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Critique de Fifrildi


« Tu sais papa, en classe nous avons appris que, quand on vieillit, on ressemble à l'être qu'on aime (...) Toi, quand tu seras vieux, tu ressembleras à un gorille ! »

Eugène Rutagarama est un Rwandais qui a énormément oeuvré pour la conservation des gorilles. Ses actions ont permis de faire augmenter de 10 % la population des gorilles (en 20 ans) dans le parc national des Volcans (à cheval sur le Rwanda, la RDC et l'Ouganda).

Dans ce livre, il raconte sa vie et livre un témoignage (souvent effrayant) sur l'histoire du Rwanda de la deuxième moitié du 20e siècle.

Il avait 4 ans lors des premiers massacres des Tutsis en 1959. Toute sa vie, il a souffert d'être étiqueté « Tutsi » alors que lui se sent Rwandais avant tout. Il a dû s'exiler à plusieurs reprises mais il est chaque fois revenu dans son pays. Après avoir frôlé la mort dans une prison de Ruhengeri (au début de la guerre en 1990) il a réussi à quitter le pays. Il n'est revenu qu'après le génocide de 1994.

Il l'écrit au début :  « la discrimination ethnique entre Hutus et Tutsis n'est pas une donnée immuable de notre histoire. Elle a été créée volontairement par les colonisateurs allemands puis belges, qui se sont arrangés pour favoriser à tour de rôle l'un ou l'autre des groupes de manière suffisamment complexe et brouillée pour que chacun puisse se sentir supérieur à l'autre. »

Les Allemands ont envahi le Rwanda en 1894 et 100 ans plus tard… huit cent mille Tutsis ont été massacrés en 100 jours. Eugène Rutagarama a perdu pour ainsi dire toute sa famille (ses parents, deux de ses frères, …) qui était restée au pays.

Toutes ces épreuves n'ont pas écarté Eugène de son désir de protéger la nature et la vie sauvage même si cela n'a pas toujours été facile.

Je partage son point de vue quand il écrit « nous formons un tout, nous vivons, hommes et animaux, sur une même terre. Et c'est un fait qu'en cas de conflit armé les préoccupations environnementales sont reléguées au second plan, souvent même totalement oubliées. (…) Sans même parler des militaires et des bombardements, les réfugiés et les personnes déplacées massacrent la nature qui les entoure. Ce n'est ni leur faire faire injure, ni les mépriser, que d'essayer qu'il en soit autrement. Il ne s'agit pas d'opposer animaux et hommes, la survie des exilés et celle des plantes, mais au contraire de les faire tous coexister. »

«Ce livre est le témoignage d'un homme exceptionnel qui réconcilie écologie et humanisme. »




Challenge livre historique 2020
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