne comprends pas pourquoi. Les romans de SF ne manquent pas, les bons romans de SF non plus, et il y a quelques oeuvres cultissimes où piocher de l'inspiration sans avoir à taper dans un livre d'une moyenneté assourdissante.
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